Pour un pays comme la Chine qui ne veut pas perdre la face aux yeux du monde, qui nous présente un éternel sourire aux lèvres et un discours flatteur, il a en tous cas perdu ce qui lui restait d'honneur, de tolérance, de probité et d'humanité si on en juge par le dernier rapport d'Amnesty International à propos de la situation des Droits de l'Homme en Chine. L'organisation de défense des droits humains a relevé 10 points en violation avec les Droits de l'Homme. Voici un résumé de ce rapport qui donne froid dans le dos.
Le mensonge des Jeux Olympiques
En avril 2001, le représentant du Comité de candidature chinoise aux JO de 2008, avait affirmé "En confiant à Pékin l’organisation des Jeux, vous contribuerez au développement des droits humains". Or, à ce jour, ces promesses ne sont toujours pas tenues, les violations des droits humains perdurent et s’aggravent : recours persistant à la peine de mort, à la rééducation par le travail et autres formes abusives de détention administrative, torture, harcèlement des défenseurs, censure des médias et d’Internet, expulsions forcées, répression des minorités ouïghoures et tibétaines, mouvements religieux et spirituels réprimés, en d'autres termes la Chine ne respecte par la charte des JO ni celle des Nations Unies. Voici le détail.
1. Peine de mort
80 % des exécutions capitales dans le monde ont lieu en Chine. Officieusement, quelque 8000 personnes auraient été exécutées en 2006.
Il existe 68 "crimes" passibles de la peine de mort, dont 28 pour raisons économiques (la fraude fiscale par exemple), la pratique d'une religion non officielle, etc.
Les autorités chinoises admettent que les organes transplantés provient des condamnés à mort exécutés. Le magazine économique Caijing a précisé que 5% seulement des organes greffés viennent de dons libres et 95% de criminels exécutés.
Les autorités chinoises admettent que les organes transplantés provient des condamnés à mort exécutés. Le magazine économique Caijing a précisé que 5% seulement des organes greffés viennent de dons libres et 95% de criminels exécutés.
2. Les internautes sous le contrôle de l’Etat
Des internautes continuent d’être surveillés, arrêtés et emprisonnés. Depuis 2000, le projet "bouclier d’or", dont le but était de promouvoir l’adoption des technologies de l’information et des communications de pointe pour renforcer le contrôle policier, permet d’établir un système de surveillance globale fonctionnant à partir de base de données donnant accès aux dossiers d’enregistrement de chaque citoyen. Des entreprises occidentales ont fourni des technologies permettant aux autorités chinoises de censurer Internet.3. Torture et mauvais traitements
Malgré la ratification en 1992 de la Convention contre la torture, les mauvais traitements et la torture sont largement répandus en Chine. D’ailleurs, la plupart des aveux sont arrachés sous la torture et son utilisation généralisée a conduit à des erreurs judiciaires graves et inquiétantes.4. Détention administrative
Des centaines de milliers de Chinois sont détenus dans des camps de rééducation par le travail ou dans des hôpitaux psychiatriques sans jamais avoir été jugés ou condamnés pour des peines dites mineures et dont la gravité est insuffisante pour qu’elles soient punies aux termes du code pénal. La durée de ces peines peut aller d’un an à trois ans et peut être prolongée d’un an. Ces peines sont fixées par la police sans inculpation, sans procès ni contrôle d’une autorité judiciaire. La police a un pouvoir illimité dans ce domaine.5. Répression des mouvements religieux et philosophiques
Les membres d’organisations religieuses qui refusent de s’enregistrer officiellement dans les associations gouvernementales ou les membres de mouvements comme le Falungong, interdit depuis 1999, et autres mouvements décrétés hérétiques, font l’objet de détentions arbitraires, de tortures et de mauvais traitements. Parfois leurs membres sont exécutés.6. Prisonniers d’opinion et défenseurs des droits humains
Les intellectuels et le slibre penseurs sont arrêtés et détenus pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et d’association.Les chefs d’inculpation liés aux violations des secrets d’Etat et à la subversion, sont largement utilisés par les autorités chinoises.
Des manifestants du mouvement de Tiananmen de 1989 sont toujours en prison et les familles des disparus continuent à être harcelées par les forces de police.
Les membres du Parti démocratique chinois, interdit, ont été condamnés à de lourdes peines et sont toujours en prison.
7. Syndicalisme et droits des travailleurs
Le développement économique de la Chine et son entrée dans l’OMC, entraînent la reconversion de nombreux sites de production, la fermeture d’usines d’Etat et la multiplication d’usines privées peu soucieuses des conditions de travail.Les syndicats libres et indépendants n’existent pas et les leaders ouvriers et ceux qui les aident, sont emprisonnés après des procès inéquitables et font l’objet de mauvais traitements en prison comme c’est le cas pour Yao Fuxin dont la santé s’est terriblement dégradée
8. Répression au Tibet
La répression contre la dissidence politique et le droit à la liberté de religion se poursuit dans la région autonome du Tibet. Plus de 130 Tibétains, principalement des moines et des moniales seraient toujours détenus en violation de leurs droits fondamentaux dont plus de la moitié à la prison de Drapchi à Lhassa.Amnesty International ne dispose d’aucune information concernant la situation de Gendhun Choekyi Nyima, enlevé le 17 mai 1995 à l’âge de 6 ans avec sa famille par les autorités de Pékin, après sa désignation par le Dalaï Lama pour être le 11e Panchen Lama.
Récemment, les autorités chinoises ont reconnu que l’armée avait tiré le 30 septembre 2006 sur un groupe de 70 Tibétains qui tentait de gagner le Népal en faisant plusieurs morts.
9. Répression au Xinjiang
Depuis le 11 septembre 2001, la Chine continue de se réfugier derrière le prétexte de la "guerre internationale contre le terrorisme", pour justifier la répression menée contre des individus qualifiés de "séparatistes, terroristes et extrémistes religieux" appartenant à la communauté ouïghoure de la région autonome du Xinjiang à majorité musulmane.Des milliers de personnes ont été emprisonnées, d’autres exécutées. La torture y est largement répandue.
En mai 2005, les autorités chinoises ont relancé au Xinjiang la campagne "Frapper fort" , permettant l’arrestation, la mise en accusation et la détention de personnes qui exercent pacifiquement leurs droits humains sous prétexte de crime de "mise en danger de la sûreté de l’Etat".
10. Situation des femmes
La situation des femmes est dramatique, notamment au Tibet et au Xinjiang. Des mesures de contrôle des naissances sont imposées par contrainte ou par force, les conditions d’avortement (jusqu’au neuvième mois) les mettent en danger.La politique de l’enfant unique a conduit aux avortements sélectifs et à un déficit de la natalité féminine ; selon les régions, on compte entre 120 et 130 garçons pour 100 filles. La vente de femmes et la prostitution ne cessent de croître.
Le taux de suicide des femmes en Chine est le plus élevé du monde et touche une population essentiellement rurale (500 cas recensés par jour selon l’Expansion de novembre 2003) .
La question qui fâche
Que font nos gouvernements pour remédier à cette situation intolérable ? Sous le prétexte qu'il s'agit d'une Grande Puissance, de non ingérence ou par intérêt économique, on peut laisser les autorités d'un pays martyriser son peuple et violer les droits humains fondamentaux ?
Mais dans ces conditions, autant dire que l'Europe, l'ONU et l'OMC, sans parler des entreprises occidentales implantées en Chine, jouent le jeu de Beijing et participent implicitement à ces répressions et autres massacres ! Et après cela, vous voudriez que je vote dans mon pays pour des gens qui soi-disant me représentent ? Où est leur humanisme ? Réveillez-vous messieurs et mesdames les ronds-de-cuir !
Pour plus d'information, consultez également les autres articles dans la rubrique "Chine" de ce blog.
Si vous voulez agir et défendre les droits humains, consultez le site d'Amnesty International.
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