dimanche 19 août 2007

L'histoire du Tibet est toujours censurée en Chine

"Renmin Ribao", "Le quotidien du Peuple", l'organe central du Parti Communiste chinois, publie sur son site Internet un résumé en français de l'histoire du Tibet. Connaissant un peu le sujet, par acquis de conscience je lis le texte et, comme par hasard, je constate que l'invasion du Tibet de 1950, l'insurrection de Lhassa de 1959 ainsi que les évéments violents qui se sont déroulés depuis 1987 ont carrément été passés sous silence ! Jugez par-vous même de l'objectivité du Parti Communiste chinois avec cet extrait pour le moins édulcoré :
La République populaire de Chine et le Tibet
"Au lendemain de la fondation de la République populaire de Chine en 1949, le gouvernement central adopta le principe de libération pacifique à l'égard du Tibet. En janvier 1950, il notifia aux autorités tibétaines l'envoi d'une délégation à Beijing pour négocier la libération pacifique." Le drapeau officiel du Tibet.
"Le 14e Dalaï-Lama accepta la proposition de négociation de paix et adressa en janvier 1951 au gouvernement central une lettre acceptant d'envoyer une délégation pour « chercher à régler le problème du Tibet ». "
"Le mois suivant, il nomma Ngapoi Ngawang-Jigme comme premier représentant plénipotentiaire du gouvernement local du Tibet pour négocier avec le gouvernement central à Beijing. Les pourparlers aboutirent le 23 mai 1951 à un consensus sur les problèmes relatifs à la libération pacifique du Tibet. Ensuite a été signé à Beijing l'Accord entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet."
"Ce document bénéficia de l'approbation de la population tibétaine. Dans un télégramme qu'il adressa le 24 octobre de la même année au président Mao Zedong, le Dalaï-Lama disait que le gouvernement local, les lamas et les populations laïques du Tibet le soutiennent l'accord à l'unanimité. Le surlendemain, l'Armée populaire de Libération entra à Lhassa, aujourd'hui capitale de la Région autonome du Tibet."
"En 1954, le Dalaï-Lama et le Panchen Erdini se rendirent ensemble à Beijing pour participer à la première Assemblée populaire nationale (parlement chinois). Ils furent élus respectivement vice-président et membre du Comité permanent de l'APN. Cinq ans après, le Tibet a connu une réforme démocratique, qui mit fin au régime féodal de servage caractérisé par la fusion du temporel et du spirituel. Entre-temps ont été abolis les Codes en 13 articles et le Code en 16 articles, qui divisaient hiérarchiquement la population tibétaine en trois catégories et en neuf classes : les propriétaires de serfs et d'esclaves avaient le pouvoir d'infliger aux derniers la torture cruelle et les autres supplices allant jusqu'à arracher les yeux, couper les oreilles, les mains et les pieds."
"La Région d'autonome du Tibet a été fondée en 1965. Elle jouit d'une large autonomie en ce qui concerne la législation, l'emploi de la langue et de l'écriture, l'économique, les finances, la culture, l'éducation le personnel, la gestion et l'exploitation des ressources naturelles." Fin de l'article et fin de l'extrait.
La censure
Que devient l'invasion du Tibet par les Chinois en 1950, la révolte des Tibétains de 1956 et les événements sanglants de 1959 dans cette histoire ? Que deviennent les manifestations de 1987 et les répressions de 1995 et 2001 ? Des "faits divers", messieurs les chinois ? Près de 100000 Tibétains victimes du régime communiste sont ainsi ignorés et méprisés par les autorités chinoises ! Quant à comparer un système philosophique, pacifique et tolérant par nature avec un régime féodal, c'est sans commentaire !
Ainsi qu'on le constate, les membres du Parti communiste chinois et les journalistes à leur solde continuent à nous mentir et à censurer tous les événements qui se déroulent au Tibet ou les activités des dissidents !
Rappelons donc les faits à ces membres du Parti communiste qui se défendent d'être des oppresseurs. L'histoire ne plaide pas en leur faveur.
Histoire de l'oppression chinoise au Tibet
Le 7 octobre 1950, quelque 40000 soldats chinois franchissent la frontière et envahissent le Tibet. Le régime chinois déclare "vouloir libérer le Tibet de l’impérialisme étranger et affirme qu’il fait partie de la Chine". Mais le Tibet s’opposa résolument aux allégations chinoises. Le 14e Dalaï-Lama, Thubten Gyatso (Tenzin Gyatso), lance un appel à la communauté internationale, qui restera sans réponse. Le Dalaï-Lama est alors contraint de signer l’accord en 17 points imposé par la Chine, qui oblige le Tibet à renoncer à sa souveraineté. Le potala à Lhassa, aujourd'hui sous contrôle chinois. La partie blanche est réservée à l'administration, la partie rouge-brune aux moines.
En 1956, les Tibétains se révoltent contre l'occupant chinois à Litang dans le Kham, révolte qui s'étendra dans toute la région.
En 1957 et 1958, la rébellion s'étend aux secteurs de l’Amdo, puis en 1958 et 1959, dans la Région autonome du Tibet, le Ü-Tsang, avant de s'étendre à l'ensemble du pays. A partir de cette époque, la répression chinoise à l’encontre des populations et des religieux tibétains n' a cessé d’augmenter.
Le 10 mars 1959, des dizaines de milliers de Tibétains descendent dans les rues de la capitale Lhassa pour réclamer l’indépendance de leur pays. Devant l'avancée des troupes militaires chinoises, le 14e Dalaï-Lama est contraint de fuir son pays et se réfugia en Inde. Il sera suivi par environ 100000 Tibétains.
Cette insurrection sera écrasée dans la brutalité et le sang par l'armée chinoise. Officiellement, 87000 Tibétains furent tués entre mars 1959 et septembre 1960, dans le seul secteur de Lhassa.
En 1961, le 14e Dalaï-Lama refonda l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine à Dharamsala, en Inde, puis l'Institut Chakpori de médecine tibétaine à Darjeeling.
Depuis, les Tibétains en exil, notamment en Inde et au Népal (ainsi qu'en France et en Belgique), ont toujours dénoncé l'oppression dont ils font l'objet et le risque de disparition de leur culture.
Selon Amnesty International, depuis 1987, plus de 214 tentatives de manifestations pacifiques pour l'indépendance ont été réprimées. Les manifestants arrêtés sont emprisonnés dans des camps de travail. Tous ont été condamnés à des peines allant de 3 à 20 ans de prison.
En 1989, une manifestation de Tibétains finit à nouveau dans un bain de sang. Comme dans d'autres villes chinoises, les autorités de Pékin ont installé des caméras de sécurité à Lhassa pour surveiller les éventuelles manifestations de rue.
Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï-Lama, aujourd'hui exilé en Inde.En 1995, la répression religieuse recommence au Tibet. La résidence du jeune Panchen Lama, Gedhun Choekyi Nyima, est placée sous surveillance par les autorités chinoises, action qui sera dénoncée par de nombreuses ONG internationales.
En 2001, les chinois détruisent l’institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok, également mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances douteuses.
En 2005, Tenzin Delek Rinpoché est condamné à la prison à vie.
Devant cette situation alarmante, beaucoup de grands maîtres du bouddhisme tibétain ont été contraints à l'exil, comme le fit en 1998 Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché, ainsi que le 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje en 2000.
Tout récemment, début août 2007, à un an des Jeux Olympiques de 2008 et alors que Pékin invitait le monde à visiter la Chine, un activiste de l'organisation Free Tibet a ouvert un blog à Beijing tandis que six autres activistes ont dressé une affiche sur la Grande Muraille de Chine. L'affiche fut rapidement retirée et les activistes furent aussitôt arrêtés par la police. Ils furent relachés peu de temps après. Les activistes ont eu le temps de filmer l'événement avec un GSM et de diffuser les images sur Internet.
Entre-temps Amnesty International continue de dénoncer la répression, l'emprisonnement et les tortures dont sont victimes les Tibétains en Chine.
Commentaires
Voilà l'histoire réelle du Tibet moderne ! Les Tibétains font toujours l'objet de répressions et sont obligés de prendre des risques pour faire entendre leur voix. Alors qui faut-il croire, la presse chinoise au service du Parti communiste de Pékin ou les Tibétains qu'on opprime et les ONG qui dénoncent la répression ?
Oui, la Chine est un grand pays, le plus grand pays d'oppression et ce ne sont pas les JO qui y changeront quelque chose, mais l'attitude de l'Occident vis-à-vis du régime de Pékin. Or nous savons que l'argent n'a pas d'odeur et que pour conquérir l'immense marché chinois, les gouvernements Occidentaux comme les sociétés privées (notamment les multinationales et les sociétés de e-commerce) sont prêts à fermer les yeux sur les violations des Droits de l'Homme en Chine.
Si vous voulez agir, il ne reste qu'une chose à faire, souscrivez aux ONG qui défendent le Tibet, notamment à Amnesty International qui relaye les actions de Free Tibet.
Pour plus d'information sur les actions en faveur du Tibet, consultez International Campaign for Tibet et le blog Beijing Wide Open. Rappelons que les blogs Oser et Weise de l'auteur et activiste Woeser ont été fermés par les autorités.

1 commentaire :

  1. je crie à l'aide internationale pour le tibet, un patrimoine que les chinois veulent et que ont déjà bouleversé. Nul n'est responsable de leur majorité, faire 100 enfants par famille, non même les africains ont dit non. Alors chers chinois les mots tels que : barbarie-colonisation-colonialisme, ne font plus partie du vocabulaire des autres etats.
    Merci de laisser les tibetains en paix car ils sont les hommes de paix.

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