mercredi 2 mai 2007

Le réchauffement climatique et l'après-Kyoto

A l'intention des irréductibles qui pensent encore que le climat se porte bien et que l'homme peut polluer l'air et les océans sans vergogne, voyons concrètement quels sont les effets visibles de l'augmentation de l'effet de serre, des "polluants stock" comme l'on dit, sur l'environnement.

 Carte des anomalies de température en Europe en juillet 2001 comparée à juillet 2003. Les écarts atteignirent 10°C dans le sud-est de la France. En 2003, même en Belgique la température atteignit 40°C durant plusieurs semaines ! C'était un record historique. Rien qu'en France, cette canicule provoqua le décès de 3000 personnes âgées.

Rappelons tout d'abord que les modèles numériques indiquent que l'effet de serre se traduit dans le Pacifique subtropical, l'Atlantique Nord et en Europe de l'Ouest par un réchauffement climatique, tant de l'air que de l'eau des océans. Mais ce réchauffement est-il anormal ?
On ne peut pas dire aujourd'hui qu'il y a un lien de cause à effet entre l'effet de serre et les canicules locales, les inondations ou les tempêtes que nous subissons depuis quelques années et de manière répétée. Jusqu'à preuve du contraire ces événements sont exceptionnels et doivent êre traités comme tels pour différentes raisons que nous allons exposer.
Ceci dit, plusieurs phénomènes inquiétants tels que la fonte des glaces, la montée du niveau des mers ou la douceur des hivers aux latitudes tempérées nous indiquent que nous assistons à un déréglement climatique qui affecte directement la survie des populations vivant tant sur la terre, dans l'air que dans les océans. Indirectement, ces fluctuations nous affectent puisque certaines parmi ces créatures font partie de notre alimentation, principalement les poissons. Faisons un rapide inventaire de ces phénomènes sources d'inquiétude pour l'avenir :
- Les canicules
- La fonte des glaciers
- La fonte de la banquise
- La fonte des glaces du Groenland
- La douceur des hivers
- Le réchauffement des mers
- Le changement du régime des pluies
Il faut y ajouter tous les phénomènes associés (sécheresse, inondations, tornades, tempêtes, disparition du plancton, chute de la production des oeufs de poisson, migration lessepsienne, migration des insectes tropicaux, surmortalité chez les animaux, etc).
Le glacier Muir en 2004.Ceci dit, établir un lien entre des événements locaux jugés anormaux et le réchauffement climatique est prématuré car les données climatologiques semblent indiquer que ces phénomènes restent exceptionnels même si les inondations, les tempêtes de neige et les canicules se répètent plus souvent ces dernières années.
En Occident comme ailleurs, il faut également tenir compte de l'aménagement du territoire et des constructions disposées parfois en dépit du bon sens le long de cours d'eau ou des plages connus historiquement pour leurs crues ou leur tsunami quand les habitations ne sont pas installées sur des versants instables ou sur d'anciennes mines. Les communes à risques sont aujourd'hui sensibilisées à ce problème qui peut coûter très cher à l'Etat lorsqu'il faut dédommager les sinistrés.
Les responsables communaux et régionaux tentent de réparer les erreurs du passé en réaménageant le territoire. A défaut de pouvoir résoudre le problème à la source faute de consensus, parmi les solutions efficaces il y a l'interdiction de construire dans les zones inondables, le réaménagement des berges des grands fleuves (Loire, Rhin, Danube, etc) et l'aménagement de zones tampons sous forme de réserves naturelles inondables qui font office de lieu touristique en temps normal. Cependant, ces réalisations n'ont aucun impact sur la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère qui demeure une préoccupation majeure.
Si ces crues et autres glissements de terrains restent exceptionnels des changements à grande échelle comme la fonte des glaces, l'élévation du niveau des océans ou de la température des mers sont les signes d'un changement en profondeur et durable.
Nos responsables ont été informés de l'état critique de notre environnement dans les années 1970. Mais poussés par le vent du succès économique et leur image publique, ils n'y ont prêté aucun intérêt durant plus de 10 ans jusqu'au jour où les scientifiques leur ont montré les tendances, chiffres à l'appui.
Aujourd'hui, si nous voulons renverser la tendance climatique actuelle, nous devons tous appliquer en toute rigueur les recommandations du Protocole de Kyoto signé en 2001 dont l'objectif visait à réduire les émissions des gaz à effet de serre. En corollaire tous les signataires souhaitaient l'application du principe "pollueur-payeur" (viser l'efficacité économique, minimiser la pollution et respecter l'équité en faisant payer les pollueurs).
Aujourd'hui il faut bien constater que les avancées en ce domaine sont faibles car tous les Etats cherchent avant tout à protéger leur économie avant de s'occuper d'environnement. Ceci dit il y a des avancées, mais uniquement dans les pays les plus développés et les initiatives sont souvent locales.
Mais une chose est certaine. Si nous continuons à nous voiler la face et continuons à vivre égoïstement, demain sous l'injonction des instances européennes c'est l'Etat qui imposera des règles beaucoup plus sévères aux industriels et à la population. Ne lui offrons pas cette chance mais pensons plutôt à préserver la terre de nos enfants.

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