vendredi 21 septembre 2007

La scientologie règle ses comptes avec la psychiatrie

La scientologie règle ses comptes avec la psychiatrie, au coeur de Bruxelles, par le biais d'une exposition organisée par une "Commission des citoyens pour les droits de l'homme" (CCDH) qu'elle a créée.
Si la secte cherche visiblement toujours à recruter des donateurs et des sympathisants, elle a en tout cas oublié de se présenter ouvertement... Rappelons-lui donc les bonnes manières et dévoilons par la même occasion les mensonges qu'elle propage.
Pourquoi la scientologie s'en prend-elle aux psychiatres ?
Sous le couvert d'un nom proche de celui de la Ligue des doits de l'homme, histoire de semer la confusion dans nos esprits - mais nous ne sommes pas dupes -, le CCDH s'attaque aux psychiatres (des psychologues soignant cliniquement les maladies mentales) parce que sont les seuls qui sont capables de décortiquer les pratiques peu louables des scientologues en mettant en évidence les dérives sectaires de cette "Eglise" mise au pilori dans plusieurs pays européens dont la Belgique et la France.
Une exposition "anti-psy" choquante
Examinons en détail cette exposition grand public et soi-disant "citoyenne", et déchiffrons le message qu'elle nous présente.
Le titre de l'exposition qui occupe, depuis le 12 septembre, un espace central au sous-sol de la "Galerie Louise", au coeur de Bruxelles (Ixelles), à 150 mètres du Palais de Justice, est beaucoup plus anodin que le contenu de ladite expo.
En effet, quand l'affiche évoque les "abus" de la psychiatrie, c'est en réalité à une attaque en règle que le CCDH se livre dans ses 14 "tableaux" télévisés (et dans d'autres, en carton).
Pour la scientologie, et pour résumer, la psychiatrie est une "fraude". Il faudrait admettre "l'horrible vérité" à son sujet, qu'elle n'existerait "que pour l'argent", qu'elle tuerait davantage que les guerres, aux Etats-Unis par exemple avec 1.1 millions de décès dans les hôpitaux psychiatriques - malgré un coût des soins de 69 milliards de dollars par an.
Cela va même jusqu'à mettre en scène le régime nazi (avec des photos d'Hitler) pour critiquer la psychiatrie moderne, jusqu'à l'affirmation de liens prétendument coupables entre cette science en général et l'industrie pharmaceutique, ("Industry of Death"), ou encore à la mise en cause virulente de médicaments (Serentil, Zyprexa, Ritalin, Xanax, etc.). Il est même question d'un "plan d'ensemble pour dominer la culture", quand ce ne sont pas des "asiles d'aliénés" ayant pour rôle "d'assujettir le malade mental".
Vraiment, on en passe et des meilleures, car il faut des dizaines de minutes pour recevoir tous les messages délivrés par la CCDH, avant d'en arriver au 14e écran de TV, qui présente cette "commission" et indique comment on peut agir (contre la psychiatrie s'entend).
Ensuite, la sortie... où le visiteur peut encore répondre à un questionnaire apparemment anodin, mais où il est invité à livrer ses coordonnées, avec acceptation éventuelle qu'elles figurent dans le fichier de la CCDH ! Mais où donc est le problème, hormis une opposition viscérale à la psychiatrie, me direz-vous ?
Eh bien, comme c'est dit très brièvement dans le même dernier tableau 14, c'est que la CCDH a en réalité été créée par l'Eglise de scientologie, restant ensuite son satellite (elle avait d'ailleurs été perquisitionnée en même temps que la scientologie par le juge Van Espen, en 1999, en Belgique).
Une organisation criminelle ayant pignon sur rue
Or cette "Eglise" est tenue dans plusieurs pays pour une secte. Le Parlement belge l'avait évoquée comme telle, lors d'une commission parlementaire en 1997.
Plus proche dans le temps : on avait appris voilà peu (La Libre Belgique du 4 sept.) que 14 personnes (morales et physiques) appartenant à la scientologie belge ou la constituant (y compris l'ASBL "Scientologie de Belgique") étaient poursuivies pour plusieurs faits relevant du droit commun.
Le Parquet fédéral venait de tracer son réquisitoire en demandant que ces 14 inculpés "présumés innocents" soient jugés pour (en tout ou en partie) extorsion, escroquerie, exercice illégal de la médecine, entrave à la pratique de la médecine, non-assistance à personne en danger, infractions à la loi sur le commerce, infractions à la loi sur le respect de la vie privée, association de malfaiteurs et, enfin, organisation criminelle, excusez du peu.
On est donc surpris qu'une exposition, haineuse à dire vrai et mise en place sinon par l'"Eglise", du moins par une de ses émanations, trouve place à Bruxelles sans susciter de réactions. Après tout, les "psys" y sont insultés et la santé des gens, mise en danger. On peut en tout cas le craindre, puisqu'il y a appel au boycott d'une branche majeure de la médecine et que cet appel vise aussi des personnes fragilisées, plus concernées par la psychiatrie. Soyons donc vigilants et dénonçons ces dérives sectaires.
Pour plus d'information consultez l'article publié sur le site du quotidien La Libre Belgique le 18 septembre et la suite donnée à cette affaire publiée le 21 septembre 2007, dont une proposition de loi.

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