mercredi 11 juillet 2007

Les services postaux s'ouvrent à la concurrence

Le Parlement européen a approuvé ce jour en première lecture l'ouverture à la concurrence des services postaux pour les envois de moins de 50 grammes. Les eurodéputés ont demandé de reporter la libéralisation du secteur en 2011, deux ans après la date avancée par la Commission. Un dernier pas vers l'achèvement de la libéralisation des services postaux.
La proposition doit à présent être examinée par le Conseil des ministres de l'Union européenne. Un conseil divisé entre les pays compétitifs dont les opérateurs postaux s'apprêtent à conquérir le marché européen, et ceux qui, comme la Belgique, sont réfractaires à cette concurrence accrue. L'ouverture des plis de moins de 50 g achèvera la libéralisation des services postaux, engagée il y a près de 10 ans avec les envois de plus de 350 g, puis étendue en 2003 aux plis de plus de 100 g et en 2006 aux plus de 50 g.
L'avantage du service public
A priori, cette libéralisation ne devrait pas totalement bénéficier à la clientèle. On le voit déjà très bien avec la qualité des services offerts par le secteur privé (DHL, FedEx, UPS et consorts). Car si la poste à le désavantage d'offrir un service très lent avec des risques de perte des colis expédiés à l'étranger - foi d'utilisateur - son principal avantage est de desservir tous les clients, aussi éloignés soient-ils, et de proposer de très petits prix, jusqu'à 25 fois moins cher que le privé.
Les désavantages du service postal privé
Cette libéralisation à l'échelle de l'Europe des 27 ne peut que nuire à la qualité du service, avec pour conséquence une augmentation des tarifs postaux et une réduction des emplois à travers toute l'Europe.
De plus, les consommateurs qui habitent dans de petits villages ou des régions reculées seront dorénavant pénalisés. Le service universel postal risque dès lors de ne plus être garanti à tous les citoyens.
Les personnes habitant dans des régions géographiques isolées, et même dans de petits pays, ne seront jamais des clients rentables pour les entreprises privées, et plusieurs associations de consommateurs l'ont déjà signalé aux responsables politiques.
Par ailleurs, au cours des négociations de la Commission des Transports du Parlement Européen qui eurent lieu le 18 juin 2007, les parties concernées ont voté un compromis sans même avoir de garantie préalable sur le financement du service postal !
Le texte prévoit que d'ici 2010, chaque Etat-membre devra présenter à la Commission un plan national de financement du service universel. N'aurait-il pas été plus intelligent de commencer par demander aux Etats membres leur plan de financement, avant de publier la directive ?
Il ne serait donc pas étonnant que ce texte soit amendé au cours d'une prochaine session plénière du Parlement européen. L'Europe se gère de plus en plus mal !
Pour plus d'information, consultez également l'article consacré aux prix du transport postal.

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