Après Judith de Daktari qui attirait la sympathie de bien des jeunes dans les années '70, Washoe est certainement la chimpanzée la plus célèbre et la plus attachante dans le monde scientifique.
Washoe est née en Afrique de l'Ouest en 1965 et fut adoptée bébé par des chercheurs de Reno, au Névada (som nom est celui de la ville où elle vécu), qui lui apprirent le langage américain des signes (ASL) utilisé par les malentendants et les sourds.
Vers 5 ans, elle maîtrisait assez de signes pour attirer l'attention du monde et ouvrir le débat sur la question de l'apprentissage du langage chez les animaux, un débat toujours d'actualité.
Vers 5 ans, elle maîtrisait assez de signes pour attirer l'attention du monde et ouvrir le débat sur la question de l'apprentissage du langage chez les animaux, un débat toujours d'actualité.
Mais le 30 octobre 2007 au soir, après une courte maladie, Washoe est morte, a déclaré Mary Lee Jensvold, directrice assistante au Chimpanzee and Human Communication Institute (CHCI) de l'Université Central Washington à Ellensburg, où Washoe avait vécu durant plus de 20 ans. La chimpanzée est morte dans son lit comme l'ont dit, à l'âge de 42 ans, entourée par les membres de l'équipe et d'autres primates proches d'elles, a déclaré la Dr. Jensvold.
L'apprentissage du langage
Les chercheurs avaient essayé sans succès d'apprendre aux grands singes à imiter les sons de la voix humaine jusqu'à ce que le couple Gardner, Allen et Beatrix, des chercheurs spécialisés dans l'étude de la pensée et de l'intelligence (cognition) adoptent une jeune chimpanzée âgée de 10 mois dans le cadre d'un programme scientifique militaire en 1966.
Les chercheurs avaient essayé sans succès d'apprendre aux grands singes à imiter les sons de la voix humaine jusqu'à ce que le couple Gardner, Allen et Beatrix, des chercheurs spécialisés dans l'étude de la pensée et de l'intelligence (cognition) adoptent une jeune chimpanzée âgée de 10 mois dans le cadre d'un programme scientifique militaire en 1966.
Les Gardner étant sceptiques à l'idée que d'autres primates puissent parler comme les humains, ils ont appris le langage américain des signes à Washoe, encourageant son apprentissage jusqu'à ce qu'elle signe de manière compréhensible.
En 1969, un rapport sur Washoe établit par les Gardner constatait que leurs travaux avaient ouvert un tout nouveau champ d'études jusque là inexploré. On a même prétendu qu'en voyant Washoe signer "eau" et "oiseau" en parlant d'un cygne, “c'était comme un SOS venu de l'espace", se rappelle Roger Brown, psychologue de l'Université d'Harvard.
Les professionnels du langage aux quatre du monde ont alors commencé leur propres projets d'études, essayant de reproduire et d'étendre les découvertes des Gardner. Mais l'excitation retomba à la fin des années '70 lorsque Herbert Terrace, un chercheur cognitif de l'Université de Columbia publia un rapport sur un chimpanzé dénommé Nim Chimpsky auquel il essaya d'apprendre le langage des signes. Nim pouvait apprendre les signes, mais le fit avant tout pour imiter ses éducateurs ainsi qu'on le constate dans les enregistrements vidéos de ses exercices conservés par le Dr. Terrace. "Il n'y avait pas de spontanéité, par d'usage réel de la grammaire", explique le Dr. Terrace.
Il analysa ensuite une vidéo de la gestuelle de Washoe, qui avait appris environ 130 signes, et dit qu'il trouva des preuves qu'elle, également, réagissait aux attitudes de ses éducateurs, mais n'engageait rien qui ressemblait à une conversation humaine.
En 1969, un rapport sur Washoe établit par les Gardner constatait que leurs travaux avaient ouvert un tout nouveau champ d'études jusque là inexploré. On a même prétendu qu'en voyant Washoe signer "eau" et "oiseau" en parlant d'un cygne, “c'était comme un SOS venu de l'espace", se rappelle Roger Brown, psychologue de l'Université d'Harvard.
Les professionnels du langage aux quatre du monde ont alors commencé leur propres projets d'études, essayant de reproduire et d'étendre les découvertes des Gardner. Mais l'excitation retomba à la fin des années '70 lorsque Herbert Terrace, un chercheur cognitif de l'Université de Columbia publia un rapport sur un chimpanzé dénommé Nim Chimpsky auquel il essaya d'apprendre le langage des signes. Nim pouvait apprendre les signes, mais le fit avant tout pour imiter ses éducateurs ainsi qu'on le constate dans les enregistrements vidéos de ses exercices conservés par le Dr. Terrace. "Il n'y avait pas de spontanéité, par d'usage réel de la grammaire", explique le Dr. Terrace.
Il analysa ensuite une vidéo de la gestuelle de Washoe, qui avait appris environ 130 signes, et dit qu'il trouva des preuves qu'elle, également, réagissait aux attitudes de ses éducateurs, mais n'engageait rien qui ressemblait à une conversation humaine.
Le lexigramme
Les chercheurs ont alors modifié leur approche. Sachant qu'un symbole présente plus de sens qu'un simple mot, ils ont utilisé des symboles (un lexigramme) pour représenter des mots. Ils ont également créé des environnements dans lesquels les primates apprenaient comme le font les nourrissons, d'abord par imitation puis par l'observation, en regardant les autres communiquer puis en essayant eux-mêmes.
Le Dr. Rumbaugh a constaté qu'un certain nombre de chimpanzés communs et de chimpanzés pygmés ont appris un langage de cette manière, ce qui démontre que les singes ont la capacité d'utiliser un langage élémentaire. "Ils ne signeront jamais un contrat d'édition de livres, ils ne seront jamais invités pour donner une conférence, ils ne pourront pas voter, etc, mais leurs fonctions intellectuelles chevauchent" de certaines manières celles des humains.
De nombreux chercheurs n'en sont pas encore convaincus. Mais ils reconnaissent que Washoe a soulevé les passions et le débat, même si elle ne répondait pas à toutes les questions que ses facultés soulevaient.
Un ancien assistant des Gardner, Roger Fouts ainsi que sa femme Deborah que l'on voit à gauche, ont repris Washoe en 1980 et l'ont élevée dans un centre spécialisé qu'ils ont fondé à Ellensburg, dans l'Etat de Washington. Washoe disposait d'un vocabulaire d'environ 250 mots.
Les chercheurs ont alors modifié leur approche. Sachant qu'un symbole présente plus de sens qu'un simple mot, ils ont utilisé des symboles (un lexigramme) pour représenter des mots. Ils ont également créé des environnements dans lesquels les primates apprenaient comme le font les nourrissons, d'abord par imitation puis par l'observation, en regardant les autres communiquer puis en essayant eux-mêmes.
Le Dr. Rumbaugh a constaté qu'un certain nombre de chimpanzés communs et de chimpanzés pygmés ont appris un langage de cette manière, ce qui démontre que les singes ont la capacité d'utiliser un langage élémentaire. "Ils ne signeront jamais un contrat d'édition de livres, ils ne seront jamais invités pour donner une conférence, ils ne pourront pas voter, etc, mais leurs fonctions intellectuelles chevauchent" de certaines manières celles des humains.
De nombreux chercheurs n'en sont pas encore convaincus. Mais ils reconnaissent que Washoe a soulevé les passions et le débat, même si elle ne répondait pas à toutes les questions que ses facultés soulevaient.
Un ancien assistant des Gardner, Roger Fouts ainsi que sa femme Deborah que l'on voit à gauche, ont repris Washoe en 1980 et l'ont élevée dans un centre spécialisé qu'ils ont fondé à Ellensburg, dans l'Etat de Washington. Washoe disposait d'un vocabulaire d'environ 250 mots.
A Ellensburg, elle fut l'autorité matriarcale de trois jeunes chimpanzés, Loulis (29 ans, son fils adoptif), Tatu (31 ans) et Dar (31 ans) avec lesquels elle fut tendre.
Loulis a directement appris quelques mots du langage des signes grâce à Washoe qui lui montra comment placer ses mains et ses doigts correctement.
Le Dr. Jensvold continue à les surveiller afin de déterminer si elle a transmis d'autres notions à ses compagnons ou certaines passions. "Washoe a toujours été attirées par nos chaussures, et si nous portions une nouvelle paire, elle signait pour qu'on lui montre" se rappelle le Dr. Jensvold. "Ensuite elle pouvait signer quelque chose à propos de leur couleur. De ce côté là, elle était vraiment une "shoe lady", passionnée par les chaussures". Mais ses attitudes et ses sentiments allaient bien pous loin que cela.
Les sentiments
Diane Fossey, spécialiste des chimpanzés, et Jane Goodall, experte des gorilles notamment, ont montré qu'une femelle gorille ou chimpanzée qui venait de perdre son bébé refusait cette fatalité et conservait son cadavre au cours de ses déplacements.
Dans les années 1970, Washoe avait eut un bébé mais il mourut dans les semaines qui suivirent. Quand les éducateurs lui retirèrent son bébé des bras, Washoe signa et signa encore pour qu’on lui rende. Elle ressentait un grand désarroi.
Jane Goodall a également montré que chez les chimpanzés, le mâle dominant déchu dans un combat singulier peut sombrer dans une profonde dépression, s’isoler et se laisser mourir de faim. Washoe connut la même dépression le jour où on lui apprit que son bébé était mort. Ses yeux trahissaient une grande tristesse. Les sentiments des singes sont plus profonds qu'on l'imagine et tendent à démontrer que ces mammifères peuvent d'une certaine manière se projeter dans l'avenir.
Diane Fossey, spécialiste des chimpanzés, et Jane Goodall, experte des gorilles notamment, ont montré qu'une femelle gorille ou chimpanzée qui venait de perdre son bébé refusait cette fatalité et conservait son cadavre au cours de ses déplacements.
Dans les années 1970, Washoe avait eut un bébé mais il mourut dans les semaines qui suivirent. Quand les éducateurs lui retirèrent son bébé des bras, Washoe signa et signa encore pour qu’on lui rende. Elle ressentait un grand désarroi.
Jane Goodall a également montré que chez les chimpanzés, le mâle dominant déchu dans un combat singulier peut sombrer dans une profonde dépression, s’isoler et se laisser mourir de faim. Washoe connut la même dépression le jour où on lui apprit que son bébé était mort. Ses yeux trahissaient une grande tristesse. Les sentiments des singes sont plus profonds qu'on l'imagine et tendent à démontrer que ces mammifères peuvent d'une certaine manière se projeter dans l'avenir.
Pour plus d'information sur les origines de la conscience et du langage, consultez l'article Le rire est le propre de l'homme.
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