mardi 28 août 2007

Publication de la liste des hôpitaux soignant l'obésité

Les Mutualités Libres de Belgique proposent sur leur site Internet la liste des hôpitaux et cliniques soignant l'obésité des enfants ou des adultes. Rien qu'à Bruxelles, il existe plus d'une dizaine d'institutions de soins et autant en Wallonie.
La question des handicapés mentaux
Ceux qui n'ont pas d'enfant handicapé placé en institution spécialisée ne savent pas ce qui se passe derrière leurs murs !
Il y a notamment la question des visites et des prescriptions médicales abusives, ainsi que la santé des handicapés.
Les responsables de ces instituts préfèrent souvent donner aux personnes handicapées des calmants sous forme de neuroleptiques "pour avoir la paix", même si les médicaments présentent des effets secondaires, notamment une prise de poids importante.
C'est l'une des raisons pour lesquelles beaucoup d'enfants et adultes handicapés mentaux sont obèses (par ex. 100 kg pour 1.6m, IMC de 40 !).
Quand vous demandez au personnel d'encadrement d'arrêter ce traitement pour préserver la santé de l'enfant, ils vous répondent sans plaisanter que "les parents n'ont rien à dire" et que le personnel "n'est pas là pour s'occuper de la santé des handicapés" ! (sic)
La situation devient révoltante quand vous voulez soigner l'obésité de cet enfant et que tous les hôpitaux contactés vous répondent "nous ne prenons pas en charge les personnes handicapées mentales", comme il n'existe toujours pas de maison de retraite pour les handicapés mentaux.
Se pose alors la question : comment soigner une personne handicapée mentale en Belgique quand on a souscrit une assurance mais qu'on refuse de la soigner sous de tels motifs ?
Ces personnes n'ont-elles pas le droit de se faire soigner comme tout individu ? Bien sûr que oui. Mais en pratique, où en est le respect des droits fondamentaux universels dans cet Etat soi-disant de droits ?
Une telle situation est scandaleuse et n'est visiblement pas prête d'être résolue quand je vais vous exposer la lourdeur des démarches administratives qu'il faut entamer pour faire soigner une personne handicapée mentale.
En quête d'une solution
C'est donc avec mon bâton de pèlerin que j'ai décidé de contacter les autorités compétentes pour obtenir des éclaircissements sur ce problème sensible.
Questionnés à ce sujet, le Ministère de la Santé, le responsable des Mutualités Libres et une gestionnaire hospitalière m'ont donné rapidement quelques pistes mais pas vraiment de solution.
D'abord une explication émanant des "Mutualités Libres" : "Effectivement, le cas que vous nous présentez rencontre deux problématiques, à savoir celui du handicap couplé à celui de l’obésité. Cela explique probablement la difficulté que vous ayez à obtenir de l’aide. Mais la médecine consacrée à l’obésité est une spécialité à part entière et il est donc préférable de chercher un prestataire susceptible de vous venir en aide. [...] Nous avons publié sur notre site internet, une liste des centres spécialisés", etc. On y reviendra.
Puis on m'a proposé quelques pistes (sans issues) :
- Demander à l'institution où est placé la personne handicapée mentale, s'il n'entretenait pas de relations privilégiées avec tel ou tel hôpital. La réponse est généralement très claire : c'est une fin de non recevoir car le médecin-conseil considère que l'on remet en cause son protocole de soin. Il fait presque du chantage sur la garde du handicapé à l'institut, rappelant aux parents qu'ils ont une place à offrir pour dix demandes !
- Demander à un médecin généraliste quelle démarche thérapeutique serait envisageable pour cette personne handicapée, et au sein de quelle structure hospitalière une telle prise en charge pourrait se faire. Ici également, la réponse est simple : les médecins traitants n'en savent rien car cela dépend de l'organisation de chaque hôpital et ils ne les connaissent pas dans le détail. Généralement, ils n'ont pas non le temps (ou l'envie) de s'informer.
Si ces deux solutions n'aboutissent pas, il reste d'autres possibilités, notamment celles évoquées par les "Mutualités Libres" :
- Consulter les droits du patient sur le portail fédéral, notamment le service de médiation fédéral, et contacter l'un des médiateurs régionaux. Il y a un médiateur assigné à chaque hôpital ou clinique du pays.
- Contacter éventuellement les Centres Publics d'Aide Sociale (CPAS) qui mettent parfois à disposition du public des listes d'institutions de soins.
- Contacter l'INAMI, l'Institut National Assurance Maladie Invalidité dont il existe des centres de soins liés à l'INAMI par une convention.
- Contacter l'AWIPH, l'Agence Wallonne pour l'Intégration de la Personne Handicapée.
- Enfin, en dernier recours, contacter le ministère wallon de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances. C'est une problématique faisant partie de ses compétences.
J'ai donc commencé par contacter plusieurs médiateurs qui ont rapidement pris le dossier en charge. Certains m'ont annoncé d'emblée qu'il leur faudrait sans doute trois semaines pour obtenir une solution !
Il n'est vraiment pas normal que les démarches administratives soient aussi lourdes, ce qui tend à démontrer que les handicapés ne sont toujours pas considérés à l'égal des personnes valides.
Solutions
Au terme de 6 semaines d'enquête, il s'avère que beaucoup d'hôpitaux ont une consultation de l'obésité mais généralement pas de protocole adapté aux personnes handicapées et pas d'autre solution que la classique chirurgie avec l'implantation d'un anneau digestif qui ne résoud en rien les effets secondaires des neuroleptiques, souvent trop puissants.
Au moins deux instituts ont répondu positivement et seraient capables de prendre en charge les personnes handicapées : la consultation de l'obésité de la Clinique André Renard de Herstal (04/248.72.20) et la Clinique de l'obésité située au 35 rue Martine Bourtonbourt, à deux pas de la clinique Sainte Elisabeth, à Namur (081/72.05.85).
La solution proposée passe au préalable par une consultation avec des docteurs spécialisés, notamment en diédétique, psychologie, endocrinologie et un chirurgien digestif.

1 commentaire :

  1. Si je suis d'accord pour dire que la dimension médicale entourant les personnes handicapées manque parfois de réalisme et de connaissance (il n'existe pas de "handicapotologue"), je ne peux pas l'être quant aux commportements prétendus des équipes de professionnels qui accompagnent ces personnes. Et j'en fais partie. Dans la plupart des institutions, la personne handicapées est d'abord vue comme une personne, comme vous et moi. L'accompagnement est multiple et est considéré dans la globalité autant que dans l'individualité de la personne. Et ceci autant dans le chef des éducateurs, des psychologues ou des médecins. Mais il faut être réaliste, si effectivement des institutions (ou des membres de l'institution) pourraient faire leur mea culpa, il faut osez dire que les comportements de certaines personnes handicapées ne peuvent qu'être médicalisés. Et pas seulement pour que le personnel ai la paix. Ceci dit, si je suis arrivé sur ce site, c'est tout à fait par hasard lors de mes recherches sur l'obésité chez les personnes vivants avec un handicap mental. Je suis heureux d'y trouver quelques informations, mais très attristé de voir nos institutions et leur personnel ainsi fustigés. Ce qui me rassure, c'est, qu'a priori, nous menons le même "combat".

    RépondreSupprimer