Découverte d'un ancêtre du gorille

Les paléontologues se sont toujours demandés à quand remontait la séparation génétique des grands singes arboricoles (orang-outang, gorilles, chimpanzés et bonobos, de la famille des panidés) des ancêtres des hominidés. Elle devrait se situer vers 8 ou 10 millions d'années mais jusqu'à présent la marge d'erreur restait importante, faute d'avoir suffisamment d'individus complets à examiner.
Jusqu'à présent, nous n'avions que quelques fossiles remontant au Miocène moyen (~12 millions d'années d'ici) de plusieurs espèces à l'origine des Australopithèques dont le Kenyapithecus. A la même époque, on retrouve l'Otavipithecus qui paraît assez proche du genre Homo.
Puis, vers 9.5 ou 10 millions d'années, nous avons le Samburupithecus kiptalami mais on ignore s’il s’agit déjà d’un véritable hominidé ou s’il se trouve au carrefour des deux genres.

Une équipe internationale de chercheurs vient de faire une découverte qui permet de préciser un peu plus l'époque de cette bifurcation du genre Pan, des hominidés.

En effet, le magazine Nature du 22 août 2007 rapporte qu'une équipe de paléontologues éthiopiens et japonais dirigée par Gen Suwa, du Musée de l'Université de Tokyo, a découvert en Ethiopie, dans le désert de la dépression des Afar, à environ 170 km à l'est d'Addis Ababa, une maxillaire et quelques dents d'une nouvelle espèce qui serait à la base du clade gorille, le Chororapithecus abyssinicus. Cette espèce vivait à la fin du Miocène, il a 10 ou 11 millions d'années, et recule de 2 millions d'années la bifurcation des grands singes.
Grâce à cette découverte majeure, on obtient les chiffres de 20 millions d'années pour la bifurcation de l'orang-outang, 10.5 millions d'années pour le gorille et 9 millions d'années pour le chimpanzé.

Les origines de l'homme

N'en déplaise aux adeptes du Créationnisme comme les Témoins de Jéhovah qui croient toujours que l'homme est né d'Adam et Eve il y a 6000 ans, la filiation des préhumains et du genre Homo jusqu'à nos ancêtres les plus récents de Cro-Magnon est génétiquement établie, du moins jusqu'à Ramidus, il a plus de 4 millions d'années. Rappelons les étapes clés de cette évolution darwinienne.

Après Samburupithecus kiptalami, dont la nature reste indéterminée, vient Toumaï (Sahelanthropus Tchadensis), il y a 7 millions d'années, suivi par Orrorin tugenensis, il y a 6 millions d'années, Ardipithecus ramidus, il y a 4.4 millions d'années, puis Lucy et les Australopithèques, il y a 3.9 millions d'années. Jusque là, nos ancêtres ont des caractères primitifs les rapprochant assez des singes, mais dont ils se sont déjà séparés, présentant une ossature préhumaine et adoptant notamment la station debout.

Ensuite, c'est la conquête du monde par nos ancêtres, l'Homo habilis, il y a 2 à 3 millions d'années puis par l'Homo erectus, il y a moins de 1.7 millions d'années. Cette espèce s'est éteinte il y a plus de 250000 ans au profit de l'Homo sapiens, l'homme de Cro-Magnon en Europe, notre ancêtre direct.

Aujourd'hui les chercheurs pensent que les derniers descendants de cette espèce vivent toujours sur Terre : il s'agit du peuple Bushmen dont les derniers représentant vivent dans le désert du Kalahari, en Afrique du Sud. Ils présentent en effet une morphologie primitive et un mélange de traits européens (peau fine, traits fins), africains (cheveux crépu, peau plus ou moins sombre) et asiatique (pommettes hautes des Mongols et yeux en amende des Asiatiques).

En observant ces hommes, nous découvrons à quoi ressemblaient les derniers représentant d'Homo sapiens. Rencontrer ces tribus fait donc honneur à la race humaine et a toujours quelque chose de très émouvant pour toutes les personnes s'intéressant à l'origine des hommes.

Pour plus d'information, consultez l'article de Nature et celui sur les origines de l'homme.