jeudi 1 juillet 2010

La Belgique à la Présidence de l’Union Européenne

La Belgique va présider l'Union Européenne à partir de ce jeudi 1er juillet 2010 pour une durée de six mois. En tant que membre fondateur de l'Europe, l'événement mérite non seulement d'être souligné mais d'autant plus que la Belgique est considérée par tous les observateurs comme un membre très actif, capable de faire avancer les idées européennes.
Olivier Chastel, Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, membre du parti libéral belge MR voit arriver avec «confiance» la Présidence belge de l'Union européenne, même si celle-ci constituera une première à plus d'un titre.
«Tous les indicateurs sont au vert, je suis confiant, certainement», a expliqué le Secrétaire d'Etat en rappelant dans la foulée que cette Présidence aura un important chapitre socio-économique, dans le cadre de la nouvelle gouvernance économique européenne.
L'esprit et la lettre du Traité de Lisbonne
«La Présidence belge tombe à un moment où nous allons devoir concrétiser un certain nombre de réflexions européennes sur une nouvelle architecture financière, une nouvelle supervision et régulation financière. Mais aussi la manière selon laquelle on ne permet plus n'importe quoi sur les marchés financiers européens, la manière avec laquelle on veut taxer les banques, avec laquelle on veut taxer les flux financiers spéculatifs», a déclaré Olivier Chastel.
Et d'expliquer que «tout ça doit se traduire par des législations en codécision avec le Parlement européen, et donc par un accord entre le Conseil que nous représentons pendant six mois et le Parlement.»
Le Secrétaire d'Etat souligne qu'il sera important à la fois de mieux réguler les flux financiers européens, mais aussi de voir comment on traduit la sortie de la crise et de voir comment, avec d'autres conseils, on coordonne la nouvelle stratégie dite "20-20" avec ses cinq objectifs en matière de recherche et développement, d'emploi, d'enseignement et d'environnement.
Non seulement ce sera la première Présidence belge soumise au Traité de Lisbonne avec des fonctions allégées pour la présidence tournante, mais Olivier Chastel rappelle que ce sera aussi «la première à 27, la première en crise socio-économique et après un très lourd renouvellement institutionnel européen. Sous ces aspects-là, c'est une première pour la Belgique avec une modification de la fonction même de présidence pour deux fonctions particulières: pour notre Premier ministre et pour le Ministre des Affaires étrangères. Ils sont, l'un et l'autre, enclins à avoir une visibilité moins importante au travers de nouvelles fonctions créées par le Traité de Lisbonne que sont le Président permanent, Herman Van Rompuy, d'une part, et la Haute Représentante, Catherine Ashton, d'autre part. Ce qui ne change ni l'ambition ni la détermination d'une présidence tournante, mais le rôle de deux personnages clés
Les priorités
Malgré que le gouvernement belge soit en affaires courantes et le nouveau gouvernement toujours en formation, la Présidence belge aura la lourde tâche de faire avancer les dossiers en cours et les idées européennes.
La première des priorités ira au retour à une croissance durable. Mais aussi la création d'une autorité de supervision, d'une réglementation plus stricte pour les gestionnaires de fonds alternatifs (hedge funds), la consolidation du Pacte de stabilité et la mise en pratique des décisions - attendues à l'automne - du groupe de travail dirigé par le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, sur la gouvernance économique de l'Union sont au programme.
Des lignes directrices pour l'emploi, un règlement sur l'initiative citoyenne, le budget 2011 de l'Union, l'aboutissement du dossier Swift (transfert de données financières aux USA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme), les brevets européens, seront autant d'autres matières phares de la Présidence belge de l'UE.
La Belgique aura, par ailleurs, à cœur de remettre à l'honneur la méthode de travail communautaire de concertation globale, plutôt que la méthode intergouvernementale préférée par certains pays pour s'entendre entre eux et imposer ainsi leur volonté.

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