jeudi 17 mai 2007

Des lobbyistes à l'Elysée

Comme tous les centres de poouvoir, l'entourage de l'Elysée n'est pas à l'abri des lobbyistes. Prenons quelques exemples édifiants.
Des colloques réservés aux directeurs généraux de l'industrie se déroulent en dehors de Paris dans de somptueux restaurants. Là-bas, à l'abri des regards indiscrets, des lobbyistes discutent de leurs parts de marché en tête-à-tête avec des représentants du gouvernement en mission officielle (ministre de l'Economie, de la Santé, etc) !
Les lobbyistes n'hésitent pas non plus à inviter au restaurant les membres des partis politiques pour y discuter de leurs intérêts !
Les lobbyistes sont également présents au coeur de l'Assemblée Nationale, à Paris. Ici comme à Bruxelles, les lobbyistes influencent les sénateurs et peuvent changer les lois ! Officiellement, cela n'existe pas...
Autre lieu du pouvoir, les lobbyistes n'ont pas le droit d'entrer au Parlement. Mais moyennant finance, ils obtiennent tous un badge de "collaborateur" validé par un membre du gouvernement ! Leur but est toujours le même : infiltrer, se faire connaître, mais toujours à l'abri des journalistes.
Les lobbyistes vont même jusqu'à recruter discrètement par fax les assistantes parlementaires ! La corruption toucherait une bonne partie du personnel. Officiellement, cela n'existe pas non plus...
Enfin, summum du lobbyisme, la société "Domaines Public" située près de l'Arc de Triomphe à Paris, regroupe deux lobbyistes "Causalis" et "PIC Conseil". Cette dernière qui fut créée en 1996 par Frédéric Lefebvre et un ami a fait 792000 euros de bénéfices nets en 2005, pour un chiffre d'affaires de près de 1.6 million d'euros, en progression de 60% sur l'année précédente ! Bizarre... Des journalistes ont enquêté. Quand ils ont demandé à la secrétaire la fonction des deux hommes, on leur répondit : "ils travaillent au Ministère de l'Intérieur". En fait, Lefebvre était un proche collaborateur de l'ancien Président Chirac. Etonnemment, l'autre n'y avait aucune fonction officielle. Encore plus bizarre ! Avec l'arrivée au pouvoir du Président Sarkozy, Lefebvre va-t-il revendre son enterprise et récupérer son pactol ou va-t-il à nouveau tendre l'oreille vers de l'Elysée ? Seul l'avenir nous le dira.
En fait, il est franchement étonnant que le Ministre de l'Intérieur en charge de toutes les questions économiques sensibles ait des relations d'affaires étroites avec des lobbyistes des industries qu'il doit justement surveiller de près...
Il paraît qu'en République c'est cela la démocratie, où plutôt la corruption, non ? Mais ceci est un autre débat, n'est-ce pas Monsieur le Président...

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