L'écrivain et inventeur britannique Sir Arthur C. Clarke est décédé à Colombo (Sri Lanka) le 19 mars 2008 suite à des problèmes respiratoires. Il avait 90 ans.
Il venait de corriger la version finale de son nouveau roman "The Last Theorem", coécrit avec Frederik Phol.
La vie d'Arthur C. Clarke est un roman tellement est fourmille d'idées novatrices révélant le génial inventeur qu'il fut.
La vie d'Arthur C. Clarke est un roman tellement est fourmille d'idées novatrices révélant le génial inventeur qu'il fut.
Biographie d'un génie
Né à Minehead, dans le Somerset, en Angleterre le 16 décembre 1917, Clarke se passionna pour la science-fiction dès son adolescence.
Sa famille n'ayant pas les moyens de lui payer des études universitaires, il fut auditeur dans une administration scolaire avant de rejoindre la Royal Air Force durant la Seconde guerre mondiale où il fut instructeur radar et technicien jusqu'en 1946.
Entre 1947 et 1950, Clarke fut président de la British Interplanetary Society et à nouveau en 1957. Il obtena la Médaille d'Or du Franklin Institute Stuart en 1963 et fut nominé au prix Nobel en 1994 parmi d'autres récompenses.
Par la suite, il lutta pour préserver les gorilles des basses terres et gagna le Prix Kalinga de l'UNESCO en 1962. Clarke fut anobli en 1998.
Clarke se maria en 1953 avec l'américaine Marilyn Mayfield âgée de 22 ans mais il divorça au bout de 6 mois pour "incompatibilité" et ne se remariera plus. Il déménagea à Colombo en 1956.
Clarke se maria en 1953 avec l'américaine Marilyn Mayfield âgée de 22 ans mais il divorça au bout de 6 mois pour "incompatibilité" et ne se remariera plus. Il déménagea à Colombo en 1956.
Nous verrons que si Arthur C. Clarke fut un écrivain visionnaire, il fut aussi un véritable génie sur les plans scientifique et technologique. Nous lui devons notamment deux inventions de premier ordre : le satellite géostationnaire et le (futur) ascenseur spatial, excusez du peu !
L'inventeur du satellite géostationnaire
C'est à l'âge de 28 ans que Clarke inventa le système de communication par satellites ou plus exactement le principe du satellite géostationnaire.
A qui d'autre qu'un génie viendrait l'idée de placer un satellite sur une orbite synchrone avec la rotation de la Terre, vers 35786 km d'altitude... Seul Clarke pouvait y penser ! En son hommage, l'orbite géostationnaire a été surnommée "orbite de Clarke".
Son article fut publié dans le magazine "Wireless Book" en octobre 1945. Une copie de cet article fondateur figure à gauche (cliquer sur l'image pour télécharger le fichier .exe autoextractible).
C'est à l'âge de 28 ans que Clarke inventa le système de communication par satellites ou plus exactement le principe du satellite géostationnaire.
A qui d'autre qu'un génie viendrait l'idée de placer un satellite sur une orbite synchrone avec la rotation de la Terre, vers 35786 km d'altitude... Seul Clarke pouvait y penser ! En son hommage, l'orbite géostationnaire a été surnommée "orbite de Clarke".
Son article fut publié dans le magazine "Wireless Book" en octobre 1945. Une copie de cet article fondateur figure à gauche (cliquer sur l'image pour télécharger le fichier .exe autoextractible).
Mais l'imagination de Clarke était sans borne.
L'inventeur de l'ascenseur spatial
En 1978, dans son roman "Les Fontaines du Paradis", Clarke développe l'idée d'un transporteur spatial érigé au niveau de l'équateur. Il consiste en un immense ruban plat de 35000 km de longueur et de 20 cm à 1 mètre de largeur ayant une fraction de millimètre d'épaisseur. Il s'agit d'un ascenseur spatial ou "space elevator". Ce projet n'a jamais été abandonné.
Plusieurs versions ont été proposées. Dans l'une, en raison des effets de la force centrifuge, du déplacement des charges utiles et du vent, il serait complété par un contre-poids qui pourrait s'étendre jusqu'à 144000 km, soit plus d'un tiers de la distance Terre-Lune.
Dans sa version la plus récente, l'ascenseur spatial utiliserait des nanotubes à paroi simple ou multiples, sa force de tension étant comprise entre 65 et 120 GPa, ce qui est 20 fois plus résistant qu'un cable en acier et 6 fois plus résistant qu'un cable en fibre de quartz.
Son centre de gravité se situerait au niveau de l'orbite géostationnaire et il se maintiendrait sous l'effet de la force centrifuge comme une corde que l'on ferait tourner au bout du bras.
Une plate-forme mobile y serait fixée afin de transporter sur orbite ou vers la Lune n'importe quelle charge utile. La plate-forme se déplacerait non pas au moyen de cables pour des raisons techniques mais en s'accrochant sur le ruban avec des mâchoires mobiles.
Financièrement, l'ascenseur spatial coûte aussi cher que le programme des navettes spatiales mais c'est en revanche un outil très rentable. A l'heure actuelle la mise en orbite d'un kilo de charge utile coûte entre 15-20000 dollars. Avec l'ascenseur nous parlons d'un budget de quelques centaines de dollars seulement.
Une plate-forme mobile y serait fixée afin de transporter sur orbite ou vers la Lune n'importe quelle charge utile. La plate-forme se déplacerait non pas au moyen de cables pour des raisons techniques mais en s'accrochant sur le ruban avec des mâchoires mobiles.
Financièrement, l'ascenseur spatial coûte aussi cher que le programme des navettes spatiales mais c'est en revanche un outil très rentable. A l'heure actuelle la mise en orbite d'un kilo de charge utile coûte entre 15-20000 dollars. Avec l'ascenseur nous parlons d'un budget de quelques centaines de dollars seulement.
Une carrière d'écrivain
Clarke a souhaité qu'on se souvienne de lui comme écrivain plutôt qu'un inventeur ou un scientifique, et c'est précisément à ce titre que nous le connaissons le mieux. Parlons-en car dans ce domaine, ses oeuvres sont tout aussi passionnantes que ses inventions.
Clarke a souhaité qu'on se souvienne de lui comme écrivain plutôt qu'un inventeur ou un scientifique, et c'est précisément à ce titre que nous le connaissons le mieux. Parlons-en car dans ce domaine, ses oeuvres sont tout aussi passionnantes que ses inventions.
Arthur C. Clarke fut un auteur prolifique. Il écrivit 154 romans, essais et autres anthologies ainsi que 123 nouvelles de science-fiction !
Clarke publia ses premières nouvelles entre 1937 et 1945. En avril 1946 il publia "Loophole", une satire martienne, dans le célèbre Astounding Science Fiction, puis "Rescue Party" en mai 1946.
En 1948, Clarke écrivit "The Sentinel" pour un concours organisé par la BBC. Bien que son roman fut rejeté, il marqua le tournant de sa carrière.
Non seulement ce roman fut choisi par Stanley Kubrik pour réaliser son célèbre film "2001: L'Odyssée de l'Espace" - célèbre pour sa colonie spatiale SS5 inspirée des travaux de von Braun et l'ordinateur HAL 9000 (Carl) aux tendances meurtrières - mais "The Sentinel" introduisit pour la première fois des éléments cosmiques et mystiques dans l'oeuvre de Clarke.
En 1949, il travailla brièvement comme assistant éditeur chez Science Abstracts avant de se consacrer à temps plein à l'écriture à partir de 1951.
En 1949, il travailla brièvement comme assistant éditeur chez Science Abstracts avant de se consacrer à temps plein à l'écriture à partir de 1951.
Par la suite Clarke s'est beaucoup intéressé au paranormal, aux sociétés disparues, à la recherche d'intelligences extraterrestres et notamment à SETI. Ses romans y font d'ailleurs référence, plusieurs d'entre eux discutant du face à face entre notre civilisation et une intelligence extraterrestre supérieure, a priori bienveillante.
Cette question de la rencontre avec d'éventuels ambassadeurs d'une civilisation extraterrestre, leurs motivations et leurs influences, fut déjà abordée dans "2001" puis "2010" et "Les enfants d'Icare" (Childhood's End, 1954), Clarke considérant que la rencontre avec une intelligence extraterrestre avancée pourrait avoir pour effet d'accélérer l'humanité vers une nouvelle étape de son évolution.
Mais dans "Rendez-vous avec Rama" qui relate le passage d'une immense vaisseau spatial cylindrique extraterrestre dans le système solaire - une sorte de colonie spatiale de O'Neill - Clarke avoue que nous ne comprendrions peut-être rien du tout au mode de vie d'une civilisation technologiquement beaucoup plus avancée que la nôtre.
Mais dans "Rendez-vous avec Rama" qui relate le passage d'une immense vaisseau spatial cylindrique extraterrestre dans le système solaire - une sorte de colonie spatiale de O'Neill - Clarke avoue que nous ne comprendrions peut-être rien du tout au mode de vie d'une civilisation technologiquement beaucoup plus avancée que la nôtre.
Un grand homme s'éteint, une oeuvre magistrale survit
Ecrivain et inventeur de génie, Clarke n'a jamais cru en Dieu ni à une vie après la mort. Pour un amateur de fiction, il fut étonnement réaliste, clairvoyant et rigoureux, offrant aux hommes tout son génie créateur sans jamais se plaindre de sa maladie (post-polio).
Aussi, pour ses funérailles, il donna instruction de "ne célébrer aucun rite religieux d'aucune sorte." Il sera enterré à Colombo le 22 mars 2008.
Un grand homme s'éteint mais son oeuvre magistrale survit et continuera d'inspirer bien des hommes pour le progrès de l'humanité.
Pour plus d'informations, lire également Arthur C. Clarke fête ses 90 ans, la courte biographie sur Wikipedia et le site anglophone de la Fondation Arthur C.Clarke.
Sur la question d'un contact éventuel avec des intelligences extraterrestres, consultez le dossier sur SETI.
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