mercredi 12 décembre 2007

La NASA se prépare à reconquérir la Lune vers 2020

La NASA a annoncé officiellement son intention de déposer des hommes sur la Lune vers 2020 et d'y établir une base d'exploration de la surface lunaire et au-delà. "Notre travail est de construire des villes sur la Lune et de mettre finalement nos empreintes sur Mars", a déclaré Rick Gilbrech, membre du Directoire de la Mission des Systèmes d'Explorations (ESMD), aux reporters assistant à une téléconférence donnée le 10 décembre 2007.La fusée Arès V en configuration cargo délivrant le module Artémis au CEV Orion (non visible) en vue d'une mission vers la Lune. Document NASA
En parallèle, le 12 décembre la NASA a annoncé qu'elle allait sélectionner le contractant qui fabriquerait l'avionique de l'étage supérieur de la fusée Arès I.
Dans le cadre du programme Constellation, les experts de la NASA ont annoncé qu'un prototype du premier "village lunaire" alimenté à l'énergie solaire a été monté à la station McMurdo en Antarctique. Les modules d'habitation et les quartiers de travail des futurs astronautes seront testés dans des conditions météos extrêmes et d'isolement durant 13 mois à compter de janvier 2008.
Les structures qui ressemblent à des bâtiments ludiques gonflables sont ultra-légers, durables et faciles à assembler afin de pouvoir les déplacer d'un endroit à l'autre.
L'"outpost" lunaire, l'avant-poste, représente une étape critique dans l'exploration de l'espace. "Quelqu'un un jour ira certainement sur Mars", a déclaré l'astronaute vétéran Carl Walz, aujourd'hui directeur des capacités avancées au ESMD. "Si vous vous souvenez du programme Apollo, il fut précédé par [les programmes de vols orbitaux habités] Mercury et Gemini. Apollo a représenté le cumul de leurs capacités", a-t-il ajouté.
"[La Station Spatiale Internationale ISS] est notre Mercury pour aller sur Mars. L'avant-poste lunaire est notre Gemini. Et bien sûr, aller sur Mars sera l'Apollo ultime pour cette génération."
Des missions robotisées
Pour préparer la base lunaire, la NASA envisage de lancer de nouvelles sondes spatiales robotisées pour étudier la Lune.
La sonde spatiale LRO. Document NASA.Le lancement de la mission Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) est planifiée pour le 28 octobre 2008. Le vaisseau va cartographier la surface lunaire à une altitude de 50 km, à la recherche d'un site d'alunissage et des avant-postes sûrs ainsi que de ressources précieuses tels que de la glace d'eau et différents minerais.
LRO va également étudier la manière dont les rayonnements peuvent affecter les astronautes qui passeront beaucoup plus de temps sur la Lune que les précédents visiteurs.
En complément, la mission du satellite Lunar Crater Observation and Sensing Satellite (LCROSS), qui sera lancé avec LRO, consistera à s'écraser à pleine vitesse sur la Lune (ça vaut bien la peine d'avoir pris soin de cet impacteur !), créant deux grandes plumes de poussière, les chercheurs espérant que cette mission les aidera à trouver de la glace d'eau sur la Lune.
L'impact de LCROSS devrait être programmé début 2009. La plume résultant de l'explosion devrait être visible depuis la Terre dans des télescopes de moyenne puissance. L'impact devrait produire ce que Waltz appelle "quelques effets pyrotechniques pour l'inauguration" du nouveau Président des Etats-Unis qui pourrait influencer la suite du programme Constellation qui fut un temps controversé. Rappelons que ce programme coûte tout de même la bagatelle de 104 milliards de dollars.
Le CEV Orion, la navette de la nouvelle génération
Les navettes spatiales étant déclassées en 2010, la NASA a développé la fusée Arès et le vaisseau Orion, ce dernier étant en fait une super capsule Apollo réutilisable dix fois équipée d'un module cargo optionnel.Le CEV Orion assurant une mission de reconnaissance orbitale. Document NASA.
Le CEV Orion est beaucoup plus sûr qu'une navette car il est beaucoup plus simple à construire. Il va assurer deux fonctions : la navette entre la Terre et la station ISS jusqu'en 2010 puis des missions vers la Lune, en transportant notamment le module de descente Artémis et en assurant des missions de reconnaissances orbitales.
Actuellement, les scientifiques n'ont pas encore déterminé de quelle manière le CEV Orion reviendra sur Terre, soit par amérissage soit par atterrissage, cette seconde solution étant préférée, le tout étant d'assurer un retour sur Terre absolument sans danger et à l'endroit prévu, a expliqué Jeff Hanley, manager du programme Constellation.
Des plans concrets ont également été envisagés pour éviter les tragédies du passé (comme sur Apollo 1 où trois astronautes ont brûlés vifs au sommet de la fusée).
Un nouveau pas de tir, en cours de construction au Nouveau Mexique, sera utilisé pour tester les systèmes d'éjection qui doivent pouvoir éjecter l'équipage à 1.6 km d'altitude et le ramener en toute sécurité au moyen de trois grands parachutes.
Bref, il y a encore du boulot avant d'arriver sur la Lune, d'autant que la plupart des ingénieurs n'ont jamais participé au programme Apollo et doivent apprendre à gérer ce méga projet qui n'a nul pareil au monde.
Pour plus d'information, consultez l'article sur le programme Constellation.

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