jeudi 19 décembre 2013

Carte mondiale du terrorisme et de la violence politique

La société américaine Aon spécialisée dans la gestion de risque et l'assurance vient de publier sa carte mondiale du terrorisme et de la violence politique pour 2013.
La couleur assignée à chaque pays et territoire représente le niveau de risque ou de menace que pourrait rencontrer une entreprise (par exemple la fréquence et la sévérité d'une activité violente qui pourrait impacter ses intérêts).


Les valeurs sont rétrospectives et basées sur un ensemble de données rassemblées par des outils de surveillance développés par Aon tels que la base de données "Terrorism Tracker" et "WorldAware" et les opinions d'un panel d'experts. Ces indications ne visent pas à prédire les évènements globaux ou les menaces futures.
Aon a pris en considération tous les risques potentiels pouvant impacter un pays : les risques de grève, émeute, sabotage, intention criminelle, insurrection, révolution, rébellion, mutinerie, terrorisme, coup d'état, guerre civile et guerre.
Commentaires
Seuls neuf pays ou principautés européennes sont peu exposées aux risques de terrorisme et de violence politique : l'Islande, le Danemark, la Finlande, la Suisse et le Luxembourg, auxquelles s'ajoutent Andorre, le Lichtenstein, Monaco et le Vatican. Cela ne signifie pas que des attentats par exemple ne sont pas perpétrés dans ces pays. Ils sont juste moins fréquents qu'ailleurs.
La France, l'Espagne, la Corse, la Sardaigne et la Sicile sont des pays ou territoires où ces risques ne sont pas négligeables et sont même plus élevés que dans les autres pays européens historiques, principalement du fait de leur politique étrangère ou intérieure.

Document Aon, 2013.
En Europe, contrairement à une opinion assez répandue, ces risques sont indépendants de l'origine des populations (ce qui a encore été confirmé en Belgique fin 2013), de leur religion ou de leur ethnie, alors que ce lien est plus fréquent au Moyen-Orient et en Afrique.
Notons que si nous comparons cette carte à celle établie en 2011, les risques liés au terrorisme et à la violence politique se sont accrus (passé du gris au jaune) en Norvège, en Pologne, en République Tchèque, en Slovaquie, en Slovénie, en Hongrie, en Croatie, en Jordanie, en République Dominicaine, au Chili et en Argentine.
Ils se sont accentués (passant du brun à l'orange) en Turquie, au Sénégal, en République Centrafricaine, en Ethiopie, au Botswana, au Mexique, au Paraguay, en Papouasie, en Malaisie et en Chine.
Les risques sont devenus majeurs (passant de l'orange au rouge) en Iran, au Mali et au Niger où le risque de guerre est latent depuis des années.
En revanche, les risques de violence politique ont diminué au Bélarus, au Vietnam et au Nicaragua.
Les cinq pays les plus à risque sur le plan politique entre 2010 et 2011 furent l'Iraq avec plus de 35% de tous les incidents et attentats, le Pakistan (15%), l'Afghanistan (13%), l'Inde (8%) et Israël (7%).

Document Aon.
La gestion du risque en entreprise
Une attaque terroriste, qu'elle ait lieu dans une entreprise ou près de ses quartiers peut avoir des conséquences sur les ressources humaines, endommager les bâtiments, interrompre l'activité, soulever des responsabilités légales et impacter à long terme l'image et la réputation de la société.
De nos jours, les attaques terroristes sont considérées comme un risque envisageable, y compris dans les démocraties les plus discrètes ou les pays voués au tourisme.
Les affaires devant se poursuivre, les chefs d'entreprises doivent donc s'assurer qu'une gouvernance commune (corporate) et la prise en compte des responsabilités sont bien intégrées dans leur stratégie de gestion de crise.
C'est le rôle de la fonction de Risk Manager épaulé par les avis des responsables de la sécurité, les auditeurs et les RH, le pouvoir de décision revenant au Comité de direction.
A moins d'appartenir à la mafia, le risque de terrorisme est typiquement un risque que l'on transfert à une compagnie d'assurance, ce qui ne retire pas pour autant les effets de la responsabilité de l'entreprise.
Des polices d'assurance peuvent couvrir autant le risque de terrorisme individuel que la violence politique organisée touchant les biens de l'entreprise.
Néanmoins, si vous lisez votre contrat d'assurance privé vous constaterez que généralement votre assureur ne couvre pas ce genre de risque qu'il juge imprévisible et peu probable, au même titre que celui de grève, d'émeute et de guerre.
Aon
La société américaine Aon dispose de plusieurs succursales en Europe. Aon propose différentes approches de la gestion du risque liée au terrorisme combinées à des conseils en gestion de crise et de transfert de risque afin que les entreprise mettent en place les solutions les plus appropriées en termes d'efficacité et de rentabilité.
Aon a développé plusieurs logiciels d'évaluation de risque ainsi que son propre indice de maturité de risque.

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