L'animateur français Jacques Martin est décédé au petit matin du 14 septembre 2007 à Biarritz, des suites d'un cancer, à l'âge de 74 ans.
L'homme d'humour et de télévision a marqué plusieurs générations de téléspectateurs et servit de modèle à autant d'animateurs.
Jacques Martin a été une figure incontournable du paysage audiovisuel français pendant plus de trente ans. Quelques souvenirs en vidéo.
"Le petit rapporteur"
*
Le meilleur de "L'école des fans"
*
"Dimanche Martin" avec Benny B
*
Biographie d'un homme populaire
Né le 22 juin 1933 à Lyon, Jacques Martin a suivi une formation de comédien et s'inscrivit au conservatoire, mais la télévision en décidera autrement. Il dira qu'il n'a jamais voulut aller à la télé mais qu'il tomba dedans comme au jeu de l'oie.
Il commença sa carrière d'animateur à 16 ans et entra à la télévision dans les années 50 sur la chaîne régionale de France 3 Alsace. Il s'illustre pour la première fois à la télévision en 1960 dans "Pas très show" où il se risque à danser comme Fred Astaire.
Jacques Martin sera remarqué par Pierre Tchernia en 1964 qui lui propose de présenter l'émission humoristique "1=3". Il accepte à la condition de la présenter avec Jean Yanne. C'est alors que commence le grand délire de sa vie.
En 1967, Jacques Martin présente "Les grands enfants", où il reçut de nombreux comiques français.
En parallèle, passionné de théâtre et de musique classique dès son enfance, Jacques Martin avait toujours rêvé de devenir un ténor ou un grand chef d'orchestre. Sa voix de baryton lui permet de jouer des opérettes, qu'il affectionne particulièrement, des opéras comiques et il sera même chanteur de variété à ses heures entre 1964 et 1978, rôle qu'il n'a jamais vraiment abandonné durant sa carrière. En 1974, il présente même l'émission "Taratata", reprise beaucoup plus tard par un certain Nagui.
Mais c'est "Le petit rapporteur" qui va lui apporter une popularité jamais démentie. Lancée en 1975, l'émission parodie le journal télévisé et offre au téléspectateur une satire de la société de l'époque. Qui n'a pas chanté "A la pêche aux moules, moules, moules..." que les gais lurons chantaient au début de leur émission.
Mais l'impertinence, l'insolence, l'humour décalé et la liberté de ton des chroniqueurs iconoclastes Stéphane Collaro, Pierre Desproges et Daniel Prévost qui l'accompagnent ne plaîsent pas à tout le monde. Moins d'un an plus tard, l'émission est retirée de TF1 mais reprendra de plus belle sur Antenne 2 entre 1976 et 1977.
Par la suite, Jacques Martin s'installe sur Antenne 2 et y présente la mytique "Ecole des fans" à partir de 1977, qui sera suivie par plus de 10 millions de téléspectateurs, soit presque le quart de la population française de l'époque, une émission qui continue d'alimenter nos "Bétisiers" annuels.
Il participa également, en compagnie de Jean Yanne, aux "Grosses Têtes", l'émission fétiche de Philippe Bouvard sur RTL ainsi qu'à l'émission radiophonique "On va s'gêner" de Laurent Ruquier (qui avait démarré à ses côtés) sur Europe 1.
Jacques Martin animera également les émissions "Incroyable mais vrai", "Thé dansant", "Le monde est à vous", "Ainsi font, font, font" et "Dimanche Martin".
Victime d'un accident cérébral le dimanche 22 mars 1998 qui le laisse à moitié paralysé, comme une prémonition, ce jour là il terminait son émission en disant "A dimanche prochain, peut-être". Ce fut sa dernière émission.
Victime d'un accident cérébral le dimanche 22 mars 1998 qui le laisse à moitié paralysé, comme une prémonition, ce jour là il terminait son émission en disant "A dimanche prochain, peut-être". Ce fut sa dernière émission.
Bien que soutenu par les milliers de lettres qu'il reçut de ses fans durant sa convalescence, le 21 juin 1998, France 2 annule son contrat, une décision qui lui laissera un fort goût d'amertume. Le lendemain Jacques Martin fêtait ses 65 ans.
C'est Jean-Claude Brialy qui le remplacera durant l'été avant que l'infatiguable Michel Drucker reprenne la tranche du dimanche après-midi sur France 2.
Par la suite, alors que la presse avait déjà annoncé dix fois sa mort, Jacques Martin sera invité sur le plateau de Laurent Ruquier, démontrant à tous que même affaibli, l'homme vivait encore et gardait toujours son humour.
Philippe Bouvard a dit de lui "quand on connaît Jacques Martin, on est tout petit à ses côtés; il sait tout faire, c'est le roi."
"Moi qui suis un homme de bruit, qui parle à des salles pleines de milliers de gens, je suis devenu amoureux fou du silence", confiait Jacques Martin en 1999 à l'hebdomadaire Paris-Match. Mais "je n'aime pas ne rien faire, même si je ne m'ennuie pas", ajoutait-il.
Jacques Martin était un perfectionniste, exigeant autant des autres que de lui-même, quel que soit le sujet qu'il abordait. Toujours très affairé à la préparation de ses représentations, il avoua un jour qu'il "donnerait tout au monde pour dormir durant dix ans".
Jacques Martin était un perfectionniste, exigeant autant des autres que de lui-même, quel que soit le sujet qu'il abordait. Toujours très affairé à la préparation de ses représentations, il avoua un jour qu'il "donnerait tout au monde pour dormir durant dix ans".
Jacques Martin vivait retiré depuis plusieurs années à l'hôtel du Palais à Biarritz, dans le sud-ouest de la France. Il était père de huit enfants, de quatre unions différentes. Il avait notamment épousé Cécilia Ciganer-Albeniz, future Madame Sarkozy, qui lui donnera deux filles, Jeanne-Marie et Judith. Pour l'anecdote, notons que son mariage à la mairie de Neuilly-sur-Seine fut célébré par un certain Nicolas Sarkozy, maire de la ville en 1984.
"Ainsi font, font, font Trois p'tits tours Et puis s'en vont" dit la chanson, est une épitaphe pleine d'humour et de dérision qui pourrait parfaitement s'appliquer à Jacques Martin, qui représentait à lui seul toute une institution, tout à la fois un humoriste insolent très populaire, un chanteur de music-hall confirmé et un animateur de grand talent qui servit de modèle à de nombreux jeunes.
Un grand monsieur et un souvenir de jeunesse disparaît, un rendez-vous dominical nous manque à tous.
Un grand monsieur et un souvenir de jeunesse disparaît, un rendez-vous dominical nous manque à tous.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire