Une étude publiée le 28 août 2007 par deux analystes britanniques spécialisés en matière de sécurité et intitulée "Envisager une guerre contre l’Iran : un mémoire pour une discussion sur les ADM [Armes de Destruction Massive] au Moyen-Orient" fait une estimation pour le moins terrifiante de la violence destructrice que les Etats-Unis envisagent de déployer lors d’une attaque contre l’Iran. "Les Etats-Unis ont fait des préparatifs dans le but de détruire les armes de destruction massive de l’Iran, son énergie nucléaire, son régime, ses forces armées, son appareil d’Etat et son infrastructure économique dans les quelques jours, sinon les quelques heures qui suivraient un ordre donné par le président George W. Bush", précise cette étude.
L'armada est prêt
Les auteurs de cette étude, Dan Plesch et Martin Butcher s’appuyent sur des sources publiques pour affirmer que "les bombardiers et les missiles à longue portée américains sont d’ores et déjà prêts à détruire en quelques heures 10000 cibles à l’intérieur de l’Iran. Les troupes d’infanterie, de l’armée de l’air et de la marine déjà présentes dans le Golfe Persique, en Irak et en Afghanistan ont la capacité de détruire en peu de temps les forces armées iraniennes, le régime du pays et son Etat."
Déploiement de la flotte US comprenant le porte-avion USS John C. Stennis (CVN-74)
dans le golfe Persique en mai 2007. Elle rejoint l'USS Eisenhower arrivé en janvier 2007.
Une attaque massive
Plesch et Butcher estiment qu’une attaque américaine quelle qu’elle soit ne se limiterait pas aux installations nucléaires iraniennes mais aurait aussi pour objectif d’éliminer sa capacité de réplique par la destruction de ses capacités militaires et de son infrastructure économique. "Toute attaque aura vraisemblablement lieu à une très grande échelle, sur plusieurs fronts, évitant toutefois une invasion terrestre. Une attaque qui se concentrerait sur les armes de destruction massive, laisserait à l’Iran trop d’options en matière de contre-attaque, permettrait que le président Bush soit accusé de n’avoir pas utilisé une force suffisante et laisserait le régime intact", déclarent-ils.
La puissance de feu du porte-avion Nimitz déployé dans le golfe Persique en 2007.
Armement et stratégies
Dans son étude, Plesch qui est directeur du Centre for International Studies and Diplomacy à la School of Oriental and African Studies de Londres, n'avance aucun prétexte d’une entrée en guerre éventuelle des Etats-Unis contre l’Iran, ni ne tire de conclusion sur la probabilité d’une attaque. Mais l'étude décrit les préparatifs du Pentagone et examine les stratégies militaires probables des Etats-Unis dans le cadre d'une "frappe globale" avec intervention de l'US Strategic Command (STRATCOM).
Plesch et Butcher analysent les types de bombardiers et de bombes conventionnelles disponibles et calculent que 100 bombardiers stratégiques, armés chacun de 100 "bombes intelligentes", suffiraient pour détruire 10000 cibles individuelles. "Cette force de frappe est à elle seule suffisante pour détruire toutes les capacités politiques, militaires, économiques importantes de l’Iran ainsi que ses capacités de transport", concluent les auteurs.
L'étude exclut en grande partie l’usage d’armes nucléaires par les Etats-Unis, déclarant que "les conséquences humaines, politiques et environnementales serait dévastatrices tandis que leur valeur militaire resterait limitée". Mais les auteurs considèrent qui si une attaque nucléaire est "très improbable", elle n'est pas impossible.
Dans son étude, Plesch qui est directeur du Centre for International Studies and Diplomacy à la School of Oriental and African Studies de Londres, n'avance aucun prétexte d’une entrée en guerre éventuelle des Etats-Unis contre l’Iran, ni ne tire de conclusion sur la probabilité d’une attaque. Mais l'étude décrit les préparatifs du Pentagone et examine les stratégies militaires probables des Etats-Unis dans le cadre d'une "frappe globale" avec intervention de l'US Strategic Command (STRATCOM).
Plesch et Butcher analysent les types de bombardiers et de bombes conventionnelles disponibles et calculent que 100 bombardiers stratégiques, armés chacun de 100 "bombes intelligentes", suffiraient pour détruire 10000 cibles individuelles. "Cette force de frappe est à elle seule suffisante pour détruire toutes les capacités politiques, militaires, économiques importantes de l’Iran ainsi que ses capacités de transport", concluent les auteurs.
L'étude exclut en grande partie l’usage d’armes nucléaires par les Etats-Unis, déclarant que "les conséquences humaines, politiques et environnementales serait dévastatrices tandis que leur valeur militaire resterait limitée". Mais les auteurs considèrent qui si une attaque nucléaire est "très improbable", elle n'est pas impossible.
Ils estiment que l'explosion de bombes de 300 kT sur 11 sites censés abriter des armes de destruction massive occasionneraient près de 3 millions de morts, sans parler des conséquences à long terme.
Capacités de l'armée US et riposte ennemie
Une bonne partie de cette étude traite des différentes options qu’ont les Etats-Unis pour contrer une riposte iranienne à leur attaque. L’étude évoque également l’existence de plans américains pour contrer tout blocus du détroit stratégique d’Hormuz, dans le golfe Persique, et pour se saisir de la province iranienne occidentale de Khuzestân, où s’effectue la plus grande partie de la production pétrolière du pays.
Elle décrit enfin la capacité de l’armée américaine, stationnée en Irak et en Afghanistan, à détruire l’armée et les bases militaires iraniennes, même si elles se trouvent à des centaines de kilomètres de distance, sans invasion terrestre.
L'étude explore également la capacité de l’Iran à répondre d’autre manière, y compris contre des pays alliés des Etats-Unis ou contre des bases américaines, soit indirectement en encourageant une sédition parmi les Chiites irakiens. Les auteurs considèrent que de tels arguments renforcent la proposition d’une attaque massive plutôt que celle d’une attaque limitée. Ils font aussi observer que l’Iran conservait l’option de contre-frappes à l’aide de missiles. "En même temps, les forces armées américaines se sont préparées à cette éventualité pendant de nombreuses années et il sera difficile d’être le général qui dira au président Bush qu’attaquer l’Iran n’est pas ‘faisable’."
Revue des forces militaires iraniennes.
La diplomatie
Les auteurs de l’étude réfutent de nombreux arguments généralement avancés pour expliquer pourquoi les Etats-Unis n’attaqueraient pas l’Iran. Ils estiment que la probabilité d’un compromis sur le programme nucléaire iranien est "extrêmement faible" étant donné que "les Etats-Unis refusent d’offrir toute garantie de sécurité à l’Iran et s’emploient effectivement et de façon active à affaiblir les autorités iraniennes."
Quant à la tentative de l’Union européenne de servir d’intermédiaire dans un marché avec l’Iran "les responsables américains…se moquent, tant en privé que de façon moins privée, des efforts de l’Europe, qu’ils jugent futiles".
Statut des troupes américaines en Irak
Quant à la question de l'enlisement actuel de l’armée américaine en Irak et le manque de troupes, l’étude estime que "le déploiement de l’armée aux limites de sa capacité, dû à de longs tours de service en Irak est un problème sérieux, mais fournir des forces pour une guerre de courte durée (suivant le modèle de l’invasion initiale de l’Irak) constituerait un bien moindre problème. L’Iran n’a guère la capacité de conduire une attaque militaire conventionnelle en dehors de son propre territoire, donnant aux Etats-Unis de bonnes possibilités de se retirer et d’attendre la suite des événements dans le pays après une attaque du genre de celle décrite dans cette étude."
Quant à la question de l'enlisement actuel de l’armée américaine en Irak et le manque de troupes, l’étude estime que "le déploiement de l’armée aux limites de sa capacité, dû à de longs tours de service en Irak est un problème sérieux, mais fournir des forces pour une guerre de courte durée (suivant le modèle de l’invasion initiale de l’Irak) constituerait un bien moindre problème. L’Iran n’a guère la capacité de conduire une attaque militaire conventionnelle en dehors de son propre territoire, donnant aux Etats-Unis de bonnes possibilités de se retirer et d’attendre la suite des événements dans le pays après une attaque du genre de celle décrite dans cette étude."
La propagande
L'étude ne contredit pas l'existence d'une campagne de propagande de plus en plus importante sur les prétendus programmes nucléaires iraniens que nous avons déjà évoquée. La réelle motivation d’une nouvelle guerre des Etats-Unis contre l’Iran réside dans la tentative de l’administration Bush d’établir une domination des Américainss sur les régions riches en ressources minérales du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Tout ce qui aurait pour conséquence de permettre à des rivaux européens et asiatiques de renforcer leur influence dans ces régions clés est tout simplement intolérable pour l’élite dirigeante américaine, qui se considère toujours comme le "superman" ainsi que nous l'avons expliqué dans un autre article.
L'étude ne contredit pas l'existence d'une campagne de propagande de plus en plus importante sur les prétendus programmes nucléaires iraniens que nous avons déjà évoquée. La réelle motivation d’une nouvelle guerre des Etats-Unis contre l’Iran réside dans la tentative de l’administration Bush d’établir une domination des Américainss sur les régions riches en ressources minérales du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Tout ce qui aurait pour conséquence de permettre à des rivaux européens et asiatiques de renforcer leur influence dans ces régions clés est tout simplement intolérable pour l’élite dirigeante américaine, qui se considère toujours comme le "superman" ainsi que nous l'avons expliqué dans un autre article.
La conclusion
La conclusion de leur étude est plus troublante encore : les préparatifs militaires qui permettraient à l’administration Bush de faire, en peu de temps, d’une grande partie de l’Iran un champ de ruines, sont déjà terminés.
Cet article est un condensé du document original publié par le WSWS le 11 septembre 2007.
La conclusion de leur étude est plus troublante encore : les préparatifs militaires qui permettraient à l’administration Bush de faire, en peu de temps, d’une grande partie de l’Iran un champ de ruines, sont déjà terminés.
Cet article est un condensé du document original publié par le WSWS le 11 septembre 2007.
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