samedi 1 décembre 2007

Journée de lutte contre le SIDA

Nous célébrons le 1 décembre 2007, la Journée de lutte contre le SIDA.
Découverte
Le rétrovirus HIV porteur du SIDA fut découvert en 1981. A cette époque, plusieurs génotypes dont HTLV-3, LAV et ARV provoquaient des symptômes infectieux similaires. 
En 1985, l'analyse de l'ARN de ces trois rétrovirus a permis aux chercheurs de découvrir qu'il s'agissait en fait du même rétrovirus, qu'on baptisa HIV.
Il s'agit en fait d'une version mutante du rétrovirus HTLV découvert chez les singes en 1977 et isolé pour la première fois en 1980. Il s'est probablement transmis à l'homme lors d'un contact avec le sang d'un singe blessé ou abattu contaminé mais porteur sain.
Cette mutation a notamment permis au rétrovirus HIV non plus d'inciter les lymphocytes T (une catégorie de globules blancs détruisant les cellules infectées par un virus ou cancéreuses) à se multiplier mais à les détruire, affaiblissement rapidement le système immunitaire du malade.
Contamination
Aujourd'hui 40.3 millions de personnes sont contaminées par le rétrovirus du SIDA dont les deux-tiers vivent en Afrique subsaharienne.
En Europe, 750 000 personnes sont contaminées par le virus. L'Onusida estime que 700 000 personnes sont également contaminées en Chine mais le risque d'infection concerne 30 à 50 millions de personnes, principalement par voies hétérosexuelles, alors qu'ailleurs dans le monde, la contamination s'effectue principalement suite à l'injection de drogue (des seringues contaminées sont réutilisées) et par les relations homosexuelles.
Le rétrovirus HIV. Il s'agit d'une coupe tridimensionnelle en image de synthèse montrant l'acide nucléique protégé par son enveloppe de protéine. Document WWW.MSE.ES
En Belgique, officiellement trois personnes sont contaminées chaque jour par le HIV (on dénombre un peu plus de mille cas en 2007). Etant donné que peu de personnes se font dépister, on peut raisonnablement penser qu'il y a deux ou trois fois plus de contaminés en Belgique. Bien sûr la situation est similaire dans les autres pays européens.
En 2001, le HIV a tué 3 millions de personnes contre 1.5 millions aujourd'hui. Dans le monde, un enfant meurt du SIDA toutes les 15 secondes !
Si la maladie ne se guérit pas encore il existe un vaccin qui ralentit son action. Mais plus de 80% des malades ne peuvent pas se payer le médicament.
En Europe, un traitement contre le SIDA coûte environ 1000 € par mois qui sont heureusement remboursés par la sécurité sociale, du moins pour ceux qui en ont les moyens. Dans les pays du tiers-monde, la population n'a pas d'autre choix que de se faire soigner dans les hôpitaux publics qui leur délivre parcimonieusement les médicaments adéquats. Encore faut-il que les villageois aient les moyens et la capacité d'aller jusqu'à l'hôpital. Certains sont déjà très affaiblis par la maladie et ne peuvent plus se déplacer sans aide extérieure.
S'il faut environ 20 ans pour trouver un vaccin contre une maladie, le SIDA offre un défi aux chercheurs depuis plus de 25 ans. Un virus comme celui de la rougeole par exemple (qui peut également servir de vecteur) se combat avec des vaccins. Il est détruit en l'espace de quelques semaines et est ensuite éliminé de l'organisme.
Des cellules filles du rétrovirus du SIDA se libérant de leur hôte (de la lymphe) pour aller contaminer d'autres cellules. Documents Dennis Kunkel.
Le HIV procède différemment. Il pénètre dans le système immunitaire des cellules et affaiblit le système de protection de l'individu qui commence par éprouver de la fièvre, perd du poids, se fatigue, etc. Les chercheurs doivent donc trouver une méthode pour malgré tout tirer profit du système immunitaire, même affaibli, pour combattre l'infection. Il n'y a pas d'autres solutions car si on bombarde le malade de rayonnements, on finit par le brûler ou le tuer.
Aujourd'hui le vaccin anti-SIDA n'existe pas encore et seule une trithérapie (trois médicaments agissant chacun sur une cible spécifique) ralentit la progression de la maladie. Elle bloque en fait certaines actions spécifiques du virus.
En admettant qu'on le neutralise, il demeure dans l'organisme. Même détruit il n'est pas éliminé car il incorpore son matériel génétique dans les cellules hôtes avec lesquelles il fusionne. Allié à sa faculté de mutation (même sous forme affaiblie il redevient virulent au terme de quelques d'années), ce sont ses facultés extraordinaires qui rendent la mise au point d'un vaccin si complexe.
A l’heure actuelle, il n’existe aucune méthode de traitement satisfaisante et complète, car la plupart des drogues qui détruisent les virus endommagent également les cellules.
Prévention et dépistage
Etant donné que nous avons peu d'armes pour vaincre le SIDA, il n'y a qu'une bonne méthode pour éviter de contracter la maladie : sachant qu'un contact d'une seconde suffit pour vous contaminer à vie, protégez-vous ou abstenez-vous plutôt que d'avoir des rapport sexuels non protégés.Les contraceptifs pour homme et femme.
Si vous pensez avoit été contaminé(e) très récemment, vous pouvez demander un dépistage rapide (15 minutes) ou VCT (voluntary counselling and testing) mais il ne garantit pas votre séronégativité s'il s'agit d'une primo-infection. Pour cela il faut réaliser un dépistage conventionnel. Le résultat s'obtient en 3-4 jours. Vous ne serez pas non plus malade tout de suite. Le SIDA peut seulement se déclarer au bout de 10 ans d’incubation.
L'éducation
Du fait qu'en Occident la population est très informée et connaît très bien les modes de transmission du SIDA, la maladie est sous contrôle et finalement on parle peu de la maladie dans les médias ou en famille.
En fait le sujet est tabou dans les pays développés car la maladie est encore assimilée aux pratiques glauques des drogués et des homosexuels. Or de plus en plus d'hétérosexuels contractent la maladie lors d'un rapport sexuel ordinaire - leur partenaire ignorant sa maladie ou ne l'ayant pas averti(e) - ou des bébés naissent avec la maladie que porte leur mère.
L'attitude est toute différente dans les pays africains où tout le monde parle de la maladie, sans honte ni tabou. Normal, me direz-vous qu'on en parle en Afrique lorsqu'elle touche plus d'un quart de la population comme au Botswana et au Zimbabwe.
En fait c'est en Occident que l'attitude des gens n'est pas normale. Alors que nous sommes en théorie mieux informé que quiconque, nous avons des préjugés vis-à-vis des malades du SIDA. La plupart des gens évitent de les rencontrer et de leur serrer la main, alors qu'ils savent pertinemment bien que la maladie ne se transmet pas par un simple contact de ce genre mais uniquement par voie sexuelle.
Au risque de répéter des banalités, vous ne prenez aucun risque en invitant un séropositif (ou une séropositive) au restaurant, à lui serrer la main, à vous asseoir sur la lunette de ses toilettes, à utiliser ses couverts ou à boire dans son verre.
Comme le rappelle la campagne belge de lutte contre le SIDA : "C'est l'exclusion qu'il faut exclure par le séropositif". Il faut franchement êre blanc et en bonne santé et se croire supérieur aux autres pour refuser de fréquenter des séropositifs(ves). Arrêtez d'avoir peur sans raison et soyez plus tolérant envers les autres. Cette peur atavique est irrationnelle et ne fait pas honneur à votre intelligence.

1 commentaire :

  1. Donc je continue ^^
    Juste pour dire que celui ou celle qui ne sait pas à l'heure actuelle ce qu'est le SIDA on peut dire c'est vraiment un abrutis (ie)
    En revanche il faudrait que la france se bouge les fesses si elle ne veut pas que des maladies non soignées puisque mal diagnostiquées simplement par manquement d'ouverture d'esprit ,ces mêmes maladies qui constituent au jour d'aujourd'hui un véritable problème de santé publique le deviennent de manière tellement sournoise que quand les spécialistes concernés se rendront compte de leur bourde il sera trop tard!!!!!!!!!

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