M.Spock, la tête pensante de "Star Trek" n'est plus seulement un héro de science-fiction mais il vient de faire undirie entrée remarquée sur Internet. Et elle n'est peut-être pas si bienvenue que cela.
Un moteur d'indexation des individus
Spock.com est un outil de recherche d'information sur le profil des individus (spock est l'acronyme de "single point of contact [by] keyword"). Il vous permet d'obtenir le profil d'une personne, une célébrité, un homme d'affaire, un personnage public ou tout simplement de l'un de vos amis si son profil a été encodé.
Spock prétend avoir déjà indexé plus de 100 millions de personnes, des millions s'ajoutant chaque jour.
Spock.com est un outil de recherche d'information sur le profil des individus (spock est l'acronyme de "single point of contact [by] keyword"). Il vous permet d'obtenir le profil d'une personne, une célébrité, un homme d'affaire, un personnage public ou tout simplement de l'un de vos amis si son profil a été encodé.
Spock prétend avoir déjà indexé plus de 100 millions de personnes, des millions s'ajoutant chaque jour.
Si vous tapez le mot "Belgium" par exemple sans autre filtrage, Spock vous affichera une liste de plus de 118000 personnes ! Tapez le mot "France", il affichera plus de 290000 personnes ! Rassurez-vous, pour le moment la plupart des internautes ne sont pas encore dans la base de données. Mais à terme, Jay Bhatti, co-fondateur de la société (et transfuge de Microsoft), souhaite ficher toute la population humaine, quitte à empiéter sur la vie privée !
Méthode d'indexation
L'outil fonctionne comme Google. Il recherche des informations sur le web et agrège leur contenu. Si l'ensemble est pertinent, il crée un profil. Bhatti encourage même les internautes à compléter les profils. Mais de ce fait, le système peut perdre sa fiabilité et contenir des informations mal interprétées voire fausses. Pour préserver sa crédibilité, Bhatti affirme que "le profil soumis doit suivre un procédé très strict qui permet de s'assurer qu'il ne s'agit pas de fausses informations". Si après vérification, le profil s'avère fiable, il est mis en ligne et est accessible à tous.
Selon Bhatti, chacun dispose d'un droit de regard et de rectification sur son profil et peut même le supprimer de la base de données.
Selon Bhatti, chacun dispose d'un droit de regard et de rectification sur son profil et peut même le supprimer de la base de données.
Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que la personne doit s'inscrire pour effectuer cette correction.
Le programme est toujours en version bêta et gratuit et ne dispose généralement, au mieux, que du nom et du prénom de la personne, son portrait, son sexe, son âge, sa religion, son parti politique, sa profession, la ville et le pays où il réside, son site Internet et la fonction qu'il occupe s'il travaille ou un résumé de sa biographie. En complément, il peut afficher des liens internes vers ses relations, des catégories (tag) pointant vers des individus partageant le même profil ou vers des sites externes le concernant.
Le programme est toujours en version bêta et gratuit et ne dispose généralement, au mieux, que du nom et du prénom de la personne, son portrait, son sexe, son âge, sa religion, son parti politique, sa profession, la ville et le pays où il réside, son site Internet et la fonction qu'il occupe s'il travaille ou un résumé de sa biographie. En complément, il peut afficher des liens internes vers ses relations, des catégories (tag) pointant vers des individus partageant le même profil ou vers des sites externes le concernant.
Ainsi on apprend par exemple que Brigitte Bardot est classée parmi les personnes critiquant l'Islam, que Serge Gainsbourg était juif ou que Elton John est un activiste homosexuel.
Certes, parfois les données ne sont pas totalement exactes, certains ministres ayant changé de poste ou ne sont pas encore nommés au poste indiqué par exemple. Au cours d'une recherche générale, Spock peut également afficher des informations ("gay" par exemple) qui n'apparaissent plus dans la fiche personnelle de l'individu.
Et le droit dans tout cela ?
Spock.com contient donc des informations personnelles (religion, affinités politiques, tendances sexuelles, etc) que le droit européen interdit de divulguer sans l'accord préalable et écrit de la personne concernée.
Mais Spock.com est une société de droit américain, établie à Redwood City, en Californie. Des dizaines de moteurs de recherche existent aux Etats-Unis dont Google et Yahoo sont les plus connus. Spock n'est qu'un moteur de plus dédié aux profils des personnes.
En effet, il existe déjà deux autres sites : Wink qui compte plus de 210 millions de profils et ZoomInfo qui contient 37 millions de profils de particuliers et 3.5 millions de profils de sociétés. Un peu à l'instar de Monster, ZoomInfo est un outil utilisé à la fois par les particuliers à la recherche d'un emploi et les employeurs cherchant des candidats. Le système est sain, il n'y a aucune malveillance et personne ne s'en plaint à ce jour.
"Les internautes peuvent se sentir attaqués en voyant des informations les concernant agrégées de cette manière, surtout s'ils n'ont pas choisi de le faire par eux-mêmes", reconnaît Derek Slater, de l'Electronic Frontier Foundation. Malgré tout, ces moteurs de recherche "ont le droit de parler librement de données qui relèvent du domaine public", nous dit Slater.
Selon le droit américain, les moteurs de recherche sont considérés comme tierces parties fournissant de l'information et ne peuvent pas être tenues responsables du contenu qu'ils fournissent.
La loi américaine autorise donc ce genre d'activité et protège les moteurs de recherche. Même les puissants lobbies reconnaissent qu'ils n'ont aucun pouvoir pour empêcher ce fichage des individus, qui est tout à fait légal au pays de toutes les libertés.
Du web social au dérapage
Spock exploite essentiellement ce qu'on appelle les "réseaux sociaux", des sites Internet où se réunissent des personnes partageant les mêmes centres d'intérêts et où ils peuvent échanger des commentaires, envoyer des e-mails, chater, créer leur blog, etc. Citons notamment Bebo, Friendster, MySpace et Linked In, ainsi que des sites plus généraux comme Wikipedia.
Actuellement, les informations mises en ligne sont anodines et le plus souvent approuvées par leur propriétaire, quand il en est informé.
En effet, il existe déjà deux autres sites : Wink qui compte plus de 210 millions de profils et ZoomInfo qui contient 37 millions de profils de particuliers et 3.5 millions de profils de sociétés. Un peu à l'instar de Monster, ZoomInfo est un outil utilisé à la fois par les particuliers à la recherche d'un emploi et les employeurs cherchant des candidats. Le système est sain, il n'y a aucune malveillance et personne ne s'en plaint à ce jour.
"Les internautes peuvent se sentir attaqués en voyant des informations les concernant agrégées de cette manière, surtout s'ils n'ont pas choisi de le faire par eux-mêmes", reconnaît Derek Slater, de l'Electronic Frontier Foundation. Malgré tout, ces moteurs de recherche "ont le droit de parler librement de données qui relèvent du domaine public", nous dit Slater.
Selon le droit américain, les moteurs de recherche sont considérés comme tierces parties fournissant de l'information et ne peuvent pas être tenues responsables du contenu qu'ils fournissent.
La loi américaine autorise donc ce genre d'activité et protège les moteurs de recherche. Même les puissants lobbies reconnaissent qu'ils n'ont aucun pouvoir pour empêcher ce fichage des individus, qui est tout à fait légal au pays de toutes les libertés.
Du web social au dérapage
Spock exploite essentiellement ce qu'on appelle les "réseaux sociaux", des sites Internet où se réunissent des personnes partageant les mêmes centres d'intérêts et où ils peuvent échanger des commentaires, envoyer des e-mails, chater, créer leur blog, etc. Citons notamment Bebo, Friendster, MySpace et Linked In, ainsi que des sites plus généraux comme Wikipedia.
Actuellement, les informations mises en ligne sont anodines et le plus souvent approuvées par leur propriétaire, quand il en est informé.
A terme, comme Monster et ZoomInfo, cet outil pourrait très bien intéresser les employeurs à la recherche de personnel.
Le moteur de recherche peut toutefois devenir incontrôlable car une mauvaise interprétation des données pourrait provoquer des préjudices moraux à l'image des personnes concernées et même porter atteinte à l'image de leur société le cas échéant, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. Les tribunaux civils et de commerce nous rappellent régulièrement que des criminels sont condamnés pour de tels délits.
Plus près de nous, imaginez qu'un employeur, mais également votre assureur ou votre banquier tombe sur votre profil et y découvre un commentaire ou une activité qui le choque profondément ou une anecdote qui le met en cause...
Car on trouve de tout sur Spock.com, y compris les profils de célibataires extraits de MySpace en quête de l'âme soeur ou d'autres plaisirs comme celui-ci. Heureusement, de temps en temps ces profils sont supprimés. J'ai demandé à Bhatti, ce qu'il pensait de cette dérive, j'attends encore sa réponse. Si comme il le dit, Bhatti assure un contrôle des informations qu'il publie, ce genre de profil tend à prouver le contraire et décrédibilise toute sa base de données.
Protéger vore vie privée
A défaut de pouvoir contrôler Internet, dorénavant, comme cela a déjà été le cas avec Google et de façon générale avec toute publication sur le web, surveillez vos cookies et n'en dites pas trop sur votre vie privée sur Internet, sauf bien entendu si vous marquez votre accord. Le cyberespace n'est pas un lieu privé et il faut s'y aventurer avec certaines précautions.
Comme beaucoup d'activités innovantes dont on pressent un gros potentiel, les dirigeants de Spock.com ne vont pas lâcher la poule aux oeufs d'or. A nous donc de surveiller leurs activités et d'en définir les limites en collaboration avec les instances européennes, tel le BEUC qui s'est déjà attaqué aux activités de Google.
La société
La société Spock a été fondée par Clearstone Venture Partners, une société de capital à risque fondée par David Stern et spécialisée dans Internet (on lui doit Internet Brands, Overture, PayPal, NetZero, MP3.com) et Opus Capital Ventures, une autre venture qui a déjà engagé 1 milliard de dollars dans le web.
La société Spock a été fondée par Clearstone Venture Partners, une société de capital à risque fondée par David Stern et spécialisée dans Internet (on lui doit Internet Brands, Overture, PayPal, NetZero, MP3.com) et Opus Capital Ventures, une autre venture qui a déjà engagé 1 milliard de dollars dans le web.
Spock est une startup qui vient de démarrer grâce à un prêt de 7 millions de dollars, une somme relativement importante pour une activité travaillant exclusivement avec Internet (en Europe, on peut créer une startup de e-commerce avec dix fois moins d'argent). Mais cela s'explique par les investissements matériels et le personnel nécessaires à son activité.
Enfin, la consultation des profils sur Spock.com devrait rester libre d'accès car la société se finance grâce à la publicité.
Dernière nouvelle
Le 30 avril 2009, Spock a été racheté par Intelius qui modifia totalement l'application.
Aujourd'hui l'outil a été rebaptisé iSearch et n'offre plus grand intérêt.
Dernière nouvelle
Le 30 avril 2009, Spock a été racheté par Intelius qui modifia totalement l'application.
Aujourd'hui l'outil a été rebaptisé iSearch et n'offre plus grand intérêt.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire