mercredi 11 février 2009

Fortis : les actionnaires ont refusé la vente des actifs

Les actionnaires ont finalement eut gain de cause en votant "Non" à un quart de pourcent près contre le démantelement du groupe Fortis et sa vente à l'Etat belge et à BNP Paribas lors de l'Assemblée générale qui eut lieu le 11 février 2009.
Il est vrai que le public comme Fortis s'y attendaient un peu après l'avis négatif de l'actionnaire chinois Ping An et des points de vue négatifs de la plupart des avocats défendant les actionnaires.
Le gouvernement a reçu une bonne gifle. Il doit à présent assumer les effets de son hold-up d'Etat et en tirer les leçons.
Toutefois sa gouvernance n'est pas remise en question, plus d'un experts considérant que la valorisation des actifs était pertinente.
Il n'empêche qu'une bonne partie du public belge se demande si le gouvernement et notamment M.Reynders est encore crédible ? D'autres se demandent si l'Etat va encore injecter de l'argent dans Fortis, sachant que la situation financière de la Belgique n'est pas vraiment au beau fixe ? Malgré les risques, pour le MR la réponse est "oui", mais l'opposition le voit sans doute différemment.
De son côté, Fortis se veut toujours rassurant et à l'air de dire que tout ira bien, tant pour ses employés que pour ses clients - c'est également une condition exigée par le gouvernement - et insiste sur le fait que la société est solvable et peut compter sur ses liquidités, ce qui est exact. Mais dans le contexte actuel, il faut surtout définir un nouveau projet industriel pour la société. Finalement, rien n'est vraiment certain. L'air ne fait pas la chanson...
En suspens, les actionnaires attendent toujours une action en justice. Certains ont perdu des millions d'euros dans cette affaire, ils attendent au moins un geste !
Aussi, si le gouvernement comme Fortis doivent prendre acte de la décision de l'AG, ils doivent à présent assumer la décision en adulte et seront contraints d'examiner le fonds de l'affaire et... renégocier.
De nouvelles perspectives
Pour l'avocat Me Modrikamen, le vote sanction "ouvre des perspectives". Disons que la Justice a marqué un point mais nous sommes loin d'avoir clôturer cette affaire.
L'avenir ? Y aura-t-il un plan social ? Sans doute pas, mais ce n'est pas une certitude. Financièrement parlant, la Holding Fortis est dans une situation plus fragile qu'hier mais Fortis banque peut survivre sur ses seules liquidités et va probablement fonctionner seule un certain temps. Un an, deux ans ? Sans doute pas longtemps.
Bien que la situation soit complexe, la décision essentielle à retenir est le fait que l'AG a refusé la vente à l'Etat belge, mais rien ne dit qu'à l'avenir des actifs de Fortis holding ne seront pas rachetés par BNP Paribas.
Allez-vous encore mettre de l'argent dans Fortis ? Chacun se doute que tout comportement chaotique et massivement négatif (rédemption, etc) serait une catastrophe pour la Belgique dans le contexte socio-économique actuel, dont l'état de santé se situe entre morosité et récession.
Mon avis ? Etant donné que Fortis a mal estimé ses risques, qu'il y eût des résultats exceptionnels très négatifs, que les nouveaux managers n'ont encore rien prouvé, que l'Etat ne joue pas franc-jeu, personnellement je considère que l'histoire de Fortis grève ses bonnes intentions d'un préjugé certain. Comme beaucoup, j'ai appris la leçon et j'ai déjà réinvesti ailleurs.
Reste à espérer que l'Etat trouvera pour la Holding une solution acceptable par tous (sans doute la vente à PNB Paribas sera-t-elle confirmée) et payera bien un dividende un jour ou l'autre. Maigre consolation pour ceux qui ont tout perdu.
La suite dans vos journaux.

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