vendredi 10 août 2007

La déforestation de l'Amazonie a diminué de 30%

Alors que le WWF se mobilise au travers de sa "campagne Amazonie" pour sensibiliser la population au problème de l'exploitation du bois, selon un rapport préliminaire publié ce 10 août 2007 par le gouvernement brésilien et repris par le WWF Brasil, la déforestation de l'Amazonie a diminué de 30% entre août 2006 et juillet 2007 : 9600 km2 de forêts tropicales ont bien disparu, mais c'est le niveau le plus faible de ces trente dernières années. Déforestation illégale de la forêt d'Amazonie dans l'Etat de Pará au Brésil, afin de cultiver du soja. Document Greenpeace.
Sur la période précédente, entre août 2005 et juillet 2006, le Brésil avait perdu 14039 km2 de forêts, représentant déjà une réduction de 25% par rapport à l'année précédente.
La ministre de l'Environnement, Marina Silva, a attribué ces résultats encourageants au plan de lutte et de surveillance lancé par le gouvernement.
Notons que le record de déforestation avait été atteint entre août 2003 et juillet 2004, où 27429 km2 de forêts furent déboisées, l'équivalent de 2.7 millions d'hectares, près des deux-tiers de la superficie de la Belgique ! Le précédent "record" remontait à 1995, avec 25000 km2 de forêts déboisées.
Des parcs nationaux pour arrêter la déforestation
Depuis le début de la colonisation de l'Amérique latine, 20% de la surface de l'Amazonie ont déjà été déboisés. Toute les décennies l'Amérique latine perd 5% de sa forêt primaire, ce taux atteint 7% en Afrique.
Ainsi que le rappelle cet article sur le développement durable, depuis l'an 2000, l'Amazonie a vu disparaître une surface de forêt grande comme 3 fois la Belgique ! Mais en parallèle, il faut rappeler que le 22 août 2002, le Président du Brésil, M.Fernando Henrique Cardoso, annonça la création du Parc National de Tumucumaque, dont la superficie est de 38000 km2, soit davantage que la Belgique. Ce parc situé dans l'Etat d'Amapa, au nord-est du Brésil, constitue aujourd'hui la plus grande surface de forêt tropicale protégée d’un seul tenant au monde.
D'autres régions comme le Tapajos (Flona), grande comme deux fois le Luxembourg, ont également été transformées en parcs nationaux et confirment la volonté du Brésil de protéger l’Amazonie et son attachement au développement durable, qu’il montre depuis plusieurs années.
L'hypocrisie des pays riches
Ainsi que le précise l'article précité, n'oublions pas qu'en parallèle, les pays riches sont toujours hypocrites quand on leur parle de l'exploitation du bois. Ils créent des programmes internationaux de préservation des forêts tropicales comme le PPG7 mais demandent au Brésil de s'endetter pour surveiller ses parcs nationaux ou pour exporter son bois précieux vers l'Occident.
L'exploitation du bois précieux d'Amazonie pour alimenter encore un peu plus le marché des riches occidentaux.Rien que l'industrie du bois et ses dérivés représente en Europe plus de 2.3 millions d'emplois, y compris la production de papier, l'édition et l'imprimerie.
A l'échelle mondiale, les produits dérivés du bois représentent un commerce de 130 milliards de dollars et fournissent quelque 47 millions d'emplois.
Pour être plus concret encore, dans le monde, chaque minute nous abattons 180 arbres pour fabriquer... du papier toilette ! En 2050, nous abatterons près de 300 arbres par minute. En Europe, en moyenne, nous consommons chaque année 13 kg de papier toilette par personne.
Selon un rapport du WWF, en 2002 le G8 et la Chine ont importé deux tiers du bois de construction, de pâte à papier et du mobilier commercialisés chaque année dans le monde. Près de 20 % de ce bois proviennent d’exploitations illégales. Quel gouvernement veut enrayer ce processus ? Fautes de moyens et d'idées, je n'entends que le silence.
On constate que les raisons et les enjeux de la déforestation sont très complexes. La fracture Nord-Sud n'est pas un cliché et nous devons aujourd'hui aider les pays pauvres à résorber une dette séculaire colossale.
En 2006, la dette du Brésil vis-à-vis des pays occidentaux était estimée à 176 milliards de dollars US ! Dans un pays où le produit intérieur brut par habitant est de 8800$ US contre 29900$ US pour l'Union Européenne et 44000$ US pour les Etats-Unis, autant dire que les Brésiliens ont hypotéqué jusqu'à leur avenir pour alimenter les intérêts des riches actionnaires du Nord.
Pour plus d'information sur l'Amazonie, consultez l'article sur le développement durable, les sites nationaux du WWF Belgique et Brésil, ainsi que le site web du Ministère brésilien de l'environnement, Ministério do Meio Ambiente.

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