lundi 24 septembre 2007

La vie sexuelle des Belges

La firme Durex a réalisé une enquête sur la sexualité en 2007. L'étude basée sur un échantillon de 3426 personnes dans le monde montre que l’appétit sexuel des Belges n’est pas au beau fixe.
Ainsi, un Belge avait 103 rapports sexuels en 2007, contre 105 rapports en 2004 et 136 en 2003. Mais soyez rassurés : cette baisse de rendement s'observe un peu partout dans le monde.
En France par exemple, le pays a priori le plus «sexy», les Français déclarent avoir 137 rapports par an. La moyenne mondiale était de 103 rapports par an.
Cette étude nous apprend également que chez les Belges, l’âge moyen du premier rapport sexuel se situe à 17.2 ans (17.7 ans dans le monde), la première éducation sexuelle se fait à l’âge de 12 ans et 5 mois, 21% des Belges ont un vibromasseur (27% dans le monde), 1 Belge sur 3 trouve excitant de regarder du matériel pornographique; 19.9 minutes sont consacrées aux préliminaires (19.7 minutes dans le monde); 42% ont un orgasme à chaque rapport (mais 61% des Italiens qui sont en tête dans le classement mondial); la célébrité féminine la plus sexy est Angelina Jolie, et son compagnon, Brad Pitt, arrive en tête du classement masculin.
Il y aurait une différence notable entre la Flandre et la Wallonie : 23% des Wallonnes affirment avoir simulé un orgasme au mois une fois sur les 12 derniers mois, contre 17% des Flamandes. Enfin, une dernière note : les francophones trouvent que l’accent bruxellois (26%) est l’accent le plus sexy, suivi de l’accent liégeois (19%) et de l’accent hennuyer (15%).
L'enquête de Test Achats
A son tour, le magazine des consommateurs "Test Achats" a mené en 2006 une grande enquête sur le comportement sexuel des Belges. L'échantillon se compose de 1500 Belges entre 18 et 74 ans.
Ce sondage publié dans le N° 72 avril-mai 2006 du magazine portait sur le comportement sexuel et la perception que les Belges ont de leur vie affective, la fréquence et la nature des rapports sexuels, l’utilisation de moyens contraceptifs. D’autres aspects ont également été abordés comme l’avortement, les abus sexuels ou encore le mariage homosexuel.
Quelques conclusions marquantes
Il ressort de cette étude que es abus sexuels sont tout sauf marginaux; l’avortement, 15 ans après sa légalisation, est très bien accepté par l’opinion publique belge et les Belges restent très partagés sur l’adoption par un couple homosexuel.
A côté de cela, la majorité des répondants disent vivre une relation stable et qui les satisfait. Une série d’hommes comme de femmes font toutefois part de difficultés d’ordre sexuel, et il reste encore trop de comportements à risque, tant chez les hétérosexuels que chez les homos ou les bisexuels.
De tous les participants sans relation stable et ayant eu plusieurs partenaires au cours des 12 derniers mois, 2/3 des hétéros et la moitié des « holebi » ont rarement ou jamais utilisé un préservatif. Les campagnes d’information restent donc un must en la matière.
Hétéros et fidèles
91 % des Belges se déclarent hétérosexuels. 3 % se disent homosexuels, 3 % bisexuels, et 3 % ne sont pas sûrs de leur orientation sexuelle.
Toutes orientations confondues, 82% des participants vivent en couple. Plus de la moitié des participants ont vécu leur première fois entre 15 et 19 ans, et 6% avaient moins de 15 ans.
La grande majorité des Belges n'ont eu qu'un seul partenaire au cours des 12 mois qui précédaient l'enquête. La plupart se sont glissés sous la couette 1 à 2 fois par semaine, pour s'adonner essentiellement à des rapports classiques (avec pénétration vaginale) et/ou au sexe oral.
Comportements à risque
Il y a encore beaucoup trop de comportements à risque ! Inutile de rappeler que le préservatif est le moyen de prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST), et une méthode de contraception efficace. Pourtant, parmi ceux qui n'ont pas de relation stable et qui ont eu un ou des partenaires(s) sexuels au cours de l'année précédente, 2/3 des hétéros et la moitié des homos/lesbiennes ou "bi" n'utilisent jamais ou rarement de préservatif ! Ces chiffres sont évidemment très inquiétants.
Autre constat inquiétant de l'enquête : 70 % des Belges n'ont pas utilisé de préservatif lors de la "première fois" et 50 % n'ont même pas recouru à l’époque à un autre moyen de contraception. Or, plus le premier rapport sexuel a lieu à un âge précoce, plus il y a de risques qu'il ne soit pas protégé, d'où risque de grossesse non désirée (surtout dans le groupe des 15-19 ans).
Pas moins de 10 % des Belges indiquent d'ailleurs avoir (ou une de leurs partenaires) procédé à une interruption volontaire de grossesse au cours de leur vie. Et qui dit rapport non protégé dit bien entendu aussi risque de transmission de MST. 11 % des Belges ont déjà eu (au moins) une telle maladie, surtout la chlamydiose ou de l'herpès.
Abus sexuels
Les abus sexuels ne sont malheureusement pas rares : les résultats de l'enquête de "Test Santé" sont également préoccupants à un autre égard : pas moins de 15 % des Belges affirment avoir subi au cours de leur vie des attouchements, des rapports sexuels forcés ou d’autres contraintes.
Pour plus de la moitié d'entre eux, les faits se sont produits avant l'âge de 16 ans, donc lorsque la victime était encore largement mineure.
Dans la grande majorité des cas, l'auteur des faits était un homme, et proche de la victime : (ex-)partenaire, oncle, cousin,... Par ailleurs, 25 % des femmes et 10 % des hommes interrogés disent avoir déjà fait l'objet d'avances ou de harcèlement sexuel au travail.
Idées reçues et préjugés
L'enquête montre également qu'il reste beaucoup d'idées reçues en matière de sexualité. Quelques exemples parmi d'autres: 48 % des Belges croient à tort qu'une femme peut tomber enceinte si elle a des relations sexuelles non protégées pendant les règles. 14 % pensent à tort qu'il est dangereux d'avoir des relations sexuelles (avec pénétration vaginale) pendant la grossesse, et 65 % ignorent que le tabac diminue le désir sexuel.
Feu vert au mariage homosexuel, orange pour l’adoption par des couples homos ?60% des participants sont favorables au mariage entre homosexuels. Pour l’adoption par les couples homos, le pourcentage d’avis positifs tombe à 38%. 41% s’y déclarent opposés et 21% ne se prononcent pas.
Problèmes sexuels
La vie (sexuelle) des Belges n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Si la grande majorité des Belges se disent satisfaits de leur relation actuelle, beaucoup font néanmoins état de difficultés sexuelles au cours des 12 derniers mois.
Du côté des hommes, ce sont les problèmes d'érection qui sont les plus fréquents et, du côté des femmes, un manque d'envie d'avoir des rapports intimes.
Plus d'un quart des Belges ont été affectés par leurs différentes difficultés sexuelles au point d'avoir évité des relations intimes, mais seuls 14 % de ce groupe-là ont consulté un professionnel de la santé.
Ceux qui n'ont pas consulté disent n'avoir pas besoin d'aide professionnelle pour remédier à leurs problèmes sexuels, ou qu'ils ont toujours "remis cela à plus tard", ou qu'il n'existe pas selon eux de traitement efficace, ou encore qu'ils seraient gênés d'expliquer leurs problèmes sexuels à un professionnel. Autrement dit, beaucoup ne considèrent pas les problèmes sexuels comme aussi importants et naturels que d'autres questions de santé.
Informer, encore et toujours
Il ressort donc de l'enquête de "Test Santé" que l'information de la population en matière de sexualité n'est pas encore suffisante. Il est notamment essentiel de sensibiliser encore davantage à l'utilisation du préservatif, à travers des campagnes d'information axées sur ses aspects positifs.
L'école doit rester un canal d'information à l'égard des jeunes. La quasi-totalité des Belges estiment qu’il faut des cours obligatoires d’éducation sexuelle à l’école. Deux tiers d’entre eux trouvent une bonne chose que ces cours soient prodigués dès l’école primaire, surtout en 5e et 6e.
De l’avis quasi général, ces cours doivent aborder la prévention des MST, le fonctionnement de l’appareil reproducteur et la contraception.
La moitié des Belges estiment aussi qu’il faut mettre gratuitement des préservatifs à disposition dans les écoles secondaires (pour 27 %, toutefois uniquement dans le cadre de programmes d’éducation sexuelle).
Enfin, il faudrait (mieux) faire passer le message auprès de la population en général que les difficultés sexuelles sont des problèmes de santé au même titre que les autres, qu’il existe souvent un traitement et qu’il n’y a pas de honte à consulter un professionnel.
Une amélioration de la qualité de vie sexuelle contribue clairement à l’amélioration de la qualité de vie en général.
Consultez également le sondage Durex 2006 concluant que Notre vie sexuelle est en veilleuse.

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