En 1996, le journaliste français Jean Guisnel, spécialiste des questions de défense au journal Libération publia Guerres dans le cyberespace, un ouvrage qui fut remis à jour en 2005.
En quelque 250 pages Guisnel nous rappelle la petite histoire de l'espionnage informatique et notamment sur Internet et les diverses tentatives, principalement anglo-saxonnes, d'infiltration de la NSA et du FBI dans la vie des citoyens et des entreprises.
Il est utile de rappeler quelques événements clés pour que le lecteur ait bien conscience des enjeux politiques qui se cachent derrière Internet.
Guisnel nous rappelle que tout commença par la mise en place en 1969 du réseau ARPANET, le futur réseau Internet, par le DoD américain. L'auteur cite également le rôle très important de l'Electronic Frontier Foundation (EFF) fondée en juillet 1999 par John Perry Barlow et Mitchell Kapor (les fondateurs de Lotus) pour protéger les droits des citoyens.
A ce sujet, il ne faut pas oublier le projet de l'Administration Clinton qui, le 16 avril 1993, sur l'initiative de la NSA autorisa l'insertion d'un mouchard (une "puce-pirate" appelée clipper chip) dans tous les ordinateurs et les téléphones fabriqués aux Etats-Unis afin de mieux surveiller les communications des citoyens ! Heureusement, grâce à l'action de l'EFF très influante auprès des lobbies, le vice-président Al Gore annonça l'enterrement du projet en juillet 1994. Mais cela n'arrêta pas les autorités fédérales qui sont parvenues à légaliser l'usage du "clipper chip" dans l'administration américaine.
En parallèle, depuis 1995, la NSA et le FBI ont convaincu les sénateurs J. Exon et S. Gordon de faire voter la loi "Communications Decency Act" qui dit en substant: "quiconque, par téléphone ou par tout système de communication, fabrique, transmet ou rend disponible (directement ou par message enregistré) toute communication indécente dans un but commercial, qui serait disponible pour toute personne âgée de moins de dix-huit ans, ou pour toute autre personne sans son consentement, sans qu'il soit nécessaire de savoir si l'appelant a lui-même composé le numéro ou initié la communication" sera passible de poursuites judiciaires.
Cette loi condamne également les actes obscènes, le harcèlement ou les menaces par téléphone ou tout autre moyen de communication. En fait cette loi donne toute liberté aux services de renseignements pour espionner tout un chacun. La seule parade du citoyen pour se soustraire à cette surveillance a été d'utiliser des moyens de cryptographie.
C'est ainsi qu'en 1995 apparurent les premiers logiciels de cryptage téléphonique tel Nautilus et un peu plus tard le système de cryptage PGP, alias "Pretty Good Privacy" pour les émails ainsi que Triple DES pour les fichiers.
Le livre de Guisnel mérite votre attention car il insiste plus que jamais sur les enjeux des "autoroutes de l'information", sur la relation étroite entre les services de renseignements, la cryptographie et le pouvoir politique, tout en insistant à travers des exemples édifiants sur l'illusion de la démocratie sur Internet, sur la puissance et sur quelques idées reçues concernant cet outil.
Il est utile de rappeler quelques événements clés pour que le lecteur ait bien conscience des enjeux politiques qui se cachent derrière Internet.
Guisnel nous rappelle que tout commença par la mise en place en 1969 du réseau ARPANET, le futur réseau Internet, par le DoD américain. L'auteur cite également le rôle très important de l'Electronic Frontier Foundation (EFF) fondée en juillet 1999 par John Perry Barlow et Mitchell Kapor (les fondateurs de Lotus) pour protéger les droits des citoyens.
A ce sujet, il ne faut pas oublier le projet de l'Administration Clinton qui, le 16 avril 1993, sur l'initiative de la NSA autorisa l'insertion d'un mouchard (une "puce-pirate" appelée clipper chip) dans tous les ordinateurs et les téléphones fabriqués aux Etats-Unis afin de mieux surveiller les communications des citoyens ! Heureusement, grâce à l'action de l'EFF très influante auprès des lobbies, le vice-président Al Gore annonça l'enterrement du projet en juillet 1994. Mais cela n'arrêta pas les autorités fédérales qui sont parvenues à légaliser l'usage du "clipper chip" dans l'administration américaine.
En parallèle, depuis 1995, la NSA et le FBI ont convaincu les sénateurs J. Exon et S. Gordon de faire voter la loi "Communications Decency Act" qui dit en substant: "quiconque, par téléphone ou par tout système de communication, fabrique, transmet ou rend disponible (directement ou par message enregistré) toute communication indécente dans un but commercial, qui serait disponible pour toute personne âgée de moins de dix-huit ans, ou pour toute autre personne sans son consentement, sans qu'il soit nécessaire de savoir si l'appelant a lui-même composé le numéro ou initié la communication" sera passible de poursuites judiciaires.
Cette loi condamne également les actes obscènes, le harcèlement ou les menaces par téléphone ou tout autre moyen de communication. En fait cette loi donne toute liberté aux services de renseignements pour espionner tout un chacun. La seule parade du citoyen pour se soustraire à cette surveillance a été d'utiliser des moyens de cryptographie.
C'est ainsi qu'en 1995 apparurent les premiers logiciels de cryptage téléphonique tel Nautilus et un peu plus tard le système de cryptage PGP, alias "Pretty Good Privacy" pour les émails ainsi que Triple DES pour les fichiers.
Le livre de Guisnel mérite votre attention car il insiste plus que jamais sur les enjeux des "autoroutes de l'information", sur la relation étroite entre les services de renseignements, la cryptographie et le pouvoir politique, tout en insistant à travers des exemples édifiants sur l'illusion de la démocratie sur Internet, sur la puissance et sur quelques idées reçues concernant cet outil.
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