mardi 28 janvier 2014

Les flammes bleues du volcan de Kawah Ijen

En Indonésie, à l'Est de Java se trouve le volcan Kawa Ijen dont le cratère contient un magnifique lac turquoise mesurant 800 m dans sa plus grande longueur. Mais ne tentez pas de vous y baigner car c'est aussi le plus grand lac d'acide chlorhydrique et sulfurique du monde.
Les pentes du cratère rejettent des gaz toxiques, soufrés et acides, issus des entrailles de la terre ainsi que du soufre liquide qui se cristallise à l'air.
De jour comme de nuit, au péril de leur vie, des mineurs à peine protégés par un tissu humide et munis d'une barre à mine s'empressent de récolter le soufre dans des paniers en osier (Cf. cette vidéo).
Chargés de 80 à 90 kg sur le dos, les mineurs font plusieurs fois par jour l'aller-retour jusqu'à l'usine tant que leur corps résiste au poids, aux émissions de radon, de gaz sulfureux et d'acides.
Chaque jour les mineurs récoltent ainsi 5 à 6 tonnes de soufre qui sont ensuite purifiés et vendus en fragments. 60% de la production sert à blanchir le sucre. Le reste est utilisé dans l'armement et l'industrie (fabrication du souffre des allumettes, parfois comme fongicide, répulsif ou antiacidifiant notamment).
Travaillant dans des conditions extrêmes, ces hommes sont reconnus par les Indonésiens comme étant les plus courageux et sont très respectés.



Une vision d'Enfer
Le Kawah Ijen est le seul volcan sur terre où nous pouvons observer des rivières de flammes bleues émises par l'hydrogène sulfuré incandescent (des récits relatent que l'Etna libérait aussi des flammes bleues du temps des Romains). On discerne aussi des flammèches oranges produites par le souffre.
Les gaz sous haute pression et corrosifs atteignent 600°C et montent sous forme de grandes volutes opaques à plus de 5 mètres de hauteur, rendant l'exploitation du site dangereuse et difficile, même la journée.
Les lueurs évanescentes bleues, généralement auréolées de fumerolles, sont surtout visibles de nuit où le paysage devient fantastique au point qu'on se croirait sur une autre planète !
Si vous passez près du Kawah Ijen, faites le détour, le spectacle est captivant ! Si l'Enfer existe, il est ici.



Les conditions de tournage
Olivier Grunewald photographia le spectacle des flammes bleues au cours de six voyages en compagnie de Régis Etienne, président de la Société de volcanologie de Genève.
Tous deux portaient quasiment en permanence un masque anti-gaz. Ils portaient aussi un talky-walky et un GPS pour ne pas se perdre la nuit car lorsque le vent rabattait les fumerolles vers eux, ils ne voyaient même plus leurs mains !


En raison de l'acidité des gaz, Grunenwald a perdu un appareil photo et deux objectifs au cours de ses expéditions. Il précisa également qu'il lui fallait deux à trois semaines après son retour en Europe pour que sa peau ne sente plus l'odeur du soufre.
Pour plus d'information consultez le site web du photographe Olivier Grunewald.

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