Les véhicules futuristes du Salon de Tokyo

Pour le consommateur qui veut s'informer sur l'évolution du parc automobile et sur l'aspect que prendront les véhicules du futur, rien de tel que les "Motor shows", les salons automobiles.

Le 40eme Salon automobile de Tokyo qui se déroule du 26 octobre au 11 novembre 2007 n'a pas démenti à sa réputation de vitrine du futur. Voyez plutôt les cinq concept cars suivants qui nous donnent une idée de ce à quoi ressembleront les véhicules de demain.

Petit comme une Suzuki PiXY
Suzuki a dévoilé un nouveau concept baptisé "Sustainable Mobility Concept" (concept de mobilité durable) associant un transporteur, le Suzuki Shared Coach (SSC) et une capsule baptisée PiXY qui s’inscrivent pleinement dans le cadre des véhicules de l'avenir, alliant technologie et écologie.
Le PiXY est un véhicule individuel électrique d'environ 1.60m de hauteur et deux fois plus étroit qui se gare n'importe où. Selon le fabriquant le PiXY est destiné aux petits trajets tandis que pour les plus grandes distances et les transports groupés, deux PiXY peuvent monter dans le transporteur SSC à propulsion électrique. Ce véhicule est avant tout destiné aux personnes à mobilité réduite.
Ca tourne pour la Nissan Pivo 2
Nissan propose le Pivo 2, un véhicule compact de 2.7 m de longueur dont l'habitacle pivote sur 360°. Grâce à ce système, plus besoin de regarder derrière soi pour faire une marche arrière, il suffit de tourner l'habitacle. Il est équipé de quatre caméras pour visualiser les angles morts.

Les moniteurs de contrôle diffusant les images des caméras sont situés sur les montants du pare-brise.

Parmi les autres originalités, le conducteur s’installe au milieu. La Nissan Pivo 2 est équipée de 3 sièges et d’une commande infrarouge intégrée aux instruments de bord pour commander la navigation ou la radio sans quitter les mains du volant.
Ce concept est propulsé par une moteur électrique alimenté par une batterie lithium-ion. Il atteint une vitesse d'environ 80 km/h.
Doux et ludique comme une Honda Puyo

C'est sans nul doute le concept le plus délirant. Voici un véhicule dont la carrosserie est souple et gélifiée ! C'est la solution que Honda a trouvé pour éviter de blesser les piétons.

La carrosserie est entièrement lisse et même luminescente, histoire d'être bien visible par les piétons !
Sorte de petite bulle vitrée, cet étrange véhicule dispose de deux places et se conduit avec un joystick.

Les portes style papillon s'ouvrent en remontant vers l'avant. Comme la Nissan Pivo 2, pour les manoeuvres de parking, les petites roues du Puyo pivotent à 90°.

Enfin, écologie oblige, le Puyo fonctionne grâce à un système de pile à combustible et ne pollue donc pas.
Futuriste comme la Mazda Taiki

Mazda a présenté son quatrième concept car autour du thème Nagare (les flux), le modèle "Taiki" qui signifie atmosphère.

Waow ! Ough ! Mm ! Les onomatopées ne manquent pas quand on voit un tel engin à la Batman ! A la fois futuriste, superbe, bizarre, extraordinaire voire anticonformiste, ce projet est plus qu'une étude de style.

En effet, les ingénieurs de Mazda ont réalisé un prototype "faisant le lien entre le concept car et la réalité". Et de fait, la Taiki roule, équipée du nouveau moteur rotatif Renesis 16X de 1.6 l (2x 800 cm3), le successeur du moteur Renesis 13B-MSP équipant la Mazda RX8.

C'est le premier moteur à essence de ce type à injection directe. Sa chambre de combustion présente une forme trochoïdale (en haricot). Ce moteur est 20% plus puissant et économise 20% d'essence comparé au modèle 13B. Il devrait équiper les futurs Mazda sport à partir de 2011. Quelques images de ce prototype sont présentées sur le site Vroom.

Le Toyota i-Real

Dans la série des Sigway et autres engins monoplaces, voici le concept i-Real de Toyota. Le constructeur japonais avait déjà présenté en 2005 le i-Unit biodégradable puis le i-Swing en 2006, mais ce véhicule ci est plus évolué.

Pour le pur plaisir de la conduite, le i-Real de Toyota est une sorte de "chaise roulante", certes de luxe et au design futuriste, un tricycle disposant de deux roues à l'avant et d'une à l’arrière. Cette dernière est mobile. En se rapprochant de l'habitacle, elle permet de diminuer l’empattement et de gagner en manoeuvrabilité à faible vitesse. A l'inverse, dès que le véhicule prend de la vitesse, la roue arrière s’éloigne et permet notamment d’abaisser le centre de gravité de l’engin pour augmenter son comportement routier et ses performances. Sa vitesse maximale est de 30 km/h.
Les commandes sont dans les bras du fauteuil. L'i-Real est complété par des avertisseurs sonores et l'éclairage nécessaire.
Enfin, plus étonnant, sa structure en fibre de carbone s’incline dans les virages, comme le font certaines motos tricycles comme la Carver One, la Piaggio MP3 ou la BWM Clever. A vitesse maximale, les sensations sont telles que la conduite de l'i-Real demande un peu d'habitude.

Et l'Europe ?

Notons que tous ces concepts cars sont japonais, comme si les autres pays ne s'intéressaient pas à cette technologie, même si MDI ou Renault planche également sur ce genre de véhicule.

Concernant les petites voitures citadines, tout semble indiquer que nos designers européens ou anglo-saxons manquent franchement d'imagination ou ne veulent pas s'attaquer à ce segment.

En effet, en général les grands constructeurs occidentaux comme Audi, BMW, Citroen, GM, Mercedes, Peugeot ou Volvo parmi d'autres s'intéressent plus aux berlines et aux voitures de sport, exceptionnellement aux tricycles, qu'aux petits véhicules individuels ou à deux places.

Leur stratégie obéit sans doute à une analyse du marché et à l'urbanisation de nos villes qui n'ont pas (encore) la densité des villes japonaises.

Mais il faudra pourtant un jour que nos constructeurs s'attaquent également à ce segment des petits voitures propres, à défaut de quoi ils ne prendront conscience de l'importance de ce marché que le jour où nos routes seront envahies de voitures électriques japonaises !

Voyez également les prototypes présentés au Salon de Genève, où Toyota avait toujours une longueur d'avance sur ses concurents, même si le constructeur nippon travaillait en collaboration avec des constructeurs européens et notamment français.

A se demander si les Européens s'intéressent vraiment aux voitures propres et hybrides de l'après-Kyoto. S'ils sont effectivement présents sur le marché, c'est presque anecdotique.