mardi 30 octobre 2007

Steve Wozniak critique la politique d'Apple

Si les iPhone d'Apple sont indéniablement un succès commercial, beaucoup d'utilisateurs se plaignent du manque d'ouverture de l'appareil, comme des défauts des écrans des nouveaux iMac (certains présentent des traces de condensation) et du peu d'imagination dont ont fait preuve les dirigeants d'Apple en créant le nouveau système d'exploitation LeopardSteve Wozniak. (Mac OS X 10.5).
Ce sentiment de frustration mêlé de déception est partagé par Steve Wozniak, co-fondateur d'Apple, réputé pour son inventivité, sa rigueur et son sens critique et aujourd'hui président de la société Wheels of Zeus (WoZ).
Dans une interview accordée au webzine Laptop, Wozniak répond aux questions d'un journaliste à propos de la destination de l'iPhone et de l'avenir des systèmes d'exploitations (OS).
Wozniak reconnaît que sur le plan du hardware, Apple est l'une des rares sociétés innovantes qui ose encore prendre le risque de créer un produit original en y investissant des centaines de millions de dollars.
L'iPhone manque d'ouverture
Toutefois Wozniak regrette qu'Apple considère l'iPhone comme un appareil domestique fermé plutôt que comme une plate-forme informatique, ouverte aux applications.
Wozniak aurait aimé que l'iPhone soit ouvert et que tout le monde puisse programmer des jeux ou des applications sur cet appareil, comme il le ferait avec un ordinateur. Actuellement c'est impossible sans payer une licence et de la documentation technique au prix fort.
Wozniak se dit aux côtés des pirates (il le fut dans sa jeunesse) qui veulent un déblocage de l'iPhone et un accès libre à tous les réseaux téléphoniques. Même en Europe, dans la plupart des pays, Apple a conclut des contrats d'exclusivité avec certains opérateurs téléphoniques, ce qui n'est pas du tout du goût des utilisateurs qui vont évidemment forcer le marché à s'ouvrir à la concurrence en débloquant leur iPhone, ce qui va créer un manque à gagner pour les opérateurs qui seront obligés de revoir leur copie, si nécessaire sous la pression du BEUC.
Le système d'exploitation doit passer au second plan
Wozniak critique également la nouvelle version Leopard, disant que les OS ne devraient pas être conçus pour vendre des ordinateurs, sous-entendant que le système d'exploitation doit apporter une plus-value à l'utilisateur.
Ainsi, la sortie de Leopard n'apporte à ses yeux que quelques petites améliorations - ce que les experts en informatique ont déjà constaté - alors qu'elle devrait être une interface utilisateur destinée "aux personnes qui ne connaissent rien à l'informatique" déclare Wozniak. Certes, il faut trouver des compromis, mais Wozniak reste très sévère envers la politique suivie par la direction de son ancienne société.
Wozniak reconnait que l'innovation est plus complexe que jadis car aujourd'hui une seule personne ne peut plus rassembler toutes les compétences comme il y a 10 ou 20 ans. De plus, il y a la concurrence d'Internet et de tous les marchés qu'elle permet de développer.
Ainsi, en prenant l'exemple du navigateur fourni avec l'iPhone ou d'autres plates-formes multimédias, se sont aujourd'hui de véritables programmes et Apple comme Microsoft s'orientent de plus en plus vers des systèmes de salon polyvalents dans lesquels le système d'exploitation passera au second plan.
Pour ne prendre qu'Apple, le constructeur est propriétaire de l'OS, du hardware, des logiciels, des services en ligne et exploite tous ces produits ensemble, un avantage important vis-à-vis d'autres fabricants (Compaq, Dell, HP, etc) qui ne font que suivre le train de la mode.
Apple a donc encore un rôle à jouer, mais Steve Wozniak voudrait que Steve Jobs fasse preuve de plus de tolérance et qu'il soit moins intéressé par son chiffre d'affaire mais un peu plus par les désideratas des consommateurs et la fourniture de produits de qualité.

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