lundi 22 juin 2015

La mâchoire spiralée de l'Helicoprion

La récente sortie du film "Jurassic World" a revitalisé l'intérêt du public pour la paléontologie.
Les dinosaures notamment ont dominé la planète durant plus de 135 millions d'années. Parmi ceux-ci, il existait l'Helicoprion, une espèce de requin cartilagineux vivant au Permien, il y a 290 millions d'années.
Ce requin avait la particularité d'avoir une mâchoire étonnante comme on le voit sur les illustrations suivantes :  elle était en spirale, formant une sortie de scie circulaire !

L'un des aspects mais faux de l'Helicoprion adapté du Staab Studios
(mais dont ils ne sont pas l'auteur selon Garry Staab).
A l'inverse des requins modernes qui perdent et remplacent leurs dents, Helicoprion conservaient ses dents, les dents usées étant finalement cachées dans la gencive de sa mâchoire.
On imagine que lorsqu'il capturait une proie, il devait refermer sa gueule tandis que la dent spiralée déchirait les chaires.
Mais à en juger par les dessins, les paléontologues ont toujours eu du mal à se représenter cette dent en spirale dont un fossile et son modèle est présenté ci-dessous.


Si la plupart des experts s'accordent pour réfuter la forme d'une roue placée à l'avant de la mâchoire souvent évoquée, certains l'imaginent plutôt comme une gueule dont la lèvre inférieure se prolongerait en spirale. Mais cette représentation serait également fausse.

Autre représentation mais également fausse de l'Helicoprion.
En effet, dans un article scientifique publié en 2013 par le Pr. Leif Tapanila et son équipe du Musée d'Histoire Naturelle de l'Université d'Idaho, de nouvelles analyses indiqueraient que cette structure spiralée n'est pas disposée de la sorte.
Tapanila déclare notamment : "nous avons pu déterminer où se situait cette stucture dentaire dans l'animal. Elle se trouvait à l'arrière de la bouche, juste à côté de la branche de la mandibule. On a pu réfuter l'idée qu'elle se situait à l'avant de la mâchoire".
La représentation (l) sur le dessin suivant serait donc la plus conforme. Avis aux illustrateurs et aux journalistes scientifiques.

Evolution des représentations de l'Helicoprion.
Le dessin (l) serait le plus réaliste. Documents Pr. Leif Tapanila et Ray Troll.
Document Ray Troll.
La version définitive du Staab Studios élaborée en concertation avec le Pr.Tapanila.
On ferait un film avec cet animal, personne ne croirait qu'un tel monstre ait pu exister, et pourtant ! La nature est vraiment incroyable et étonnante.

vendredi 19 juin 2015

Reconstitution de la Bataille de Waterloo

A partir de 20 heure, les 19 et 20 juin 2015, si vous n'avez pas eu la chance d'acheter un ticket, vous pouvez suivre en live streaming (prix de la souscription de 7.5€) la reconstitution de la Bataille de Waterloo, la plus grande reconstitution en Europe.
Ceci dit, la Une (RTBF) va retransmettre en direct une partie de la bataille.


Au-delà des préjugés de certains Français jusqu'aux plus haut niveau du Pouvoir qui ont la mémoire courte et oublient un peu vite à qui ils doivent leurs libertés et les principes de la République, rappelons qu'il s'agit d'une bataille qui marqua la fin d'une époque et d'un règne mais également la naissance d'une ère nouvelle pour l'Europe.
Plus de 100000 personnes venues de toute l’Europe sont attendues ce weekend sur le site de Waterloo pour commémorer cette bataille emblématique.
Quelque 4200 soldats, 300 cavaliers et 500 accompagnants allemands, belges, britanniques, néerlandais, russes et quelques trop rares français participeront à cette reconstitution historique.
Un must à voir !

L'Histoire d'une bataille


A part quelques petites erreurs quant au nombre de fantassins (124000 à 190000 selon les sources et non pas 250000 bien que le nombre de 130000 soit également indiqué), cavaliers (25000 et non pas 100000) et canons (400 et non pas 900) qui font que ce document déplaît à quelques Français orgueilleux, voici un second documentaire très bien illustré.

jeudi 18 juin 2015

Des étoiles de Population III dans la galaxie CR7

Dans un article scientifique publié le 17 juin 2015, des astronomes ont annoncé avoir découvert au moyen du télescope VLT de 8.20m de l'ESO, la galaxie la plus brillante de l'Univers primordial ainsi que des preuves solides de l'existence de la première génération d'étoiles en son sein, appelée la Population III.
Ces étoiles massives et brillantes qui étaient encore récemment considérées comme des astres théoriques sont à l'origine de la création des tous premiers éléments lourds qui entrent dans la composition des étoiles de 2eme et 3eme génération qui peuplent aujourd'hui l'univers ainsi que de leurs cortèges planétaires et de la vie telle que nous la connaissons.
La nouvelle galaxie CR7 (COSMOS Redshift 7) située à 12.9 milliards d'années-lumière (z=7) est trois fois plus brillante que la galaxie primordiale la plus lumineuse connue à ce jour !

La galaxie CR7. Document ESO.
Cela fait des décennies que les astronomes ont supposé l'existence d'une première génération d'étoiles issue de la matière originelle créée lors du Big Bang.
Tous les éléments lourds (c'est-à-dire plus lourd que l'hydrogène, tels l'oxygène, l'azote, le carbone, etc, jusqu'au fer) essentiels à la vie ont été créés à l'intérieur des étoiles. Cela signifie que les premières étoiles étaient constituées des seuls éléments précurseurs, à savoir l'hydrogène, l'hélium, et quelques traces de lithium.
Ces étoiles de Population III auraient été gigantesques, des centaines, voire des milliers de fois plus massives que le Soleil, elles étaient excessivement chaudes et éphémères. En raison de leur masse, elles ont explosé en supernovae après seulement deux millions d'années d'existence.
Mais jusqu'à présent, aucune réelle preuve matérielle n'était venue étayer l'hypothèse de leur existence.
Une équipe menée par David Sobral de l'Institut d'Astrophysique et des Sciences Spatiales, de l'Université de Lisbonne au Portugal, et de l'Observatoire de Leiden aux Pays-Bas, a utilisé le VLT pour sonder l'Univers primordial et remonter à l'époque de la réionisation, soit quelque 800 millions d'années après le Big Bang.

Les quatre télescopes VLT de 8.20m de l'ESO, l'un d'eux utilisant son optique adaptative pour améliorer la résolution des images. Document Serge Brunier.
Plutôt que d'étudier une infime partie du ciel profond, avec ses collègues astronomes ils ont étendu leur champ d'observation et produit le sondage galactique le plus vaste jamais réalisé. Cette étude fit appel à toute la puissance des télescopes Keck, Subaru et au Télescope Spatial Hubble.
C'est au cours de cette étude que l'équipe a découvert la galaxie CR7.
Grâce aux instrumentations scientifiques équipant le VLT, les astronomes ont détecté une forte émission d'hélium ionisé au coeur de cette galaxie mais, curieusement et fort heureusement, aucun signe de la présence d'éléments plus lourds au sein de sa partie lumineuse. 
Autrement dit, les astronomes ont découvert le premier véritable indice de l'existence d'amas d'étoiles de Population III responsables de l'ionisation du gaz contenu à l'intérieur d'une galaxie de l'Univers primordial.
Au sein de CR7, des amas d'étoiles de couleur plus bleue, parfois plus rouge, ont été détectés, suggérant que les étoiles de Population III sont apparues par vagues successives – comme cela avait été prédit.
L'équipe a également observé la toute dernière vague d'étoiles de Population III. Ainsi donc, ces étoiles seraient plus faciles à détecter qu'on ne le pensait auparavant : elles résident parmi les étoiles ordinaires, au sein de galaxies brillantes – pas seulement au cœur des premières galaxies, de tailles réduites et de luminosités plus faibles, si faibles que leur étude s'avère extrêmement compliquée.
Vous trouverez plus d'informations sur le site de l'ESO.

mardi 9 juin 2015

Survol de l'astéroïde Cérès

La NASA vient de publier une nouvelle vidéo simulant le survol de l'astéroïde Cérès, l'un des plus petits corps célestes de forme sphérique (950 km de diamètre contre 540 km pour Vesta qui est de forme elliptique).
Ce film élaboré par l'équipe Dawn du Centre Aérospatial Allemand DLR est basé sur un montage de 80 images enregistrées par la sonde spatiale Dawn à une altitude comprise entre 13600 et 5100 km.
Si certaines zones blanches rassemblent à des étendues glacées, les scientifiques n'en ont pas la certitude et ignorent encore leur origine et leur composition.
La quantité de détails est impressionnante et le résultat donne vraiment l'impression de survoler l'astre. On a même l'impression qu'en faisant un 100 mètres, on pourrait se retrouver dans le vide. Mais heureusement, avec sa masse, Cérès nous maintiendrait au sol.