mardi 30 octobre 2007

Pourquoi les hommes et les femmes sont différents ?

Le "Times Online" vient de publier un excellent article sur les différences de comportement entre les hommes et les femmes lors des disputes conjugales.
Intitulé "Why men and women argue differently", l'article explique que les femmes souhaitent discuter mais les hommes préfèrent généralement battre en retraite et se retranchent dans un mutisme digne d'une taupe.
Des psychologues américains se sont penchés sur le sujet et déclarent qu'il y a des raisons scientifiques et donc objectives derrière ces différences de comportement, ce que nous avons déjà évoqué il y a quelques mois à propos des peines de coeur.
En fonction de notre caractère (calme, passif, renfermé, soumis, timide, nerveux, jovial, agressif, colérique, abusif, intolérant, extraverti, explosif, etc) et de notre culture comme de nos expériences passées, nous allons réagir de manière particulière face aux réactions de notre partenaire.
On n'y fait généralement pas attention car cela se fait intuitivement avec plus ou moins de bonheur, mais il y a d'énormes différences entre la manière dont les femmes et les hommes gèrent leur couple et notamment les disputes. C'est en fait la différence sexuelle qui s'exprime à travers le comportement et les réactions de chaque partenaire : en deux mots, hommes et femmes ne pensent pas de la même façon.
Les hommes rompent le combat
Ainsi, lorsque les hommes sont confrontés à leur partenaire féminine, les recherches tendent à démonter que la tactique inconsciente des hommes consiste à rapidement hausser le ton et s'énerver mais ils peuvent se replier aussi rapidement si leur épouse avance trop d'arguments. Certains hommes expliquent leur attitude en disant qu'il ne sert à rien de lutter car soit ils ne veulent pas en arriver aux mains et être violents soit ils sont lassés ou n'ont pas envie de s'expliquer pour ce qu'ils considèrent des détails de la vie commune. Mais évidemment leur interprétation n'est pas partagée par leur femme qui pense au contraire et à juste titre que cette accumulation de "petits détails sans importance" finira par faire déborder le vase.
Le chasseur et la proie
En général, les femmes se retrouvent plus souvent à gérer leur relation de couple. Elles sont souvent les premières à soulever un problème et de poursuivre leur époux jusqu'à obtenir le changement souhaité (et on peut même dire, que sinon la rupture est programmée).
Selon la thèse de John Gray, l'incompréhension qui réside entre hommes et femmes n'est pas tant le sujet de désaccord que la manière dont le couple communique à ce sujet. "La plupart des couples commencent par argumenter sur une chose et en l'espace de cinq minutes discutent de la manière dont ils invectivent l'autre". Ainsi, la femme évoque un problème, posant souvent des questions de rhétorique plutôt que d'être franche et directe. L'homme, qu'il ait raison ou tord, n'y entend que des désapprobations.
Or, selon Gray, les hommes ont grandement besoin d'approbation. Sentant qu'ils sont face à un défi, l'homme va se concentrer sur la droiture de son comportement au point d'oublier ses bons sentiments, son côté amoureux. Sa femme devient alors excédée par l'attitude volontairement froide et distante de son mari et va prendre ses distances vis-à-vis de cette expression froide et rigide dans lequel elle ne le reconnaît plus. Son ton va devenir cassant, blessant, elle va devenir méfiante et rejeter son mari. Dans ces circonstances, Gray explique que les hommes doivent se rappeler que leur partenaire se révolte, non pas en fonction de ce qui a été dit mais comment cela a été dit.
"La plupart du temps, c'est l'escalade lorsque l'homme commence à invalider les arguments de sa femme et qu'elle lui répond de manière désobligeante". Quand une femme partage ses frustrations, les hommes se mettent sur la défensive et dressent d'avance toute une liste d'explications et de justifications pour éloigner le conflit et la colère de leur femme.
Mais si la manière de faire une remarque peut blesser le partenaire (en s'emportant, en devenant vulgaire ou en brisant des objets par exemple), la passivité ou le mutisme est tout aussi mal compris.
Les hommes doivent s'humaniser
Christine Northam, conseillère en relations conjugales et citée dans le livre de Dallos et Draper, constate que les hommes ont difficile, même très difficile à supporter leurs émotions. Les femmes lui disent à propos de leur mari : "Il ne veut pas répondre, il ne m'écoute pas, il pense qu'il a toujours raison." Les hommes ont été socialement habitué à croire qu'ils savent de quoi ils parlent.
Ceci est en train de changer mais ce sentiment est toujours présent et les femmes internalisent cette attitude. "Elles deviennent alors frustrées, hystériques quand elles voient que leurs arguments ne sont même pas considérés à leur juste valeur et n'ont aucun effet."
Northam considère toutefois que les jeunes hommes qu'elle rencontre "sont plus souvent prêts à s'engager et à discuter de leur émotions avec leur partenaire. Les hommes plus âgés sont légèrement plus rusés voire plus que simplement plus rusés".
On peut donc en conclure qu'avec l'âge, la recherche des compromis et les bons sentiments disparaissent au profit de la satisfaction personnelle, bref on devient plus difficile et intolérant.
C'est d'autant plus grave lors d'une dispute, lorsque la femme va s'effondrer en larmes et se retirer une demi-heure dans la salle de bain, dans la chambre ou ira faire un tour à l'extérieur puis reviendra pour constater que monsieur est devant la télé et fait comme si rien ne s'était passé.
Là il y a une incompréhension totale qu'il faut immédiatement résoudre par des paroles et les gestes adéquats. Si à ce moment là, les partenaires ne font pas un geste l'un envers l'autre et ne s'expliquent pas, le divorce est garanti, demain ou dans dix ans. Car plus un couple est en proie à ce genre de comportement, plus difficile et plus instable devient leur relation.
Pour plus d'informations
Je vous propose de consulter l'article du Times pour plus de détails. Il fait la compilation de plusieurs études dont celle publiée par Elaine D. Eaker dans le magazine Psychosomatic Medicine et d'extraits des livres "The Myth of Mars and Venus" de Deborah Cameron, "Men are from Mars, Women are from Venus" de John Gray et "An Introduction to Family Therapy" de Dallos et Draper.

2 commentaires :

  1. Bonjour Thierry,

    Je suis très admiratif pour l’ensemble de vos activités et engagements, aussi, j’ai hésité avant de commenter ce blog tel que je vais le faire.
    Parce que ce que je vais écrire n’est pas très gentil : ce que je viens de lire est du bla-bla.

    Il est clair qu’on peut se passionner pour les délicieuses ou redoutables difficultés de communication au sein du couple (homme/femme en l’occurrence). Il y a de quoi.
    Mais le faire avant d’examiner 1) les questions plus basiques de la communication et 2) celles encore plus basiques de l’individu face à lui-même, ne peut guère, à mon avis, concourir à autre chose que du bla-bla.
    Je pense que vous vous enrichissez tout autant de vos très nombreuses lectures scientifiques que de vos propres expériences personnelles ; c’est à ces dernières que je veux faire appel.
    Remarquez par exemple que dans tout conflit ordinaire opposant deux personnes – a fortiori au sein d’un couple mixte, puisque c’est le sujet – les griefs évoqués sont toujours le problème du « plaignant » et non celui de « l’accusé ». Du moins, la confrontation demeure stérile – voire pire – à cause principalement de cela.
    Ce n’est qu’un exemple visible parmi d’autres pour illustrer le deuxième point mentionné plus haut.
    D’une manière plus logique, il semble une simple évidence que la toute première raison d’un désaccord entre un homme et une femme s’enracine au cœur de l’un, de l’autre, voire souvent des deux en même temps mais de manière nécessairement différente. L’hétérogénéité du couple hétéro ne peut pas être si aisément mise en cause. D’ailleurs, on assiste couramment à des scènes très similaires dans des couples homo.
    Je trouve ces discours psychologiques consensuels et stériles, d’autant que la nécessité homme/femme n’y est traitée que d’une manière sociétale, pour ne pas dire occidentale.
    Femme/homme, ce n’est pas tant une affaire de société que celle d’un genre en son entier : le genre humain. Et si l’on cherche du fondamental, je ne crois pas qu’on puisse le trouver ailleurs.
    En d’autres termes, si le couple finit par se défaire, c’est peut-être bien aussi que l’espèce n’avait « plus rien à en tirer » pour elle-même, la garce, et tant pis pour nos psychologies égratignées !

    Bien cordialement
    Vincent Michel

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Vincent,
    je n'ai aps la prétention de résoudre les problèmes des autres, déjà que j'arrive difficilement à résoudre les miens le cas échéant;-)
    Que ceux qui ont des problèmes de couples consultent un psychothérapeute, pas un forum sur Internet auquel participe des psychologues en herbe !
    Cela dit, je partage votre sentiment, mais il est difficile voire impossible de cerner un tel sujet, même sur un forum spécialisé.
    C'est pourquoi je propose également des liens et d'autres articles abordant ces questions toujours très complexes sous un autre angle.
    Après tout, chaque couple est unique et s'il y avait une recette miracle pour réussir sa vie de couple, cela se saurait !

    RépondreSupprimer