mercredi 17 octobre 2007

Journée mondiale du refus de la misère

"Misère, misère", disait Coluche, "c'est toujours sur les pauvres gens que tu t'acharnes obstinément".
A l'occasion de la "Journée mondiale du refus de la misère", célébrée ce 17 octobre 2007, de nombreuses associations se mobilisent pour sensibiliser la population aux inégalités économiques.
A l'heure actuelle, une grande partie de la population des pays en développement vit toujours dans des conditions d'extrême misère.
En Belgique par exemple, la pauvreté touche une personne sur sept, alors que son PIB est l'un des plus élevés du monde ! La disparité entre pauvres et riches est donc considérable.
L'état de pauvreté concerne avant tout les personnes isolées dont les revenus ne dépassent pas 822 € par mois ainsi que les ménages (2 adultes et 2 enfants) ayant des rentrées inférieures à 1726 € par mois.
Au Luxembourg, pays encore plus riche, ces chiffres sont certes plus élevés, respectivement de 1200 € pour un isolé et 2000 € pour un couple sans enfant, mais se loger y coûte une fortune et le coût de la vie y est aussi plus élevé. En revanche, chaque personne bénéficiant du RMG peut demander une allocation de chauffage de 850 € par an (isolé) et peut recevoir une carte de transport gratuite. Même si c'est encore très insuffisant pour vivre décemment, cette aide est très appréciable.
En France, selon ATD Quart Monde, 3 millions de personnes sont mal logées, contraintes de vivre dans des studios ou des mansardes insalubres, et 80000 à 100000 enfants vivent dehors avec leurs parents.
Travailler 40 ans pour une misère
Outre les personnes exclues du système, les SDF, pratiquement tous les chômeurs, et ils sont des millions, sont touchés par la misère, de même que beaucoup de mères célibataires et de petits pensionnés. Et là, cela devient révoltant.
Parmi eux, il y a tous les jeunes de bonne volonté mais peu qualifiés qui cherchent désespérément un emploi, beaucoup d'anciens salariés qui ont travaillé plus de 20 ans avant d'être licenciés pour "raison économique", des ouvriers et des employés nés avant 1940 ayant pourtant plus de 40 ans de carrière et des personnes veuves ou invalides qui ont une pension dite de "survie", le mot est approprié... Dans nos Etats de droits, de telles situations sont intolérables.
Mais l'Etat ne fait pas grand chose et les services sociaux, à peine mieux, comme si Jacques Dutronc disait juste à propos des privilégiés, "dans leurs mains il y a des cactus".
50000 personnes meurent de misère chaque jour
Au niveau mondial, ce sont 980 millions de personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour et plus de 800 millions de personnes qui vont se coucher tous les soirs en ayant faim. Chaque jour, il meurt 50000 personnes victimes de la misère, et le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de s'élargir. Selon le Rapport Mondial sur le Développement Humain, 6 millions de personnes mourront cette année de malnutrition avant leur cinquième anniversaire.
Une histoire de coeur
Si vous ne comprenez pas comment des gens se retrouvent dans la misère, dites-vous que si vous avez un salaire aujourd'hui, rien ne garantit que vous l'aurez encore demain. Soyons tous solidaires.
La misère du quart-monde dans la région parisienne. Document ATD Quart Monde, 2006.Si vous voulez faire un geste pour aider les pauvres, n'hésitez pas. Contactez les associations caritatives et philantropiques de votre région. Elles vous attendent les bras ouverts.
Faites preuve d'humanité, de compréhension et d'empathie. Si nécessaire, interrogez vos amis isolés. Si de prime abord ils vous disent que "tout va bien", insistez un peu et demandez leur si vous pouvez leur rendre visite. Vous découvrez peut-être que sous leur carapace et leur beau petit appartement éventuel, ils sont en pleine dépression et ont besoin de votre aide.
A force de subir la conjoncture sans voir la fin du tunnel, y compris les effets négatifs des cycles hormonaux, même les plus résistants et les plus intelligents succombent.
Misère, Misère, disait Coluche...
Voici une chanson malheureusement dans l'air du temps, écrite par Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean, et interprétée par notre ami Coluche parti trop tôt :
Misère, misère ! C'est toujours sur les pauvres gens Que tu t'acharnes obstinément.
Misère, misère ! Ca sera donc toujours les salauds Qui nous boufferont le caviar sur le dos.
Misère, misère ! Tu te fais l'ennemie des petits, Tu te fais l'alliée des pourris.
Des pourris… L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres, Ce qui est la moindre des choses, Convenons-en !
Misère, misère ! Peut-être qu'un jour ton président, Sentant monter notre colère,
Misère, misère ! Devant les peuples sans frontières, Alors il s'en mordra les dents !
Misère, misère ! Tu repartiras d'où tu viens En emportant tous tes chagrins. Tes chagrins…
L'argent fera bien le bonheur des pauvres, Ce qui sera la moindre des choses, Convenons-en ! Convenons-en !
Aux origines
La date du 17 octobre fait référence au rassemblement qui eut lieu sur le Parvis des Droits de l'Homme et des Libertés, à Paris, le 17 octobre 1987. Ce jour-là, une dalle était inaugurée en souvenir de toutes les victimes de la faim, de l'exclusion ou de la violence. Depuis, chaque 17 octobre, des organisations se réunissent dans le monde entier pour rappeler que la pauvreté est aussi une violation des Droits de l'Homme. Réagissez !

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