dimanche 12 octobre 2008

L'économie mondiale en crise

En septembre 2008, nous avons appris la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Incapable de couvrir les risques liés aux subprimes distribuées à tout va et sans contrôle, la 4eme banque du pays a fait faillite, entraînant dans un effet domino les banquiers et leurs clients dans une crise financière qui affecta rapidement l'économie mondiale.
Perte de confiance sur le marché interbancaire
Il est vrai que personne ne pouvait prévoir à quel point la situation allait se détériorer sur le marché interbancaire.Evolution de l'indice du Dow Jones (échelle log.) depuis 1900.
Rapidement les banques ne se sont plus accordées de crédits ne sachant pas s'il y avait des titres toxiques dans leur bilan. Par précaution elles se sont donc repliées sur elles-mêmes et ont perdu la confiance qu'elles avaient dans leur système.
Cette perte de confiance alla rapidement affecter l'évolution de tous les titres côtés en bourse (actions, obligations, fonds de placement, etc) qui subirent en quelques mois des chutes allant jusqu'à 70%, quelque soit le secteur !
Le krach boursier
La faillite de LHB n'était que le premier domino d'une longue chaîne. Chaque jour les indices des grandes places boursières ont chuté de 7 à 16% en une séance, jusqu'à 22% en une semaine !
Aujourd'hui ce sont des dizaines de banques de dépôts dans tous les pays qui sont en difficulté : aux Etats-Unis, en Europe, au Japon, en Russie. Dans certains pays, par précaution une partie de leurs actifs ont été nationalisés pour préserver l'emploi. Ailleurs les places boursières ont fermé durant plusieurs semaines pour éviter une panique sur les marchés.
Seul le Luxembourg semble encore peu affecter par la crise. Mais après Londres, Frankfort ou Paris, Luxembourg va logiquement subir les effets de cette vague...
Ceci dit, certaines succursales de grandes banques ont bloqué tous les comptes de leurs clients du fait de la faillite de leur maison mère américaine ou islandaise.
D'autres banques, comme Fortis Luxembourg ont préféré se séparer de leur groupe et revenir à une entité nationale.
Le 8 octobre le FMI revoya à la baisse la croissance mondiale (PIB) qui serait limitée à 3% en 2009, le taux le plus bas depuis 2002... En Europe, on annonçe une croissance d'à peine 1%. La récession, c'est-à-dire la baisse de la valeur produite, n'est pas loin.
Notons qu'au Luxembourg la croissance du PIB varie ces dernières années entre 4 et 6% et devrait se maintenir à 4% en 2009 selon le Statec. Personnellement, vu l'ampleur de la crise je n'y crois pas un seul instant. J'opte pour croissance beaucoup plus faible (0-1% max). On ne peut pas l'éviter sur le plan économique, et d'autant moins si les marchés financiers perdent confiance.
Un monde en crise
Dans les pays membres du G7, nous assistons à un véritable krach boursier, une crise comme nous en avons jamais connue depuis 1929. Seule différence, les banquiers et les Etats ont tiré les leçons du passé et peuvent immédiatement prendre des contre-mesures sur les plans financier (notamment au travers de stabilisateurs automatiques) et politique (décision des gouvernements, des banques centrales, etc).
Mais les faits sont là. Aujourd'hui c'est non seulement le secteur bancaire qui subit la crise mais également par voie de conséquence (via le crédit) le marché immobilier, les PME, le secteur industriel, les sociétés de services, les demandeurs d'emploi, et finalement tout le monde.
Même les banques d'investissements sont affectées car leurs gains diminuent proportionnellement au volume des transactions (elles perçoivent un pourcentage sur chaque transaction) et des moins-values réalisées par les brokers (sur l'argent placé en bourse).
Si la capitalisation boursière des banques d'affaires reste solide, compte tenu du climat morose du secteur bancaire, leurs managers préfèrent postposer ou annuler les nouveaux projets et reportent de plusieurs mois l'engagement de personnel.
Dans ce climat incertain, les banquiers ne prêtent plus qu'aux riches, aux clients les plus solvables et offrant peu de risque.
Conséquence directe sur le marché, en Belgique, en France et au Luxembourg le prix de vente des maisons est retombé à ce qu'il était en 2005. Dans certaines agences immobilières, les prix ont chuté de 15% en un an.
Du côté des PME, certains sociétés ne peuvent plus investir et s'agrandir car les banques refusent de leur ouvrir de nouveaux crédits.
Par les temps qui courent, les clients postposent leurs achats et les PME ne vendent plus leurs produits. Certains constructeurs automobiles sont en chômage technique. Certaines sociétés licencient du personnel. Ainsi, la crise qui touchait au départ uniquement les banques de dépôt affecte aujourd'hui toute l'économie mondiale.
Rassurer le marché et le public
Depuis quelques jours les gouvernements occidentaux et les grands pouvoyeurs de fonds essayent tant bien que mal de rassurer le public et de juguler la crise.
Ainsi, pour la première fois, les principales banques centrales nationales ainsi que la BCE ont abaissé simultanément leur taux d'escompte de 0.5 points (celui qui affecte le crédit).
Le 8 octobre, le FMI a également demandé aux différents gouvernements européens d'agir ensemble afin de prendre des mesures globales qui n'entravent pas les actions nationales.
A leur tour les ministres des Finances du G7 réunis le 11 octobre ont voulu une "réponse mondiale" pour débloquer la crise du crédit et les marchés monétaires.
Haro sur la bourse casino
Mais les indices boursiers restent encore à la baisse car les investisseurs lésés voire dupés ont visiblement perdu leur confiance dans le système. La bourse ressemble de plus en plus à un immense casino.
En effet, certaines SICAV par exemple offrant prétendûment peu de risques (risque 1) ont subi une chute plus sévère que les actions les plus risquées. Quand aux fonds de pensions que certains épargnants ont pris pour assurer leur vieillesse, certains ont perdu plus de 20% et chutent encore ! Que leur restera-t-il le jour de leur pension ?
Pour se prémunir du pire, certains épargnants ont déjà liquidé leurs comptes et acheté des lingots d'or ou un coffre-fort !
Il faudra du temps et sans doute des actions plus concrètes encore de la part de nos gouvernements et des banquiers pour rassurer les épargnants comme les actionnaires. Si les marchés ne réagissent pas positivement d'ici quelques semaines, certains pays risquent la récession.
Gardons espoir
Si le krach mondial a été évité de justesse, espérons que les jours et semaines à venir marqueront le retour de la confiance. En effet, il est impératif pour l'économie que les marchés fermés depuis quelques jours réouvrent leurs portes de même que la cotation des cours suspendus.
Si le risque de chute est probable sur certains titres en mal de liquidité ou surévalués, on peut espérer quelques signes d'apaisement, mais je doute que dans ce climat morose les actions des entreprises même correctement capitalisées et dont le bilan est connu avec précision subissent une hausse significative.
Aussi, je confirme ce que je le disais déjà en juillet dernier, les indices boursiers ne vont certainement pas remonter avant 2009 sinon plus tard. Le seul conseil que je puis vous donner est de ne pas vendre vos titres et de ne pas en acheter tant que la conjoncture est morose et les analyses techniques défavorables. Mais si cela continue de baisser, disons de plus de 20%, vendez tout et racheter plus tard. Vous éviterez ainsi bien des soucis.
Tirer les leçons du passé
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