samedi 8 décembre 2007

Comment augmenter notre mémoire digitalement

La startup gérant le site web Miomi à l'intention d'augmenter digitalement la mémoire humaine en permettant aux Internautes de parcourir virtuellement le temps à la recherche d'événements.
Le projet Miomi
La startup britannique fondée par trois étudiants de l'Université d'Oxford, Charly Toni, Thomas Whitfield et Richard Schreiber, s'engage à "fournir une toute nouvelle manière d'enregistrer en ligne les souvenirs du monde".
Ses fondateurs font appel au public pour contribuer à l'expansion du site en y téléchargeant les "moments clés de leur vie" à travers des documents photographiques, vidéos, audios et textuels qui pourraient être partagés avec le monde, quelques amis ou même conservés à titre privé.
Ces souvenirs seront placés sur "une flèche du temps géante s'étendant de l'aube des temps au futur éloigné", a déclaré Miomi.
L'organisation des enregistrements historiques fait appel à des informations publiques de sources telles que Wikipedia, l'encyclopédie libre en ligne.
"Démocratiser le temps et l'histoire en capturant les souvenirs du monde" est un slogan qui peut paraître étrange. Certains se demandent si des Internautes peuvent s'intéresser au "futur éloigné" sachant que d'autres réseaux sociaux ont démontré leur déloyauté chronique, pour ne citer que Facebook. Toutefois, le projet a reçu l'approbation des géants du secteur.
En effet, Microsoft a déclaré que Miomi avait le potentiel d'être "le prochain Facebook ou même meilleur que Facebook".
Quand Miomi gagna la compétition "Idea idol" de l'Université d'Oxford (une version de Dragons' Den) en 2006, Brightstation Ventures, une société de capital à risque (venture) dit aux fondateurs de Miomi d'oublier le prix de 5000£ – et qu'à la place elle ferait "tout ce qu'elle pourrait" pour les combler.
Ce genre de business fait aujourd'hui l'objet d'une compétition acharnée, plusieurs concurrents souhaitant également créer des systèmes de "mémoire de substitut".
Selon les chercheurs, le but final de tels projets vise à permettre à un individu de 65 ans par exemple de trouver une conversation qu'il eut étant adolescent aussi facilement qu'un enfant utilise le moteur de recherche de Google.
Miomi, qui espère rentabiliser son projet en faisant de la publicité, a expliqué qu'il espère attirer un public allant des touristes souhaitant préserver les images de leurs vacances – où il existe pourtant déjà beaucoup de concurrents en ligne tels que Photobucket et Facebook – jusqu'aux "chercheurs de vérité" qui désirent révéler la réalité derrière, disons la guerre d'Irak, en accédant aux témoignages de témoins directs, un domaine traditionnellement couvert par les journalistes et récemment par les blogueurs.
Total reQuall
D'autres ventures s'intéressent à la façon dont on pourrait améliorer la mémoire humaine en lui associant reQall, un service développé le groupe américain QTech qui consiste en une "mémoire digitale" permettant aux utilisateurs de se rappeler des numéros importants, des pensées, des tâches et des événements.
Comme il est expliqué sur le site du développeur, quand un utilisateur compose le numéro de téléphone gratuit 1-888-9-REQALL, reQall convertit son message vocal en texte, organise son enregistrement et renvoie des rappels par e-mails, SMS et d'autres médias.
Le système est déjà opérationnel aux Etats-Unis, où Apple en fait la promotion pour son iPhone. reQall sera prochainement lancé en Angleterre.
L'un des cofondateurs et directeur exécutif de reQall est Rao Machiraju. Il fut responsable scientifique chez Apple pendant 10 ans.
MyLifeBits
Le principal projet similaire de Microsoft explorant la possibilité d'augmenter la mémoire humaine s'appelle MyLifeBits. Microsoft prétend qu'il est directement issu du projet visionnaire "Memex" du célèbre Vannevar Bush imaginé en 1945.
Gordon Bell, un membre de l'équipe de Microsoft et fondateur du Computer History Museum installé dans la Silicon Valley, a rassemblé ce qu'il appelle une "mémoire de substitut" sur ordinateur – le contenu de toute une vie sous forme de livres, cartes, CDs, lettres, mémos, articles, photos, présentations, films, enregistrements vidéos analogiques et sonores qu'il a stocké digitalement. "C'est à présent totalement numérisé", a expliqué un porte-parole de Microsoft.
Les opposants à cette technologie disent que les personnes âgées des pays occidentaux ne vont jamais payer pour accéder à un système de stockage numérique.
Les défenseurs du projet leur répondent que les conseillers de reQall comprennent Gordon Bell, responsable du Media Presence Research Group chez Microsoft et Peter Cochrane, responsable des technologies chez British Telecom. Une source proche de la société les décrit comme des "experts seniors d'un certain âge". Il ajoute "peut-être même que les plus grands esprits de la technologie pourraient trouver un avantage à utiliser cette mémoire à mesure qu'ils deviendront plus âgés."

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