Réduire ses risques cardio-vasculaires après 45 ans

Une équipe de chercheurs américains a démontré qu'il était possible de réduire les risques cardio-vasculaires et par conséquent de mieux vivre et plus longtemps, même après 45 ans, à condition d'opter pour une bonne hygiène de vie.
Le professeur Dana E. King et son équipe spécialisée dans la médecine familiale à l'Université Médicale de Caroline du Sud (MUSC/DFM) ont analysé les dossiers de 15700 femmes et hommes qui avaient participé à l'étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities). Tous avaient entre 45 ans et 64 ans et ont été soumis à des visites médicales régulières pendant 10 ans.
Les résultats de cette étude ont confirmé que l'adoption de 4 "comportements sains", même après 65 ans, permettait de réduire de 35% les risques cardio-vasculaires, et de 40% le risque de mortalité ! Ce qui est loin d'être négligeable. Des comportements par ailleurs peu contraignants. Il suffit de manger 5 fruits et légumes par jour, de faire au moins 2 heures et demie de sport par semaine, de maintenir son indice de masse corporelle (IMC) entre 18.5 et 29.9 kg/m2, et bien sûr d'arrêter de fumer.

Les auteurs insistent sur le fait "que les bénéfices constatés ne sont intervenus que lorsque les participants respectaient les quatre conseils d'hygiène de vie. Sinon, l'intérêt s'est révélé beaucoup moins significatif".

Explications

Plusieurs facteurs augmentent le risque cardio-vasculaire, parmi lesquels le cholestérol, l'hypertension, le tabagisme et la sédentarité, sans parler des pathologies et maladies cardiovasculaires (par ex. l'insuffisance coronarienne aiguë et ses séquelles pouvant aller jusqu'à l'infarctus du myocarde). Ces facteurs de risques sont donc très importants et il ne faut surtout pas les sous-estimer passé 40 ans et surtout après 65 ans.
Rappelons que l'IMC se calcule simplement en faisant le rapport entre le poids exprimé en kilos, divisé par le carré de la taille exprimée en mètres (Par ex. si vous mesurez 1.75 m et pesez 65 kg, votre IMC est de 65/(1.75*1.75) = 21.2).

Quant aux 5 fruits et légumes, on y arrive facilement : un jus de fruit au matin éventuellement avec un bol de céréales aux fruits (par ex. Kellogg's Extra Fruit), des légumes, un jus de fruit et un fruit à midi, un fruit ou un yaourt maigre aux fruits dans l'après-midi, des légumes en salade ou un fruit au diner et enfin un fruit au soir.

A propos d'alimentation, cette étude ne dit pas que le risque cardio-vasculaire dépend également du type de nourriture que l'on mange. Il est ainsi bien connu que le fait de manger 2 à 3 fois par semaine du poisson est bénéfique pour la santé. Le poisson est riche en acides aminés nécessaires à la croissance des cellules, en fer et en oligo-éléments ainsi qu'en vitamines (B, B2, B12, PP, etc).

Les oméga-3, des acides gras essentiels, réduisent également le risque de maladie cardio-vasculaire. Ils sont présents non seulement dans l'huile de foie de morue (Cf les Eskimos) mais également dans les poissons gras, l'huile végétale (colza, tournesol), les pépins de raisins, les noix, le maïs, le beurre, les œufs entiers... Accessoirement, les oméga-3 peuvent soigner la dépression, le stress ou l’anxiété sans médicaments, ni psychanalyse.

Pour le sport, il faut en général que les personnes changent d'habitude et se forcent à sortir du cocon chaud et feutré de leur domicile pour aller au club d'entraînement, à la piscine ou pour faire régulièrement une balade de quelques kilomètres. Moins de 2 heures de sport par semaine sont insuffisants pour produire un effet durable sur la santé. A partir de 2h à 2h30, l'effet devient visible et vous y prenez goût. Bien sûr il est plus facile de sortir à deux que seul.
Enfin, tout le monde connaît les méfaits du tabagisme et de l'alcool.
Si vous respectez déjà plusieurs de ces consignes, vous pourrez plus facilement suivre ce régime qu'une personne qui ne surveille pas son hygiène de vie. Alors profitez-en, car cela peut vraiment améliorer votre santé, votre longévité et réduire vos risques cardio-vasculaires.

Le compte-rendu de cette étude a été publié le 2 juillet 2007 dans le magazine "The American Journal of Medicine".