mardi 24 juin 2008

Les riches sont toujours plus nombreux

On constate tous les jours que le fossé entre les pauvres et les nantis se creuse un peu plus. On voit de plus en plus de voitures de luxe ou de sport dans nos rues (prix d'achat supérieur à 45 000 €), on ne compte plus les habitations qui se vendent entre 500 000 et 1 million d'euros, les bijoux hors de prix sont toujours aussi prisés, les ventes de yachts de luxe ont le vent en poupe, les services VIP sont toujours plus nombreux, et combien de jeunes mariés aisés n'hésitent pas à consacrer plus de 100 000 € pour leur mariage...
Ce ne sont que quelques exemples des anachronismes de ce monde où les plus pauvres cotoyent de plus en plus de riches et de fortunés.
Pas plus tard que ce 24 juin 2008 on nous annonçait que la proportion de fortunés (personnes ayant un patrimoine de plus de 30 millions de dollars) dans le monde continuait d'augmenter pour atteindre 0.72% en Belgique selon une enquête de Merrill Lynch et Capgemini. En fait en Belgique, 100 familles sont plus riches que 2.2 millions d'habitants !
La proportion de personne fortunées atteint 15.6% au Moyen-Orient, 14.3% en Europe de l'Est et 12.2 en Amérique latine ! Comme quoi tout le monde n'est pas sur la paille...
Certes il ne s'agit toujours que de quelques dizaines ou centaines de milliers de personnes dans chaque pays d'Europe, mais il est révélateur que leur nombre augmente malgré la crise économique qui couve un peu partout.
Où ces gens placent-ils leur argent ? Difficile à dire. On constate que les "placements verts" ont la cote : le montant global dans les technologies propres a atteint 117 milliards de dollars en 2007, soit une hausse de 41% par rapport à 2005, avec une forte proportion d'investissements dans les énergies éolienne et solaire.
De l'intérêt de cette information
Mais je me pose une question : est-il franchement utile de faire de cette dépêche la une des webzines d'information comme l'a fait Actu24.be notamment ? Cela ne peut que révolter encore un plus les pauvres et faire de nouveaux jaloux. Que gagne un journaliste à rappeler ce fait ?
Comme si cela ne suffisait pas à faire des envieux, dans plusieurs pays d'Europe et notamment au Luxembourg et en Belgique on diffuse la chaîne cablée "Luxe.tv". Tout est dans le titre. On y présente des reportages sur tout ce qui a de plus luxueux ou "chic" en ce bas monde : hôtels de grand standing, restaurants étoilés, voitures de luxe, super yachts, vacances de rêve, bijoux impayables, travail artisanal d'exception, etc. Si cela peut faire rêver, à une époque où notre société est en crise et où plus de 10% de la population ne gagne même pas de quoi vivre décemment, cette chaîne privée n'a rien à faire sur un réseau de distribution public !
A se demander quel lobby paye l'opérateur pour diffuser ce genre d'émission qui est une véritable gifle au visage des pauvres.
Sûr que nous vivons dans une société libre de s'exprimer, capitaliste également qui prône une politique libérale incitant à la consommation et que nos patrons comme toutes les professions libérales ne sont pas des philantropes et ne font pas crédit aux indigents. Mais rappeler avec insistance que les riches se portent bien est une injure face aux difficultés financières que rencontrent de plus en plus de personnes.
Foutez-moi ces chaînes et ces informations bon chic bon genre sur un satellite (elles le sont déjà) que seul peuvent se payer la jet set et n'en parlons plus ! De toute façon, ces jetsetters et autres parvenus embourgeoisés ne veulent pas fréquenter le même monde que nous et s'isolent dans leur monde artificiel.
Sans une révolution mondiale, personne ne changera la société, ne rêvons pas. On peut seulement espérer que nos dirigeants les plus humanistes, démocrates ou socialistes penseront un peu plus aux pauvres et feront tout leur possible pour relever leurs conditions de vie. Mais pour cela il faut encore que la population leur donne une chance de gagner les élections, qu'ils soient blancs ou qu'ils soient noirs, hommes ou femmes ! Malheureusement les gens n'ont pas de mémoire et se font leurrer trop facilement par les beaux parleurs. Le combat des prolétaires n'est pas encore gagné.

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