La répression politique des dissidents chinois s'accentue à l'approche du congrès du Parti Communiste, qui se tiendra en octobre 2008. Il n'y pas une semaine où des activistes, des écrivains et des journalistes ne sont pas emprisonnés. Même des femmes sont exécutées parce qu'elles défendent les Droits de l'Homme !
Il est décevant de constater que les autorités de Pékin ne respectent pas leurs promesses d'améliorer la situation des Droits de l'Homme avant les jeux olympiques qui doivent débuter le 8 août 2008.
La répression chinoise se cache derrière l'image d'une grande Chine accueillante, organisatrice des JO. Or un des principes au coeur de la charte olympique est "la préservation de la dignité humaine" et "le respect des principes éthiques fondamentaux universels" (également repris par l'OIT). On peut franchement renvoyer cet extrait pour action au Comité International Olympique et à son antenne en Chine, ce que des activistes n'ont pas hésité à faire.
Ne prenons que trois exemples récents, révélateurs de cette oppression omniprésente en Chine.
Arrestation de Lu Gengsong
L'ONG de défense des Droits de l'Homme, Chinese Human Rights Defenders (CHRD) a dénoncé l'arrestation, le 24 août 2007, du cyberdissident chinois Lu Gengsong à son domicile de Hangzhou (dans la province du Zhejiang, Sud-Est) par la police politique.
L'ONG de défense des Droits de l'Homme, Chinese Human Rights Defenders (CHRD) a dénoncé l'arrestation, le 24 août 2007, du cyberdissident chinois Lu Gengsong à son domicile de Hangzhou (dans la province du Zhejiang, Sud-Est) par la police politique.
Comme les autres ONG préoccupées par le sort des dissidents et des activistes, Reporters Sans Frontières (RSF) a également dénoncé l'arrestation de Lu Gengsong. RSF a publié ce mois ci un rapport recensant 50 cyberdissidents et 30 journalistes emprisonnés en Chine.
M. Lu est âgé de 51 ans. Ce n'est pas un criminel. C'est un ancien maître de conférence. Il est l'auteur de nombreux écrits publiés sur Internet prônant la démocratie en Chine. Pour ces faits, est accusé du crime d’ "incitation à la subversion de l’Etat" et de "détention illégale de documents secrets" (les termes sont classiques). Il est actuellement détenu à la prison du district Xihu, près de Hangzhou. La fille du dissident, contactée par des journalistes du quotidien Boxun, a expliqué les conditions de l'arrestation de son père : "la police est venue chez nous ce matin à 8 heures. Ils ont demandé à parler à mon père, puis ils l’ont emmené et il n’est jamais revenu. [...] Par la suite, une dizaine de membres de la Sécurité d’Etat ont fouillé notre domicile. Ils ne sont partis qu’à 3 heures de l’après-midi, avec l’ordinateur de mon père.[...] Ils ont également pris mon ordinateur car mon père y avait enregistré des articles, ils ont tout fouillé. [...] Ils ont emmené avec eux ma mère pour l’interroger. [...] Lorsqu’ils l’ont interrogée, elle n’a pas été coopérative. Ils ont alors déclaré qu’elle aussi était suspecte [...]. Lorsqu’ils l’ont ramenée, ils nous ont remis l’ordre d’arrestation de mon père." La femme fut détenue pendant trois heures avant d'être relâchée. "Nous avons connaissance de la persécution exercée par le gouvernement à l'approche du congrès (du parti communiste) et des jeux Olympiques de l'année prochaine, et nous prêtons attention à cela", a souligné le CHRD.
Arrestation de Chi Jianwei
Arrestation de Chi Jianwei
Lu Gengsong est en fait l'ami de l'écrivain indépendant Chi Jianwei, un membre du Parti Démocratique Zhejiang (ZDP), qui fut arrêté le 27 mars 2007 et jugé couplable "d'utiliser un culte pour saper le renforcement de la loi", selon les termes du tribunal du District de Shangcheng, à Hangzhou (province de Zhejiang).
Chi Jianwei a été condamné à 3 ans de prison. A l'annonce de cette nouvelle, sa maman, âgé de 85 ans, que l'on voit à gauche en compagnie de Zhu Yufu et de Lu Gengsong, a tenté de se suicider en sautant de son appartement. Heureusement, les amis de Chi l'ont arrêtée à temps.
Lors d'une interview au journal Epoch Times, elle a dit : "Je ne peux plus vivre... je pouvais difficilement respirer après avoir entendu la nouvelle. Il est mon unique enfant et je l'ai éduqué pour qu'il soit l'homme bon qu'il est, et à présent le voilà enfermé comme ça ! Je pourrais aussi bien aller en prison avec lui !"
Les amis de Chi et son avocat ont été outragés par le verdict, une condamnation jugée absurde, révélant un flagrant abus de pouvoir du système judiciaire chinois.
Plus d'une centaine d'activistes démocrates comprenant Wang Donghai, Lu Gengsong, Xu Guang, Ren Weiren, Zhu Yufu et Yang Zaixin, ont rédigé une pétition le 28 mars pour protester contre le verdict et récolter des dons pour aider la famille de Chi, à présent sans aucun revenu.
En octobre 2006, Chi avait déjà été arrêté par la police durant une manifestation pour les Droits de l'Homme, en compagnie de Zhu Yufu. Il fut libéré, mais la police fouilla son domicile. Pour réunir des preuves de ses activités subversives, la police politique convoqua plusieurs activistes démocrates dont Jin Biao, Xu Guang, Yang Jianming et Wu Yuanming. Suite à ces interpellations, le 21 novembre Chi fut accusé de soupçon et d'agir contre l'Etat.
Plus d'une centaine d'activistes démocrates comprenant Wang Donghai, Lu Gengsong, Xu Guang, Ren Weiren, Zhu Yufu et Yang Zaixin, ont rédigé une pétition le 28 mars pour protester contre le verdict et récolter des dons pour aider la famille de Chi, à présent sans aucun revenu.
En octobre 2006, Chi avait déjà été arrêté par la police durant une manifestation pour les Droits de l'Homme, en compagnie de Zhu Yufu. Il fut libéré, mais la police fouilla son domicile. Pour réunir des preuves de ses activités subversives, la police politique convoqua plusieurs activistes démocrates dont Jin Biao, Xu Guang, Yang Jianming et Wu Yuanming. Suite à ces interpellations, le 21 novembre Chi fut accusé de soupçon et d'agir contre l'Etat.
Selon Zhu, Chi est une victime de la persécution politique, d'autant plus que toute la procédure pénale a violé la loi, le verdict ayant déjà été déterminé avant son procès !
Au tour des avocats
Au tour des avocats
Si cela ne suffisait pas, RSF rapporte que le 31 juillet 2007, les autorités judiciaires chinoises ont décidé de ne pas renouveler la licence d'avocat de Li Jianqiang, l'un des rares à défendre les journalistes et les dissidents...
La Chine occupe le 163e rang (sur 167) dans le classement mondial de la liberté de la presse et d'opinion.
Rappelons que si vous souhaitez aider les cyberdissidents chinois à s'exprimer librement et sans risque, vous pouvez installer le logiciel Psiphon sur votre PC.
La Chine occupe le 163e rang (sur 167) dans le classement mondial de la liberté de la presse et d'opinion.
Rappelons que si vous souhaitez aider les cyberdissidents chinois à s'exprimer librement et sans risque, vous pouvez installer le logiciel Psiphon sur votre PC.
Pour plus d'information, consultez Amnesty International, le rapport annuel 2007 de RSF sur la Chine et le Comité Chine JO 2008.
Pour avoir une idée de la répression en Chine, consultez notamment les sites de l'Agence de presse Xinhua, Aujourd'hui la Chine, Study Times, ainsi que la version française du Quotidien du Peuple. Leurs propos sont édifiants !
Read an extract on this article in Chinese.
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