L’ancien président Jacques Chirac a été inculpé pour "détournement de fonds publics" dans le cadre de l’affaire des chargés de mission de la Ville de Paris. Un cas judiciaire sans précédent pour un ancien président de la République.
Agé de 74 ans, Jacques Chirac a été maire de Paris entre 1977 et 1995, fonction qu'il cumulait avec celle de chef du RPR. Durant ses 12 ans de présidence (1995-2007), il bénéficiait d'une immunité judiciaire. Son retour à la vie civile lui a enfin rendu le statut de "simple citoyen", que la justice compte bien exploiter.
Comme cela avait été convenu de longue date, M. Chirac a été entendu le 21 novembre 2007 au matin par la juge Xavière Simeoni. L'audition a duré trois heures au pôle financier du Palais de Justice de Paris et s’est déroulée "dans le meilleur climat", a assuré son avocat. Celui-ci a tenu à minimiser la portée de la mise en examen de M.Chirac, en soulignant qu’un "certain nombre de personnes" l’avaient été avant lui dans ce dossier. M.Chirac a préféré rester loin des caméras.
D'autres entrevenues auront lieu dans les semaines qui viennent. M.Chirac prétend toujours qu'il est innoncent.
On aurait pu imaginer que la justice avait trouvé ses boucs-émissaires en condamnant M.Henri Emmanuelli (1997) et M.Alain Juppé (2004) et allait passer l'éponge, mais pour une fois, elle joue son rôle jusqu'au bout.
M.Chirac avait déjà été entendu en juillet dernier par la justice concernant des emplois fictifs. Il avait répondu que "ces emplois fictifs étaient nécessaires"...
M.Chirac avait déjà été entendu en juillet dernier par la justice concernant des emplois fictifs. Il avait répondu que "ces emplois fictifs étaient nécessaires"...
Cette affaire ci est potentiellement la plus grave pour l’ancien président. Elle concerne des salaires indûment payés par la mairie de Paris à une vingtaine d'employés travaillant en fait pour le RPR. Si les faits sont avérés, M.Chirac pourrait se retrouver en correctionnelle. S'il est condamné, il est passible de 10 ans de prison et de 150 000 € d'amende.
Pour ceux qui ont oublié le contenu du dossier à charge, voici le rappel des faits : Jacques Chirac va-t-il échapper au bras de la Justice ? Tout va dépendre du procureur.
Pour ceux qui ont oublié le contenu du dossier à charge, voici le rappel des faits : Jacques Chirac va-t-il échapper au bras de la Justice ? Tout va dépendre du procureur.
Les méthodes de la justice en question
On peut se demander quelle est l'opportunité de poursuivre un homme sans pouvoir à propos de faits qu'il a commis il y a 30 ans. Est-ce bien utile ? Chirac n'a plus aucun pouvoir aujourd'hui. Tant que nous y sommes, pourquoi ne pas remonter 50 ans en arrière ?
Si tout délit doit être puni, il faut tout de même relativiser les "affaires" et se demander pourquoi n'ont-elles pas été dénoncées en temps utile ?
Qu'on me réponde que personne n'était au courant est impensable, surtout dans le monde politique et des cadres fonctionnaires. Si les journalistes d'investigation (du Canard Enchaîné notamment) ont pu trouver l'information, c'est que celle-ci était disponible.
Il s'agit donc évidemment d'un gros mensonge qui confirme que la personne qui prétend ne rien savoir à autant d'intérêts à cacher que celle qu'elle protège afin qu'elle aussi puisse profiter du système et conserver ses privilèges.
Cela revient à se poser la question de savoir pourquoi la justice ne poursuit-elle pas les hommes qui ont du pouvoir et en abuse aujourd'hui au lieu de s'acharner sur des hommes impuissants et affaiblis ?
A force de se pencher sur le passé, la justice oubliera l'essentiel et perdra sa crédibilité. Ou elle tombera un jour sur des faits prescrits et les élus poseront alors la question de ses compétences.
Tout le monde se plaint des détournements d'argent, d'abus de pouvoir ou de biens sociaux, des pots-de-vins versés ci et là, de l'affairisme, des pistons, mais que fait aujourd'hui concrètement la justice ou nos élus pour remédier à ces problèmes ?
La population se fout de ce qui s'est passé il y a 20 ou 30 ans, elle demande des actions en justice pour des faits d'actualité et qui concernent notre vie de tous les jours. N'oublions pas que nous payons tous ces fonctionnaires, leurs limousines et leur logement de fonction, et qu'à ce titre ils nous doivent des comptes et répondre de leurs actes. Je n'ai pas le sentiment qu'ils remplissent tous leurs fonctions avec probité.
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