vendredi 12 octobre 2007

Le prix Nobel de la paix attribué à Al Gore et au GIEC

Le prix Nobel de la paix a été attribué ce 12 octobre 2007 à l'ancien vice-président américain Al Gore et au GIEC (IPCC), le panel de scientifiques de l'ONU, dont au scientifique belge Jean-Pascal Van Ypersele, le vice-président de l'IPCC. Al Gore durant l'une de ses conférences à l'Université de New York.
Le prix leur est conjointement décerné "pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires à la lutte contre ces changements", a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Ole Danbolt Mjoes.
Le Nobel, un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1.08 millions d'euros), leur sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, le savant et philanthrope suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.
Al Gore a déjà précisé qu'il versera "100% du montant de son prix à l'Alliance pour la protection du climat (ACP), une organisation bipartisane qu'il a fondée l'an passé et qui s'est fixé comme objectif de réveiller les consciences à travers le monde face aux défis posés par le changement climatique."
L'IPCC représente une organisation comprenant 2500 scientifiques étudiant depuis plus de 20 ans les changements climatiques. Si des bruits envisagent que l'organisation est en pleine mutation, il est certain qu'elle évolue avec son temps mais elle va continuer à jouer son rôle, celui d'évaluer les connaissance scientifiques en matière d'environnement de la manière la plus objective possible.
Quel est le rapport avec la paix ?
Si certains s'étonnent qu'un prix Nobel de la paix soit attribué à un écologiste, il faut surtout le considérer comme une récompense dans un contexte humaniste, c'est-à-dire des actions qui visent le bien-être commun de l'humanité.
Ainsi nous savons que le réchauffement du climat crée une série de nouveaux problèmes : il augmente la fréquence des canicules, accélère la fonte des glaces, agrave les inondations, amplifie la puissance des tempêtes, crée des pénuries d'eau et fait toujours plus de "réfugiés climatiques". Ces phénomènes vont donc agraver les problèmes actuels, attiser les tensions et donc potentiellement augmenter le risque de conflits entre les populations et donc toucher à la paix.
Oslo ou Stockholm, tous Nobel !
Notons que c'était une idée d'Alfred Nobel de distinguer le prix Nobel de la paix des autres prix. Ainsi il demanda à ce qu'un comité nommé par le Parlement norvégien choisisse le lauréat du prix Nobel de la paix et que l'Institution Académique suédoise élise les autres prix Nobel. C'est ourquoi ces derniers sont décernés lors d'une cérémonie royale qui se déroule le 10 décembre à Stockholm alors que le prix Nobel de la paix est remis à Oslo.
Une revanche contre Bush
Pour le quotidien "The Washington Post", l'honneur fait à Al Gore, conjointement avec l'IPCC, est "perçu comme une rebuffade de plus infligée à l'impopulaire président [Bush, dont] l'inaction sur le changement climatique est un des principaux ratages de sa présidence".
Al Gore contre Bush Jr., un regard qui en dit long."Le triomphe de Gore permet de mesurer le discrédit de George W. Bush", renchérit le "Los Angeles Times."
Ce qu'a fait l'ancien vice-président à titre "privé" aux côtés d'autres scientifiques aurait dû être et doit être fait par les gouvernements, et "les gouvernements, au premier rang desquels celui de Bush, ont misérablement échoué", écrit quant à lui le "New York Times".
Interrogé sur le fait de savoir si la distinction attribuée à Al Gore allait accroître la pression sur le gouvernement Bush pour changer de politique en matière d'environnement, le porte-parole de la Maison Blanche Tony Fratto a répondu clairement : "Non".
Al Gore a, de son côté, déclaré que s'il avait été élu en 2000, il aurait fait du climat l'une de ses priorités à la Maison Blanche. On peut le croire sur parole. Rappelons qu'Al Gore défendait déjà l'écologie en 1993 comme en témoigne son livre "Sauver la planète Terre" publié cette année là. Il l'avait encore confirmé en mars 2001, durant la conférence de Kyoto, à l'époque où il était vice-président.
Politique
Al Gore fut vice-président de Bill Clinton et candidat démocrate malheureux à la Maison Blanche en 2000 face à George W. Bush Jr.
Agé de 59 ans, Al Gore est considéré par de nombreux politiciens et scientifiques ainsi que par la majorité du public comme un homme sage et intelligent qui a la volonté d'agir afin de mobiliser l'opinion public et changer les mentalités en faveur d'un meilleur respect de l'environnement.
Décrié par certains pour son côté démagogique, alarmiste ou philanthrope, il n'empêche qu'Al Gore représente l'une des rares personnes influente de la planète qui agit en faveur de l'écologie et met à profit sa célébrité pour réveiller les consciences. On ne peut que lui souhaiter de réussir, et pourquoi pas, d'accéder à la fonction suprême de son pays s'il le souhaite.
A la question de savoir s'il allait se présenter aux prochaines élections présidentielles, Al Gore n'a pas voulu répondre.
Pour plus d'information, consultez le site web d'Al Gore, le site ACP, celui de l'IPCC et l'article sur les neuf "erreurs" découvertes par le juge Burton dans le film d'Al Gore et ce qu'il faut en penser.

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