lundi 1 décembre 2008

La crise du système monétaire

Krach boursier, faillite, licenciement, déflation, dépression, récession, ces mots sont malheureusement à la mode.
Le système monétaire, c'est-à-dire les méthodes du SMI permettant d'échanger des biens, des services, etc, n'est pas encore en faillite mais vient de subir sa plus grande crise depuis 1929. Toute l'économie est touchée, y compris le pouvoir d'achat des salariés.
Réviser le SMI
Crise boursière au Japon en octobre 2008. Document AFP. Si nous voulons traverser cette tourmente et relever de nouveaux défis, à travers les crises financière et socio-économique que nous vivons actuellement, c'est tout le système monétaire qu'il faut revoir !
En effet, selon les experts, c'est son dysfonctionnement qui a conduit à la crise systémique, ce phénomène de dérapage à grande échelle comme l'effet domino qu'ont connu dernièrement les banques.
Ce sont les outils financiers, et notamment les projets innovants et non régulés qui ont mal été gérés ainsi que la confiance que nous avons trop rapidement accordée aux managers dont une bonne partie n'étaient que des pions sans réel pouvoir voire irresponsables (c'est le cas typique des hedge funds et des subprimes).
Nous sommes dans une société capitaliste et ultralibérale qui fait la part belle au crédit et aux spéculations. Pour sortir de la crise, les Etats doivent mettre en place de meilleurs gardes-fous, de meilleures règles de gouvernance. Encore faut-il s'entendre sur la signification de "meilleures" et notamment pour qui ?... J'y reviendrai.
Il faudra bien trois ou quatre réunions du G20 et du FMI pour trouver une solution et expliquer à nos décideurs du secteur privé en quoi ils ont mal géré leur projets financiers et comment éviter de faire les mêmes erreurs à l'avenir. Avis aux économistes.
Comment contrôler une voiture sport qui dérape ?
On peut comparer le krach actuel à une course de voitures. Vous avez les jeunes fougueux qui tout haut de leur 25 ans ne craignent ni dieu ni personne, prennent des risques que d'autres jugent inconsidérés et foncent vers la victoire promise. Si certains se crashent ou abandonnent d'autres gagnent. Leur écurie remporte la victoire et devient N°1.
On paye ces pilotes très cher pour offrir cette image gagnante à leur société et pour qu'ils prennent ce genre de risque à la place des autres, argent qui les motive aussi à toujours en vouloir plus, jusqu'à commettre parfois une erreur fatale.
Ensuite, vous avez les conducteurs plus âgés qui ont de la bouteille, connus des accidents et sont devenus plus sages. Ils réfléchissent, évaluent les risques. Ils feront la même course que notre Fanjo mais contrairement à lui, à cette allure ils ne gagneront jamais. Ils n'ont pas le même salaire que les premiers et leur société ne deviendra jamais N°1. Que choisir ?
La société dans laquelle nous vivons a besoin de jeunes fougueux, ambitieux, aimant les risques. Mais peu savent les évaluer ou les gérer à long terme (par ex. qu'ils doivent couvrir leurs positions). Mais ces "jeunes" sont parfois les membres du C.A. ou le CEO lui-même d'une banque d'investissements qui juge du haut de son building tout à fait déconnecté de la réalité, quelle est la meilleure stratégie pour s'assurer le meilleur rendement, quitte à prendre des risques inconsidérés...
Notre société doit donc inculquer à ces financiers quelques règles de bonnes gouvernance et d'éthique, au risque d'aller droit dans le mur la prochaine fois.Evolution d'une action type entre 2007 et 2008.
Ces règles, ce sont les Etats du G20 qui vont devoir les édicter et contrôler leur application à travers le respect de lois nationales et fédérales.
Les règles de bonne gouvernance mises en place (années 2000) visaient la libéralisation des marchés; les startups côtées en bourse ont vu leur valeur comptable exploser jusqu'au jour où nous avons assisté à l'éclatement de la bulle Internet avec des faillites retentissantes comme l'affaire Enron.
On ne peut plus faire la même erreur et jouer le jeu des voyoux et des requins de la finance. Il faut restaurer la confiance des investisseurs et du public et évaluer plus sérieusement les risques. Déjà la notation de certaines grandes banques a été revue à la baisse.
Le capitalisme d'Etat
Les nouvelles règles s'appellent le capitalisme d'Etat qui a la prétention de viser une meilleure gestion des trois piliers du SMI : son système libéral, les innovations financières et la globalisation.
L'Etat devient acteur économique et social en achetant les moyens de production... Oui, ça sent le régime russe de Staline où la finance était entre les mains de quelques familles privilégiées.
Est-ce cela le capitalisme du XXIeme siècle ? Oui, dans la mesure où il y aura toujours des plus-values, des capitalistes et des salariés. Seulement l'Etat aura peut-être, si le peuple l'accepte, un peu plus de pouvoirs encore... Est-ce la solution ?
Les banques centrales (Fed, BCE, etc), donc les gouvernements, ont déjà commencé à jouer ce rôle : ils renflouent les grandes banques à coup de dizaines de milliards de dollars et d'euros pour préserver leurs liquidités, tout en ne tombant dans le jeu de renflouer les banques qui sont en faillites parce qu'elles ont pris trop de risques !
Mais qui sait réellement aujourd'hui quelle banque est en train ou non de "jouer" avec notre argent ? Toutes jouent au même jeu de la spéculation et cherchent les placements les plus rentables.
A présent c'est au tour des grandes industries, notamment de l'automobile américaine, de demander l'aide providentielle du Grand argentier US.
Allons-nous vers un marché financier d'assistés ? L'histoire future nous dira si le capitalisme d'Etat a été la solution de nos problèmes financiers. J'en doute car ce n'est pas ainsi que nos managers et nos traders apprendront les leçons de leurs erreurs.
Quelle évolution ?
Bien malin celui qui peut prédire l'évolution de la crise et des marchés. Du côté de la crise tout d'abord, à mon humble avis et qui n'engage que moi, petit employé de banque, sachant que les marchés ont un comportement qui relève de la science du chaos (vérifiez les cours, vous verrez qu'ils obéissent à des lois de la dynamique du chaos) il ne va qu'accélérer la prochaine crise financière qui conduira à un nouvel ajustement, et ainsi de suite; nous essuyerons encore de nouvelles vagues d'Elliott. Les gouvernements tireront bien sûr les leçons du passé, mais l'état des marchés sera de nouveau différent.
Le SMI obéissant à des lois dynamiques, celles des marchés et de la politique, ses méthodes obéissent à trop de variables extérieures pour être maîtrisées dans leur globalité.
Ne rêvez pas ou ne soyez pas déçu, on a déjà essayé tous les autres systèmes, sans succès. Le socialisme de Marx, le communisme de Staline, etc. Ils ont essayé de mettre en place leur système... avec les banqueroutes mémorables et les faillites que l'on connaît.
Après réflexion, nous n'avons donc pas d'autre choix que de poursuivre avec un SMI corrigé et de conserver l'économie de marché libéral.
Comment va évoluer la bourse ? Impossible de le dire tant la conjoncture et les spéculateurs influencent les marchés et conditionnent l'opinion public. A l'instar des traders, on peut juste calculer des probabilités de hausse ou de baisse pour tel marché, secteur ou titre.
Aussi, dans la conjoncture actuelle, disons qu'il faut éviter (ou conserver) les titres bancaires et profiter des opportunités; à tout bonheur malheur est bon dit-on...
Aussi, je vous conseille de vous orienter vers les titres dont la cotation boursière est au plus bas pour l'instant et qui sont vraisemblablement sous évalués, en espérant que les marchés retrouvent bientôt leur sérénité et que les titres repartent à la hausse.
Il faut seulement se rappeler que si durant une crise un titre peut chuter de 80% en quelques mois, il lui faudra plusieurs années pour remonter lentement la pente.
Mais il y a encore beaucoup à dire sur les krachs boursiers de ce genre et notamment sur ceux qui en tirent avantages.
Voyez notamment sur ce blog les vidéos qui en disent long sur le pouvoir des magnats.
Consultez également les trois vidéos suivantes sur l'origine du krach 2008. Réalisées par Michel Kaptur, elles sont présentées par Elie Cohen, chercheur au CNRS et professeur d'économie à Science Po. Il est également auteur de plusieurs ouvages sur l'économie.
Les années 90

La bulle Internet

La crise des subprimes

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