Un porte-parole du biologiste américain Craig Venter de l'institut de recherche du même nom (JCVI) installé à Rockville, dans le Maryland, a démenti ce 6 octobre 2007 que le chercheur controversé soit parvenu à réaliser en laboratoire un chromosome de synthèse, premier pas vers la création d'une forme de vie artificielle, comme l'a affirmé a priori un peu trop vite le quotidien britannique The Guardian quelques heures plus tôt. "Le Guardian est en avance sur la musique", a estimé Heather Kowalski, porte-parole de M. Venter. "Nous n'avons pas réalisé ce que certains nous ont prêté en matière de vie synthétique. Quand nous le ferons, il y aura une publication scientifique et nous sommes probablement à des mois de cela", a ajouté Mme Kowalski.
Le Guardian a affirmé par deux fois dans son édition parue ce 6 octobre 2007 (voici la seconde fois) que le scientifique avait réussi à fabriquer un chromosome de synthèse et devrait faire état de sa découverte dans les semaines à venir.
Les travaux en cours
Cité par le quotidien britannique, Craig Venter, qui est un des pionniers du séquençage du génome humain, a déclaré qu'"il s'agirait d'un pas philosophique important dans l'histoire de nos espèces". "Nous sommes en train de passer de la lecture du code génétique à la capacité de l'écrire. Cela nous donne la possibilité hypothétique de faire des choses que nous n'avions jamais envisagées avant", a ajouté Craig Venter, toujours selon le Guardian.
Le chromosome, sur lequel M. Venter et son équipe d'une vingtaine de scientifiques travaillent, copie les parties essentielles de l'ADN de la bactérie Mycoplasma genitalium et a été baptisé par ses créateurs Mycoplasma laboratorium.
Dans l'étape finale du processus, il sera transplanté dans une cellule vivante dont il devrait "prendre le contrôle" devenant ainsi en réalité une nouvelle forme de vie, précise le journal. Le Guardian cite encore Pat Mooney, directeur d'ETC Group, une organisation canadienne de bioéthique, selon qui Craig Venter est en train de créer "le châssis sur lequel il sera possible de construire pratiquement n'importe quoi".
"Cela peut apporter sa contribution à l'humanité avec par exemple de nouveaux médicaments ou (constituer) une menace énorme avec (la création) d'armes biologiques", a ajouté Pat Mooney un peu plus tôt avant ce démenti, qui estime que cette nouvelle avancée scientifique représente un "défi énorme", plein de risques, pour la société humaine et ses gouvernements.
Si nous consultons l'actualité du JCVI, il est un fait que l'équipe de Craig Venter travaille sur le génome et sur cette macromolécule de synthèse. Mais cet effet d'annonce suivi d'un démenti semble être un coup de publicité - tous les instituts de recherches ont besoin de financement - ou alors il s'agit véritablement d'une fuite. Nous le saurons dans quelques semaines ou dans quelques mois... En attendant il est vain de spéculer sur la question.
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