mercredi 19 septembre 2007

Elle a retrouvé du travail après 10 ans de chômage !

Il est parfois bon de publier une bonne nouvelle concernant le chômage pour apporter un peu d'air frais dans ce marasme économique et rappeler à toutes les personnes concernées qu'elles doivent garder espoir et qu'il y a toujours une fin à un tunnel.
Une jeune femme frontalière de 40 ans n'ayant que le niveau du Bac, complété par un diplôme de gestion obtenu cette année au cours du soir, vient de signer un contrat de travail à durée indéterminée comme télévendeuse. Elle avait passé plus de 10 ans au chômage suite à un licenciement abusif ! Sa situation financière était évidemment dans le rouge.
Certes, son salaire est modeste pour Luxembourg, mais il est deux fois plus élevé que son allocation de chômage en Belgique.
D'un autre côté, cela donne aussi le frisson de savoir que certains devront attendre 10 ans avant de retrouver le chemin du travail, mais cela confirme également que tout espoir n'est pas perdu et qu'il y a une vie après le chômage !
Cette jeune femme a réussi à décrocher cet emploi suite à la publication d'une petite annonce sur un portail dédié aux frontaliers. Une entreprise l'a consulté et est tombée sur son annonce et l'a contactée. Elle s'est présentée au rendez-vous et a de suite convaincu le manager et le directeur de la société par son caractère extraverti et sa bonne volonté. Elle en a déduit que les candidats se comptaient sur une main. Deux jours plus tard, elle était reconvoquée mais pour un autre poste plus adapté à ses compétences et a signé son contrat le même jour. Toutes nos félicitations !
Le chômage dans la Grande Région
Pour comprendre comment cette jeune femme a mis dix ans pour retrouver du travail, il faut comprendre quelles sont les difficultés du marché de l'emploi dans la Grande Région.
Environ 9% de la population active, ce qui représente des dizaines de millions de personnes, sont au chômage en Europe - deux fois plus qu'au Luxembourg - dont une majorité de moins de 25 ans et de plus de 45 ans et, contrairement à ce qu'on peut imaginer, il y a une majorité d'hommes (55%).
La Grande Région.Selon les statistiques, dans la Grande Région comprenant la Rhénanie-Palatinat, la Sarre, la Lorraine, le Luxembourg et la Wallonie habitent 11 millions de personnes dont 5 millions d'actifs. Cette région comprend plus de 600 000 chômeurs qui tous, y compris les ressortissants des nouveaux Etats européens, cherchent si possible un emploi au Luxembourg du fait de son haut niveau de vie lié à sa faible pression fiscale.
En vertu des directives européennes, l'administation de l'Emploi du Luxembourg (l'ADEM) est obligée d'aider tout candidat qui se présente dans ses bureaux pour consulter les offres d'emplois, y compris les resortissants des nouveaux pays européens à qui elle offre autant de chance de décrocher un emploi au Luxembourg qu'à ses propres nationaux, ce qui bien entendu ne leur plaît pas. Pour les rassurer, rappelons que la même règle s'applique dans les autres pays d'Europe.
Du fait que le marché est ouvert à la concurrence - directive européenne oblige - être jeune, polyglotte, avoir des diplômes ou de l'expérience et être résident sont des critères qui ne suffisent même plus pour trouver du travail. Certes, chacun à son importance, mais d'autres facteurs entre en jeu, notamment la concurrence qui joue en défaveur du candidat.
A l'exception des personnes qui ont une peau d'âne (un diplôme d'ingénieur par exemple) et trouvent rapidement du travail, pour la majorité des chômeurs, il est donc difficile de trouver rapidement un emploi sans un petit coup de pouce. Il peut prendre la forme de la chance d'être rappelé par un ancien employeur avec lequel le candidat est resté en bons termes, de postuler au bon endroit au bon moment, d'en avoir parlé à la bonne personne, mais c'est encore trop souvent du fait des relations.
Les relations et autres pistons
La recherche d'emploi via Internet. Document T.Lombry.
Selon les rumeurs, au moins 25% des embauches sont pistonnées, avec un maximum de 40% en France. Les Luxembourgeois sont également très "réseau".
Qui n'a pas eu vent de cette situation où, après avoir franchit la première étape de sélection (interview ou examen), le choix du candidat s'est porté sur celui qui connaissait quelqu'un qui est intervenu, etc. C'est valable dans le secteur privé comme dans le secteur public, où ici même la couleur politique joue encore trop souvent un rôle de sélection.
Même les politiciens appuyent ouvertement les candidats une fois la première étape franchie, ce n'est un secret pour personne.
Dans ces conditions, il n'est donc pas étonnant que malgré les compétences et la bonne volonté des candidats, certains chômeurs restent en attente d'un travail durant plusieurs années, ne trouvant ni emploi permanent ni temporaire, même avec l'aide de l'administration de l'Emploi.
Aide-toi et le ciel t'aidera
L'exemple de cette jeune femme démontre qu'il faut garder confiance en l'avenir. Mais il faut également provoquer le destin, autrement dit ne compter que sur soi pour s'en sortir.
Cette personne n'a pas trouvé ce travail grâce à l'administration de l'Emploi mais uniquement suite à ses démarches personnelles, en publiant régulièrement des annonces emplois sur Internet. Et cela a mordu ! Ce n'était pas non plus la première annonce, mais celle-ci fut la bonne.
Bon courage à ceux et celles qui cherchent un emploi, car il en faut !

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