dimanche 23 novembre 2008

Des nanotubes à effet tunnel relient nos cellules

Des scientifiques ont découvert par hasard ce qui pourrait bien constituer l'une des plus grandes découvertes en biologie de ces dernières décennies.
Tout commença en 2002 lorsque Amin Rustom observa quelque chose d'étrange sous son microscope. Un long tube très fin s'était formé entre deux cellules de rats qu'il étudiait. Cela ne ressemblait à rien qu'il ait vu jusqu'alors.Nanontube tunnelling entre deux cellules. Document Paul McMenamin/UWA.
Son responsable, Hans-Hermann Gerdes, lui demanda de répéter l'expérience. Rustom le fit mais ne vit rien d'inhabituel.
Quand Gerdes le cuisina un peu, Rustom admit que la première fois il n'avait pas suivi le protocole standard consistant à changer le liquide dans lequel les cellules avaient grandi entre les observations.
Gerdes lui demanda de refaire l'expérience, avec les erreurs et le reste, et le phénomène réapparu : de longues et fines connexions s'étendirent entre les cellules. C'était quelque chose de nouveau, une façon inconnue par laquelle les cellules animales pouvaient communiquer les unes avec les autres.
Gerdes et Rustom, alors à l'Université de Heidelberg en Allemagne, ont appelé ces connections des "tunnelling nanotubes" ou nanotubes à effet tunnel, TNT en abrégé.
Réalisant qu'ils avaient peut-être découvert quelque chose de significatif, les deux chercheurs ont finalement publié un article sur ce sujet pionnier dans le magazine Science en 2004 (Science, vol 303, p 1007).
Une simple curiosité ?
A l'époque, il n'était pas évident que ces structures étaient autre chose qu'une curiosité observée dans des circonstances particulières. Depuis leur article avantgardiste, d'autres groupes de chercheurs ont également découvert des nanotubes dans toutes sortes d'endroits, des neurones aux cellules cardiaques.Cellules tunnelling. Document Gerdes/UiB.
Et loin d'être une simple curirosité, ces nanotubes sont apparus comme étant des acteurs très actifs dans toutes sortes de domaines allant de la manière dont le système immunitaire répondait aux attaques à la manière dont les muscles endommagés se réparaient après une attaque cardiaque.
Les TNT peuvent également être empruntés : les nanotubes peuvent fournir au rétrovirus HIV (SIDA) tout un réseau de tunnels secrets lui permettant de s'évader du système immunitaire, pendant que certains cancers pourraient emprunter les nanotubes pour détourner la chimiothérapie de son dessein.
Dit simplement, les nanotubes tunnelling semblent être partout, dans le corps malade et le corps sain, "le domaine est très chaud" a déclaré Gerdes, qui travaille actuellement à l'Université de Bergen (UiB) en Norvège.
Pour plus d'information consultez cet article publié en 2004 dans "American Scientist" ainsi que celui publié sur mon site Internet et intitulé Des nanotubes relient nos cellules.

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