vendredi 11 mars 2011

Tsunami sur le Japon le 11 mars 2011

Un très violent tremblement de terre s'est produit au large du Japon ce 11 mars 2011 vers 14h50 locale (6h50 heure de Paris). L'hypocentre se trouvait à 130 km à l'est de la côte de Honshu (Sendaï) à 24.4 km de profondeur.
D'une magnitude de 8.9 à 9.0 sur l'échelle ouverte de Richter, c'est le plus important séisme qu'a connu le Japon depuis 140 ans ! L'événement a duré environ 2 minutes et fut suivi de nombres répliques atteignant la magnitude 5.
Suite à ce séisme, un tsunami s'est formé présentant localement des vagues de 10 mètres de hauteur. L'eau s'enfonça à environ 50 km/h jusqu'à 5 km dans les terres, détruisant tout sur son passage.
A l'heure actuelle on dénombre plus de 1000 morts et disparus, dont les passagers d'un bâteau et deux trains qui ont disparu corps et biens. On dénombre également quelque 950 blessés. Vu la situation, on estime que le bilan final sera beaucoup plus lourd.
Sous la pression de l'eau et des débris, des citernes d'une raffinerie de pétrole située à Chiba, près de Tokyo, ont pris feu, dégagement d'immenses flammes dans le ciel. L'accident demeure relativement peu polluant.


Le tsunami a principalement touché la région de Sendaï où entre 200 et 300 cadavres ont été retrouvés sur la plage. L'aéroport est inondé. L'armée japonaise est prête à y envoyer 300 avions et 40 navires pour secourir la population.
Alerte nucléaire
Les centrales nucléaires ont bien résisté au séisme et 11 réacteurs se sont arrêtés automatiquement.
Mais selon Kyodo News, une alerte nucléaire a toutefois été déclenchée dans la centrale de Fukushima Daiishi (4.7 GWe) suite à une anomalie découverte dans le système de refroidissement du réacteur no.1. Elle pourrait déclencher une fuite radioactive dans les prochaines heures, à confirmer.


Les ingénieurs ont déjà constaté que la pression dans la turbine avait augmenté de 1.5x et ils prévoient la possibilité que la température augmente dans le coeur du réacteur d'ici quelques heures. Bien que la situation soit sous contrôle, par mesure sécurité, plus de 10000 habitants de la région ont été évacués.
Une nature toute puissante
Malgré les normes parasismiques, les dégâts aux infrastructures publiques et notamment aux routes ainsi qu'aux bâtiments sont très importants. Même les buildings conçus pour résister aux tremblements de terre se sont mis à osciller dangereusement. Le déplacement horizontal atteignait plusieurs mètres au sommet des plus grands building (Cf. cette vidéo) ! Si certains ont bien résisté, d'autres se sont écroulés.
L'eau salée, la boue et les débris ont recouvert des centaines de kilomètres carrés de cultures et endommagés ou détruits des milliers de bateaux, des dizaines milliers de véhicules et d'habitations. Les vidéos parlent d'elles-mêmes.
Les Japonais sont familiers des séismes mais vu l'amplitude de celui-ci cette fois-ci la population est sous le choc.
Impact dans le monde
La vague du tsunami est passée sans faire trop de dégâts en Californie, sauf dans l'extrême nord de l'Etat (près de Crescent City et de Santa Cruz) qui fut secoué par des vagues de 2 mètres de haut. 35 bateaux de plaisance ont été endommagés. Des milliers d'habitants ont dû être évacués.
Des vagues de 2 à 4 mètres de hauteur sont attendues en fin de journée aux îles Marquises tandis que toutes les côtes d'Amérique centrale et du Sud sont en alerte pour 12 heures. Arrivée à Hawaïi, les vagues mesuraient à peine 2 mètres de haut, rien d'inhabituel.
En Equateur, l'état d'urgence fut décrété. Au Chili, à Takawano notamment les habitants furent également évacués, tout comme au Pérou.
Le Japon doit à présent gérer cet état d'urgence et le risque nucléaire. Bien que le pays soit très bien organisé et la population disciplinée, les reportages indiquent que la situation reste chaotique.
Le président Obama a annoncé qu'il apportait son aide au Japon, suivi par les offres de cinquante autres pays y compris de l'Union européenne.


Situation le 12 mars 2011
Depuis le séisme du 11 mars, plus de 15 répliques sismiques de magnitude 5 à 8 se sont produites au Japon.
Confronté à l'état d'urgence, le Japon a accepté l'aide humanitaire des Etats-Unis, de la France et de l'Union européenne. Des experts de l'ONU sont également partis sur place pour évaluer la situation et organiser les secours. Le gouvernement a envoyé 100000 secouristes dans les régions du nord-est.
Plusieurs sites industriels et notamment des raffineries de pétrole sont toujours en feu.
Le nord du pays est noyé sous l'eau et jongé de débris à perte de vue. La vie est paralysée, les trains et les lignes de métro ne fonctionnant pas ou sont détruites. Certains personnes et des hôpitaux sont toujours isolés et attendent les secours depuis 24 heures.
On dénombre plus de 1800 morts et disparus. Quelques 10000 habitants de la ville de Minamisanriku (ci-dessous) sont portés disparus, la ville ayant été rasée de la carte par le tsunami. La ville côtière de Miyagi située tout près de l'hypocentre a également été submergée et tous ses les habitants ont disparu.


Devant ce chaos, dans le nord du pays les magasins ne sont plus ravitaillés, le réseau électrique est localement coupé ainsi que le réseau GSM. Actuellement seules les liaisons satellites et Internet sont maintenus.
D'autres vidéos du tsunami sont encore publiées sur Internet montrant la puissance de destruction du tsunami dans la ville de Miyako (ci-dessous).


Situation le 13 mars 2011
Quelque 3400 bâtiments ont été détruits dans les zones sinistrées et plusieurs ports de pêche ont été rasés de la carte. 5 millions de foyers sont privés d'électricité et 300000 personnes furent évacuées. On estime qu'il y a plus de 10000 cadavres.
A Tokyo la vie a repris mais l'électricité est temporairement coupée la nuit le long des routes. Toute la population est inquiète et fait des réserves de nourriture en prévision du pire. Les étrangers habitant près de la centrale nucléaire de Fukushima sont angoissés et plus d'un étranger envisagent de quitter l'archipel nippon.
Entre les pertes humaines considérables et les installations endommagées, les habitants du nord-est du Japon doivent à présent faire face à un risque nucléaire.
De mémoire de Japonais, aucun séisme ni aucun tsunami n'avait provoqué jusqu'ici une telle catastrophe. Le premier ministre japonais a qualifié la situation de "désastre national" et déclaré qu'il s'agissait "de la plus grande crise depuis la guerre".
Les risques sanitaire et radiologique (nucléaire) restent d'actualité. S'ajoute à ces problèmes le facteur météo. On prévoit de la pluie sur le Japon les prochains jours. La pluie va précipiter les contaminants radioactifs au sol ce qui obligera les autorités à procéder à une décontamination de la population et des champs.
La situation est critique et l'aide internationale attendue avec impatience. Dans beaucoup de pays occidentaux, les secours ont été mobilisés y compris des convois militaires.
Le prix de la reconstruction
Au vu de l'ampleur de la catastrophe et des milliers de victimes, les conséquences de ce tsunami vont peser lourd sur l'économie du Japon.
Si on se rappelle que la reconstruction après le séisme de Kobe (1995) coûta plus de 1.2 milliards de dollars que celle suivant le passage du cyclone Katrina (2005) coûta 15 milliards de dollars, ici nous sommes dans une situation combinant les deux types de catastrophes. La facture sera vraisemblablement beaucoup plus lourde. Son impact reste à évaluer.
Pour plus d'informations
A propos du prix de la reconstruction et de ses effets, lire l'article Japon : le prix de la reconstruction et l'esprit Zen.
Vous trouverez sur le site du National Geographic quelques images spectaculaires prises après le passage du tsunami.

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