Boris Eltsine, le premier président de la Russie post-soviétique est décédé le 23 avril 2007 à l'âge de 76 ans de suites d'une insuffisance cardio-vasculaire. L'ancien président russe souffrait de problèmes cardiaques depuis de longues années. Boris Eltsine a rendu sa liberté à l'ex-URSS et ouvert sur l'extérieur le plus vaste pays du monde. Il connut un règne hors du commun mais qui s'est achevé dans la rancoeur. "Boris Eltsine, un réformateur mal aimé" tel pourrait être son épitaphe.
Les présidents russe Boris Eltsine et américain Bill Clinton, le 23 octobre 1995 à Hyde Park dans le Vermont. Clinton ne peut se retenir de rire devant les propos que tient Eltsine à propos des journalistes qu'ils considèrent comme "un véritable désastre". Un bon moment de franche rigolade. Document AFP/Don Emmert.
Parmi les hommages rendus au défunt chef d'Etat, Mikhaïl Gorbatchev, grande figure de la politique russe a été le premier à réagir. Pour l'ancien président soviétique et père de la perestroïka, Boris Eltsine a connu "un destin tragique".
La réaction du président russe Vladimir Poutine n'est venue que plus tard et il semblait ému. Une "nouvelle Russie démocratique, un Etat libre ouvert au monde", sont nés grâce à lui, a-t-il dit. Enfin, la Maison Blanche a qualifié l'ancien président de "figure historique à une époque de grands changements et de défis pour la Russie."
Boris Eltsine aura en effet métamorphosé la Russie en portant le coup de grâce à l'ex-URSS. Le 8 décembre 1991, réunis près de Minsk sans le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, Eltsine et ses homologues ukrainien Léonid Kravtchouk et bélarusse Stanislav Chouchkievitch avaient proclamé la "mort de l'URSS".
Boris Eltsine fut le premier Président de Russie élu démocratiquement. Il a ouvert sur l'extérieur le plus vaste pays du monde, y a imposé la démocratie et encouragé le développement des médias. Mais il a aussi envoyé les chars à l'assaut du Parlement, laissé s'effondrer le système de santé et d'éducation, s'étendre l'emprise de la mafia, et ordonné la répression sanglante des indépendantistes tchétchènes.
Ayant mis sur les rails de difficiles réformes économiques, entre 1991 et 1994, Eltsine s'est par la suite montré plus soucieux de préserver son vaste pouvoir que de corriger les multiples imperfections des premières années de réformes.
C'est aussi au cours de la seconde période qu'il a accumulé les ennuis cardiaques, et qu'il se lancera dans l'aventure la plus malheureuse et la plus impopulaire de sa présidence : la guerre de Tchétchénie, qui fera en 20 mois des dizaines de milliers de morts.
La crise économique d'août 1998 sonnera le glas pour Boris Eltsine. Le Kremlin sera alors forcé de dévaluer le rouble, suspendre le remboursement de certaines dettes, semant la panique parmi les Russes et dans les milieux financiers occidentaux. S'ensuit une crise de régime qui affaiblit définitivement le président.
La personnalité et l'état de santé de Boris Elstine ont fait l'objet d'un certain nombre de controverses : il a été accusé d'alcoolisme, ce qui a amené certains à douter de sa capacité à assumer ses fonctions. Atteint d'une maladie cardiaque, Boris Eltsine subit plusieurs attaques, notamment en 1995 et 1996, ce qui ne l'empêcha pas d'être réélu face au candidat communiste. Il subit à la fin 1996 un quintuple pontage coronarien. Malade et isolé, il annonce sa démission le 31 décembre 1999, à la surprise générale, ainsi que le nom de son dauphin, Vladimir Poutine, un ancien du KGB passé en politique.
Finalement, l'Histoire retiendra que Boris Eltsine fut le premier chef d'Etat Russe élu démocratiquement, tout d'abord apprécié puis mal aimé par les Russes. Mais sans lui, la Russie ne serait pas devenue une république fédérale.
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