Profitons de la préparation des élections françaises (présidentielles) et belges (législatives) pour nous pencher sur le discours journalistique et poser les questions qui fâchent :
1°. Les journalistes, les chefs d'entreprises et les politiciens informent-ils le public ou communiquent-ils avec eux ? Autrement dit nous disent-ils toute la vérité ? Mais le public souhaite-t-il toujours connaître cette vérité ?
2°. Les journalistes sont-ils soumis à une quelconque forme de censure ou d'intimidation au cours de leurs enquêtes ?
La démocratie. Tout d'abord, la démocratie est-elle respectée dans nos pays ? C’est la question de la liberté d’expression. Existe-t-elle ? Oui, les démocraties modernes sont des Etats de droits où règne la liberté d'expression notamment. Bien sûr tout système à ses imperfections, mais la presse écrite comme parlée sont libres en droits; tout ce qu’on publie ou entend est exprimé librement et de manière plus ou moins indépendante du pouvoir ou des comités de censure.
Cela n'empêche pas que l'on condamne des journalistes et des écrivains engagés à payer de 500 à 70000 euros d’amende pour avoir caricaturé ou enquêté sur des personnages publics peu scrupuleux (Cf Libération, le Canard Enchaîné et les grands quotidiens) !
Information et communication. Ici on touche au monde politique. On constate que les candidats aux élections présentent deux attitudes face à la presse et leur électorat : d'une part ils informent les journalistes et les électeurs sur leurs motivations et le contenu de leur programme politique, d'autre part ils communiquent, c'est-à-dire qu'ils cherchent simplement à séduire leur public sans discuter sur le fond en visitant par exemple des entreprises, des écoles ou des foires. Mais le public n'est pas dupe ou du moins pas les intellectuels. Nous savons parfaitement reconnaître un sourire ou un langage de façade d'une attitude irritée face à un question embarrassante...
Mais la question s'étend en fait sur d'autres considérations : le public veut-il être informé ou ne préfère-t-il pas se contenter d’avoir des images et passer un bon moment de détente devant la télévision sans se creuser la tête ?
Aujourd'hui la télévision nous affiche un flot quasi ininterrompu d’informations peu intéressantes, banales, qui se recoupent parfois. Rares sont les images fortes et les sujets de fond. Parfois nous sommes également surmédiatisés par de grands événements (délit financier, attentat, problème sanitaire, pollution, guerre ouverte, etc) tout en étant mal informé. Mal informé en raison du temps limité consacré à chaque sujet ou des connaissances du sujet par le journaliste mais également en raison du caractère sulfureux du thème parfois abordé qui peut attirer l'attention des avocats de la personne concernée, du monde politique voire de personnes mahonnêtes.
Dans le domaine politique, le journaliste d'investigation a appris sur les bancs d'université qu'il doir respecter un code de déontologie, objectiver ses comptes-rendus, ne pas poser de questions inductives, exiger des réponses circonstanciées et être pugnace à défaut de quoi la démocratie va se paralyser car le public n'aura plus droit à l’information ou à une information biaisée qui trompera la cohérence du témoignage.
Cela n'empêche pas que l'on condamne des journalistes et des écrivains engagés à payer de 500 à 70000 euros d’amende pour avoir caricaturé ou enquêté sur des personnages publics peu scrupuleux (Cf Libération, le Canard Enchaîné et les grands quotidiens) !
Information et communication. Ici on touche au monde politique. On constate que les candidats aux élections présentent deux attitudes face à la presse et leur électorat : d'une part ils informent les journalistes et les électeurs sur leurs motivations et le contenu de leur programme politique, d'autre part ils communiquent, c'est-à-dire qu'ils cherchent simplement à séduire leur public sans discuter sur le fond en visitant par exemple des entreprises, des écoles ou des foires. Mais le public n'est pas dupe ou du moins pas les intellectuels. Nous savons parfaitement reconnaître un sourire ou un langage de façade d'une attitude irritée face à un question embarrassante...
Mais la question s'étend en fait sur d'autres considérations : le public veut-il être informé ou ne préfère-t-il pas se contenter d’avoir des images et passer un bon moment de détente devant la télévision sans se creuser la tête ?
Aujourd'hui la télévision nous affiche un flot quasi ininterrompu d’informations peu intéressantes, banales, qui se recoupent parfois. Rares sont les images fortes et les sujets de fond. Parfois nous sommes également surmédiatisés par de grands événements (délit financier, attentat, problème sanitaire, pollution, guerre ouverte, etc) tout en étant mal informé. Mal informé en raison du temps limité consacré à chaque sujet ou des connaissances du sujet par le journaliste mais également en raison du caractère sulfureux du thème parfois abordé qui peut attirer l'attention des avocats de la personne concernée, du monde politique voire de personnes mahonnêtes.
Dans le domaine politique, le journaliste d'investigation a appris sur les bancs d'université qu'il doir respecter un code de déontologie, objectiver ses comptes-rendus, ne pas poser de questions inductives, exiger des réponses circonstanciées et être pugnace à défaut de quoi la démocratie va se paralyser car le public n'aura plus droit à l’information ou à une information biaisée qui trompera la cohérence du témoignage.
Or depuis quelques années on constate sur toutes les chaînes de télévision que ces règles élémentaires ne sont pas toujours respectées. Au moment des élections par exemple, tout d'un coup, comme par magie la plupart des journalistes oublient les "casserroles" que traînent certains candidats derrière eux et quand on leur pose une question pertinente, personne ne s'offusque que le candidat réponde à côté du sujet...
Se pose en parallèle la question de la déontologie que doivent respecter les journalistes. Récemment La Une (B) a diffusé sans avertissement et de manière tout à fait anodine un faux reportage soi-disant filmé en direct annonçant la séparation de la Belgique. L'émission fit un tollé car les journalistes avaient mélangé les genres sans scrupule (journalisme et fiction) au point que le public et certaines autorités (ministres, prince, etc) ont été dupées durant quelques minutes et se sont inquiétées de l'avenir de la Belgique !
La crédibilité des journalistes est tous les jours remise en cause au point que certains quittent le métier pour mener une autre vie à force d'essuyer des procès ou d'être mal compris. Mais la faute à qui ? A celui qui commet la faute, au public qui en demande toujours plus ou au système qui s'autocensure quand bon lui semble ?
La censure. Parlons-en ! Elle existe bien sûr, surtout à propos des activités de l’Armée, la "grande muette" comme l'on dit. Mais de façon générale, des reportages, des images, des commentaires, des publications sont tous les jours censurés. De ce fait le public ignore certaines affaires très sérieuses ayant par exemple entraîné la mort de civils ou de militaires !
Mais dans le fond, le public est-il demandeur de telles investigations ? Contrairement aux Américains, en Europe le public est modéré, peu curieux et ne s'intéresse pas beaucoup voire pas du tout à la vie privée de ses politiciens, des vedettes et autres superstars. Mais pour combien de temps encore ?
Se pose en parallèle la question de la déontologie que doivent respecter les journalistes. Récemment La Une (B) a diffusé sans avertissement et de manière tout à fait anodine un faux reportage soi-disant filmé en direct annonçant la séparation de la Belgique. L'émission fit un tollé car les journalistes avaient mélangé les genres sans scrupule (journalisme et fiction) au point que le public et certaines autorités (ministres, prince, etc) ont été dupées durant quelques minutes et se sont inquiétées de l'avenir de la Belgique !
La crédibilité des journalistes est tous les jours remise en cause au point que certains quittent le métier pour mener une autre vie à force d'essuyer des procès ou d'être mal compris. Mais la faute à qui ? A celui qui commet la faute, au public qui en demande toujours plus ou au système qui s'autocensure quand bon lui semble ?
La censure. Parlons-en ! Elle existe bien sûr, surtout à propos des activités de l’Armée, la "grande muette" comme l'on dit. Mais de façon générale, des reportages, des images, des commentaires, des publications sont tous les jours censurés. De ce fait le public ignore certaines affaires très sérieuses ayant par exemple entraîné la mort de civils ou de militaires !
Mais dans le fond, le public est-il demandeur de telles investigations ? Contrairement aux Américains, en Europe le public est modéré, peu curieux et ne s'intéresse pas beaucoup voire pas du tout à la vie privée de ses politiciens, des vedettes et autres superstars. Mais pour combien de temps encore ?
Pour le moment le public cherche à être conforté dans ses opinions et n'aime pas les scandales qui salissent inutilement une famille, quelle qu'elle soit. Aussi la demande n'est-elle pas très forte et donc l'offre médiatique n'est pas très forte non plus. Finalement le public se porte peu vers les journaux d'investigation qui sont obligés de refuser la publication de certaines enquêtes. De ce fait, si un journaliste ne parvient pas à publier son article vérité, il n'a pas d'autre alternative que d'écrire un livre sur le sujet. C'est alors qu'il prend le maximum de risques face à la censure...
La censure n'opère pas nécessairement comme jadis à travers l'une ou l'autre autorité administrative mais plutôt à travers l'argent, là ou cela fait le plus mal. Les entreprises très riches peuvent se permettre de censurer la presse par le biais de leurs avocats à coup d'intimidation et de procès (Cf Clearstream, Monsanto, etc). Un dossier compromettant pouvant ruiner l'image d'une société et faire fuire ses actionnaires, tous les coups sont permis pour taire un journaliste un peu trop curieux.
Un journaliste qui voit son livre censurer pour une raison ou une autre peut voir le jugement se transformer en délit de droit commun, tout simplement parce que de cette manière la prescription est reportée de plusieurs années et la partie adverse peut ainsi plus facilement poursuivre le journaliste soi-disant indélicat mais qui ne fait que son métier ! Et lorsque les services d'un avocat coûtent plusieurs mois de salaires, plus d'un journalistes préfèrent abandonner la partie à leur adversaire. Oui, nous vivons dans une démocratie mais tout le monde n'est pas égal devant le bras de la Justice !
Même si informer permet parfois de sauver des vies (reportage sur un génocide, des magouilles sur les médicaments, des OGM, etc), l'autorité locale ou l'industriel concerné peut aussi acheter le silence du journaliste. L'argent empêche toujours d'informer le public d'où on peut se poser la question de la qualité de l'information.
Enquêter coûte cher car il faut y consacrer du temps, des moyens techniques et du personnel pour investiguer sur une affaire. Tous les médias ne peuvent assurer cette fonction, d'où la différence de qualité qu'on observe d'une chaîne ou d'un quotidien à l'autre.
Si un journaliste veut enquêter sur des sujets sensibles comme le nucléaire, les dessous de table, les arnaques, les magouilles, l'armement, etc, il subira toujours des pressions, les portes vont se fermer, les contacts vont disparaître, les avocats seront aux aguêts, bref ce sera le parcours du combattant, parfois à ses risques et périls. Nous vivons effectivement dans une démocratie mais cette liberté se paye très cher pour les gens trop curieux.
La censure n'opère pas nécessairement comme jadis à travers l'une ou l'autre autorité administrative mais plutôt à travers l'argent, là ou cela fait le plus mal. Les entreprises très riches peuvent se permettre de censurer la presse par le biais de leurs avocats à coup d'intimidation et de procès (Cf Clearstream, Monsanto, etc). Un dossier compromettant pouvant ruiner l'image d'une société et faire fuire ses actionnaires, tous les coups sont permis pour taire un journaliste un peu trop curieux.
Un journaliste qui voit son livre censurer pour une raison ou une autre peut voir le jugement se transformer en délit de droit commun, tout simplement parce que de cette manière la prescription est reportée de plusieurs années et la partie adverse peut ainsi plus facilement poursuivre le journaliste soi-disant indélicat mais qui ne fait que son métier ! Et lorsque les services d'un avocat coûtent plusieurs mois de salaires, plus d'un journalistes préfèrent abandonner la partie à leur adversaire. Oui, nous vivons dans une démocratie mais tout le monde n'est pas égal devant le bras de la Justice !
Même si informer permet parfois de sauver des vies (reportage sur un génocide, des magouilles sur les médicaments, des OGM, etc), l'autorité locale ou l'industriel concerné peut aussi acheter le silence du journaliste. L'argent empêche toujours d'informer le public d'où on peut se poser la question de la qualité de l'information.
Enquêter coûte cher car il faut y consacrer du temps, des moyens techniques et du personnel pour investiguer sur une affaire. Tous les médias ne peuvent assurer cette fonction, d'où la différence de qualité qu'on observe d'une chaîne ou d'un quotidien à l'autre.
Si un journaliste veut enquêter sur des sujets sensibles comme le nucléaire, les dessous de table, les arnaques, les magouilles, l'armement, etc, il subira toujours des pressions, les portes vont se fermer, les contacts vont disparaître, les avocats seront aux aguêts, bref ce sera le parcours du combattant, parfois à ses risques et périls. Nous vivons effectivement dans une démocratie mais cette liberté se paye très cher pour les gens trop curieux.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire