vendredi 20 avril 2007

Xénophobie et racisme en Europe

La xénophobie et le racisme sont latents en Europe. On peut facilement s'en rendre compte quand on se balade et qu'on assiste au contrôle de certaines personnes pour "délit de sale gueule", quand on parle une langue étrangère dans un magasin voyant transiter trop d'étrangers, sur les lieux de vacances où certains touristes réservent des places en fonction de votre nationalité, dans la location d'appartments où certains propriétaires refusent de louer aux étrangers, dans les offres d'emplois ou encore dans les nombreuses bavures de l'administration (office des étrangers, comportement de la police, etc).
Trois pays trois exemples
En Belgique
L'agence de presse Reuters nous apprend que la succursale belge du groupe HP Pelzer installée à Genk, en Flandre (et néerlandophone), spécialisée dans les accessoires automobiles, a interdit à son personnel de parler une autre langue que le néerlandais, y compris pendant la pause déjeuner. Au bout de trois avertissements par écrit, les contrevenants risquent le licenciement !
Cette entreprise de 125 personnes compte 70% d'étrangers (Italiens, Turcs, Indiens, Polonais et Algériens notamment). Deux employés ont déjà reçu un avertissement écrit pour avoir enfreint cet ordre.
Une telle décision est scandaleuse dans une démocratie qui, de plus, est censée respecter les Droits de l'Homme, la liberté d'expression et pénalise toute forme de xénophobie.
Pour Geert Vermote, directeur des ressources humaines de cette société, cette mesure a été prise en accord avec le comité d'entreprise et elle n'a rien d'extraordinaire, dit-il en la comparant à celle interdisant de fumer sur les lieux de travail...
Selon le quotidien néerlandophone "De Standaard", les ouvriers d'origine turque de HP Pelzer, qui représentent 35% du personnel, ont saisi les syndicats en s'estimant directement visés par la mesure. Une fois de plus la Flandre se démarque par sa xénophobie.
C'est bien simple, c'est l'une des rares communautés d'Europe occidentale à demander son autonomie en dépit des indicateurs prédisant qu'à terme ils vont au suicide collectif en agissant de la sorte. On en reparlera à propos de la séparation de la Belgique.
En France
Certains individus, immigrés ou descendants d'immigrés, bien qu'ayant acquis la nationalité française se sentent trop souvent marginalisés quand ils recherchent un emploi, un logement ou sont confrontés à un contrôle de police du seul fait de leur apparence physique. Quand se greffe sur ce problème de xénophobie les propos racistes de certains candidats à la présidence de la République, on peut sérieusement se demander ce que ces xénophobes ont retenu de la dernière guerre mondiale.

Flux des immigrants avant et après la chute du mur de Berlin en 1989. Source:Science Po.

Au Luxembourg
Les frontaliers s'en rendent bien compte : la majorité des citoyens luxembourgeois sont xénophobes. Combien de fois les Luxembourgeois de souche ou les immigrés naturalisés ne regardent pas l'étranger d'une manière méprisante.
Ce comportement raciste a conduit une Commission Grand-Ducale à publier en 1997 un avis pour démentir certains préjugés des habitants sur les étrangers. Mais on peut constater que 10 ans plus tard la situation n'a pas vraiment changé; la pensionnée, l'ouvrière qualifiée ou le gardien d'immeuble regarde toujours l'étranger avec mépris quand il ne l'invective pas au moindre heurt.
Il ne faut pas croire non plus que ce comportement varie en fonction du milieu social des personnes visées. Cette tolérance et ce respect mutuels s'acquièrent dès l'enfance par l'éducation et l'ouverture d'esprit.
Sans l'excuser, cette intolérance vient du fait que contrairement aux autres pays, où les étrangers représentent de 3 à 10% de la population, au Luxembourg ils représentent 33% de la population et 54% de la population active : un travailleur sur deux est étranger ! Mais les Luxembourgeois devraient être bien contents d'avoir cette main d'oeuvre étrangère qui bouchonne sur "leurs" autoroutes car sans ces petites mains souvent universitaires toute l'activité industrielle du pays serait à l'arrêt et le tissu économique inexistant.
En Allemagne
Point n'est besoin de rappeler la "haute estime" qu'ont la plupart des Allemands de leurs confrères européens (dans leur pays comme à l'étranger). Certes, l'Allemagne fédérale ne s'est pas fait priée pour intégrer ses anciens citoyens prisonniers de l'Allemagne de l'Est durant plus de 25 ans et continue d'accueillir des ressortissants des pays de l'Est (Albanie, Grèce, Roumanie, Pologne, etc) et d'Afrique, mais leur niveau de vie et leur faible pouvoir d'achat ne sont pas du goût de tout le monde. Cela se manifeste dans les discours politiques et par l'importance croissante des groupements néonazis dans ce pays comme de leurs sentiments antisémite et xénophobe.
L'Europe
Que nous réserve l'avenir ? Le patriotisme n'est pas une valeur européenne ! Pauvre Europe qui parle de tolérance et d'égalité des chances quand elle doit gérer 485 millions de ressortissants de 29 pays parlant 22 langues différentes. Difficile dans ces conditions de réunir les Européens autour des mêmes intérêts et d'une même idée de la démocratie... Ceci dit, nous devons y arriver, il en va du respect de nos libertés fondamentales.

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