samedi 14 avril 2012

Une belge a inspiré « Le Titanic »

Nous commémorons cette semaine les 100 ans de la tragédie du Titanic. Savez-vous que le film « Le Titanic » de James Cameron sorti en 1997 s’est inspiré de l’histoire d’une chanteuse belge dénommée Berthe Mayné.


Berthe Antonine Mayné est née le 21 juillet 1887 à Ixelles, une commune de Bruxelles.
Née dans une famille de classe ouvrière composée de 7 enfants, à 24 ans, Berthe est devenue une très belle jeune femme et se lance dans une carrière musicale.
Un soir en hiver 1911 alors qu’elle chante au Métropole à Bruxelles, Berthe rencontre Quigg Baxter, un hockeyeur d’origine canadienne. Ils tomberont amoureux.
Quigg est l’héritier d’une très riche famille et lui demande de l’accompagner à Montréal. D’abord hésitante, Berthe finit par accepter.
L’embarquement
Le 10 avril 1912, Berthe et Quigg embarquent à bord du "RMS Titanic" à Cherbourg. Le ticket de Berthe porte le no 17482. Quigg l’a payé 4350$, soit 36000€ actualisés.
Par discrétion Quigg installe sa fiancée dans sa propre cabine N° C90 située en première classe, sous le pseudonyme de « Mrs de Villiers ». Il ne révéla l’existence de sa fiancée à sa famille que peu de temps avant le nauvrage.
L'accident
Le 14 avril 1912 à 23h45, par une nuit étoilée et sans Lune alors que le navire vogue à toute vapeur vers New York en suivant une route plus au sud que la route classique pour des raisons de sécurité, soudain quelques membres d’équipages et passagés situés à l’avant ressentent une secousse. Le Titanic vient de heurter un iceberg à plus de 20 nœuds, provoquant une brèche dans la coque.
On apprendra plus tard que la brèche s’étend sur le flanc tribord immergé sur près de 90 mètres. La double rangée de rivets de mauvaises qualité (contenant de la coque) maintenant les tôles d’acier n’a pas résisté à la pression de la glace dont la masse était près de 100 fois supérieure à celle du paquebot. En revanche les plaques d’acier certies de 3 lignes de rivets ont résisté.
Le capitaine Bruce Smith informe immédiatement les morsistes Phillips et Bride et leur demande de préparer un message de détresse. Le Titanic (dont l'indicatif morse est MGY) se trouve par 41°46' N et 50°14' Ouest et est en train de sombrer.


A cette époque le code morse de détresse est CQD pour la marine anglaise travaillant avec des opérateurs de Marconi mais SOS tend à s'imposer comme standard depuis 1906 et est utilisé par les opérateurs des compagnies allemandes notamment.
Sur ordre du capitaine, le 15 avril à 0h15 Phillips envoie le premier message : "CQD Titanic 41.46 N 50.24 W" lorsque Bride l'interrompt : "Envoie S.O.S. ! C'est le nouvel indicatif et c'est peut être notre dernière chance de l'envoyer". Mais fidèle à la règlementation de Marconi, Phillips continue à envoyer CQD. D'autres messages seront envoyés et échangés avec des navires proches. Au total 28 navires seront en communication avec le Titanic.
A 0h25, Bride envoie un autre message partiellement couvert par du statique : "MGY CQD SOS SOS CQD CQD DE MGY we are sinking fast passengers kein...". Le navire le "Carpathia" de la compagnie Cunar Liner l'entend et y répond. Malheureusement on apprend qu'il est à 50 miles (90 km).
Le capitaine Smith réalise que le Carpathia ne pourra pas être sur zone avant 4 heures. Or, six caissons étaches prennent l’eau. Les officiers se rendent compte que le paquebot va sombrer avant l’arrivée des secours. Il faut donc évacuer d’urgence tout le monde dans les canots de sauvetage.
Précisons que si quelqu’un devait tomber à l'eau dont la température était négative en cette période, même s’il était sportif et en bonne santé, il ne tiendrait pas plus de 20 minutes à une demi-heure dans l'eau glacée.
L’évacuation
Mais il y a un gros problème : bien que le Titanic ait prévu des canots de plus grande capacité que ce qu’exigeait la règlementation, le paquebot ne dispose que de 20 canots de sauvetage, modèles de secours et pliables compris (d’une capacité de 40 à 65 personnes chacun) pour 2340 personnes. Le calcul est vite fait : le capitaine ne pourra évacuer que 1178 personnes, donc les femmes et les enfants d’abord (ceci dit en principe les couples restent ensembles)…
Alors que des morceaux de glace tombent sur le pont et que des passagers en font des boules de neige sans se soucier du danger, Quigg accompagné de sa mère et sa soeur ainsi que Berthe quittèrent leur cabine. Berthe porte juste un gros pardessus en laine sur sa robe de soirée.
Lorsque Quigg lui demanda de monter seule avec sa famille dans le canot no.6, elle se déroba. Se rappelant qu’elle avait oublié quelques bijoux, elle voulut aller les chercher mais vu la gravité de la situation, son amie Maggie Brown, une personnalité mondaine de Denver, l’en dissuada et heureusement car le paquebot sombra 3 heures plus tard.
Aux dernières nouvelles les bijoux se trouveraient toujours quelque part dans le Titanic gisant par 3810 mètres de profondeur.
Les derniers mots de Quigg à sa famille et sa fiancée furent : "Au revoir bon espoir vous autres".
Le Carpathia arriva sur site à 4h10 du matin et pris de suite en charge les premiers survivants et envoya ensuite des messages en morse aux autres navires venus aux secours. A 8h10 les passagers du dernier canot étaient récupérés par le Carpathia qui fit ensuite route vers New York qu’il rejoignit le 18 avril au soir.
C’est grâce à son fiancé que Berthe survécut mais elle ne le revit jamais.
Grâce à l’invention de la TSF et du morse, 745 personnes furent sauvées mais 1595 personnes moururent dans cette tragédie parmi lesquelles de nombreuses personnalités et un certain Quigg Baxter.
Le nauvrage du Titanic est encore considéré à ce jour comme étant la plus grande catastrophe civile maritime.
A son arrivée à New York, Berthe sera accueillie par la famille de Quigg et restera à Montréal quelques mois avant de revenir en Europe pour poursuivre sa carrière musicale à Paris. Elle ne se maria jamais.
Un amour et des souvenirs intacts
A la fin de sa carrière, Berthe se retira à Berchem-Ste-Agathe, dans la banlieue bruxelloise. Après sa retraite elle essaya de persuader son neveu qu’elle avait été à bord du Titanic en compagnie d’un jeune millionnaire canadien, mais personne ne l’a cru.
Après son décès le 11 october 1962, parmi ses affaires personnelles on découvrit ses lettres et des photographies qu’elle avait conservées dans une boîte à chaussures...
Pour plus d’informations

1 commentaire :

  1. Tout à fait faux. Cette histoire n'a pas inspiré le film. Au contraire, Cameron avait même avoué à un journaliste montréalais que, s'il avait connu cette histoire, il l'aurait utilisée.

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