lundi 8 octobre 2007

40 ans après sa mort, que reste-t-il du "Che" ?

Pour commémorer les 40 ans de sa mort, Ernesto "Che" Guevara, figure mythique de la révolution cubaine, ne recevra guère d'hommages qu'à Cuba - où plus qu'un héros, "l'Argentin" est une institution - et en Bolivie, terre de son exécution.
Portrait de Che Gevara tiré d'une photographie N/B prise par Korda en 1960.En effet, à Cuba, tous les écoliers commencent leur journée par prêter serment de "pionniers, pour le communisme, nous serons comme le Che". Mais comment faire autrement quand ses citoyens ont bâti à Santa Clara (centre) un mausolée qui abrite les restes du "guérillero héroïque" depuis 1997 et qui servira de cadre aux cérémonies commémoratives prévues pour l'anniversaire de sa disparition.
En Bolivie, une marche aux flambeaux s'est tenue dans la soirée du 7 octobre à La Higuera, où le Che fut capturé quarante ans plus tôt, une flamme ayant été symboliquement allumée. Une "déclaration de Vallegrande", la ville voisine où ses restes ont été retrouvés en 1997, sera adoptée ce 8 octobre, suivie le 9 octobre d'une cérémonie politique.
C'est le 8 octobre 1967, que l'armée bolivienne, accompagnée de deux agents de la CIA cubano-américains, capturait le Che à la tête d'une poignée de guérilleros encore en vie ayant survécu aux combats, à la faim et aux maladies. Guevara fut conduit dans une école abandonnée où il passera sa dernière nuit. Le lendemain après-midi, le révolutionnaire sera exécuté sommairement par Mario Teran, un sergent bolivien. Le Che entrait dans la légende. Il avait 39 ans.
Un temps tombée en désuétude, la mythologie révolutionnaire, dont Che Guevara reste le symbole, a été ranimée en 1997 par la découverte de ses restes - dont l'identification demeure controversée - et leur inhumation solennelle au mausolée de Santa Clara par Fidel Castro.
Le régime communiste ou militaire, le propre des tyrans
Activiste politique bolivien, Che Guevara a mené la guérilla cubaine entre 1956 et 1967 avant d'être exécuté par les forces spéciales boliviennes. Symbole le plus fort de la révolution marxiste et de la lutte des classes pour les uns, pour les autres et tous les défenseurs de la démocratie, le "Che" est un terroriste au sens moderne qui instaura les camps de travail et fit régner la peur et le chaos à Cuba, avouant même devant les Nations-Unies qu'il continuerait à tuer et tuer les opposants.
Qu'elle est aujourd'hui l'attitude ou le profil des membres des partis communistes européens ? Longtemps, on trouvait dans leurs rangs des militants convaincus rêvant d'une société égalitaire, des intellectuels déçus par le capitalisme et des ouvriers peu instruits ne jurant que par la lutte prolétarienne.
Si leur discours n'a pas changé, paradoxalement on les retrouve 40 ans plus tard au poste de contremaître, contrôlant le travail d'autres ouvriers ou occupant un siège municipal et protègeant les grandes sociétés de leur région au détriment des petits commerces. Embourgeoisés, ils sont prêts à sacrifier des travailleurs pour conserver leurs privilèges.
Triste gens qui ne se rendent même pas compte qu'ils sont eux-mêmes des marionnettes à la solde des lobbies et des multinationales qui demain délocaliseront en Asie du Sud-Est.
En attendant, se sont les prolétaires et les petites mains qui peinent et encaissent les coups durs tandis qu'eux, bien assis sur leur rond de cuir, amassent gloire et fortune.
La photographie originale prise par Korda en 1960 au cours d'un meeting du Che qui servit à fabriquer le fameux portrait en deux tons du Che que nous connaissons tous.Qui n'a pas connu dans sa vie professionnelle un ouvrier devenu manager ou fonctionnaire qui était plus tyrannique envers ses anciens collègues que l'équipe dirigeante, souvent formée dans de hautes écoles. Comme si pour certains parvenus, le pouvoir était synonyme d'oppression... Et de fait il peut le devenir.
Certains militants des rares partis communistes existant encore, sans doute peu féru d'histoire ou nostalgiques des grandes luttes sociales, brandissent ostensiblement le drapeau de la faucille et de l'enclume ou une Etoile Rouge démodée et même parfois le poster de Che Guevara ou le "Petit Livre Rouge" de Mao. Le poing levé, ils revendiquent la lutte prolétarienne.
Si leur combat peut-être noble et vise à créer une société plus égalitaire et moins avide de richesses, qu'ils n'oublient jamais que ces symboles communistes sont synonymes d'oppression et d'épuration ethnique. En ce début de 3eme millénaire, le peuple a besoin de nouveaux repères et de nouveaux héros.
Aujourd'hui la lutte ouvrière passe par la gauche ou par la droite, l'essentiel étant de changer les mentalités et le fonctionnement laxiste et bien trop lourd des institutions. Mais à l'heure de l'Europe, cela doit être organisé au sein d'une politique européenne plus solidaire et protectionniste, n'en déplaise au G20, à l'OCDE ou à l'OMC.
Ceux qui vouent encore un culte aux luttes de Fidel Castro, Che Guevara, Pol Pot, Mao, Staline ou Lénine ne doivent pas non plus oublier que tous ces anti-héros ont du sang sur les mains, qu'ils ont créé des camps de travail forcé pour rééduquer les opposants, emprisonnés des dissidents et des pacifistes, torturés des centaines ou des milliers de personnes dans les prisons et affamé leur peuple.
Tous sans exception et malgré leurs beaux discours révolutionnaires à l'idéologie socialiste, communiste, maoïste ou marxiste ont échoué en essayant de redresser leur économie. Ils ne valent finalement pas mieux que les dictateurs. Ils ont semé la peur et le chaos, forçant le peuple à l'exil. L'échec du communisme est total et représente une autre page sanglante de l'Histoire des hommes.
Le Che.Si la lutte contre l'impérialisme (certains altermondialistes y incluent même les institutions internationales), la libéralisation de notre société (suppression des monopoles, délocalisation, etc) et de meilleurs conditions de vie pour les pauvres restent des valeurs d'actualité, que les communistes résidents dans nos pays démocratiques et opposés aux gouvernements en place apprécient leur liberté. Qu'ils se rappellent bien comment de nos jours le régime communiste chinois, celui de Corée du Nord ou la junte birmane traite les intellectuels et les vrais défenseurs de la liberté... Certes l'image est rouge, mais c'est du sang de ses victimes ! Ne vous méprenez pas, le communisme entre les mains d'une personne ou d'un parti autoritaire et intolérant est dangereux. Rappelez-vous Tiananmen, 1989...
Protéger les valeurs démocratiques
Aujourd'hui, en Occident ce cliché et quelques autres symbolisent la résistance passive du peuple face à l'oppression. Ils témoignent que derrière la propagande et sous prétexte d'élever la nation, le communisme et tous les régimes non démocratiques ont toujours résolu leurs problèmes par la violence et dans le sang. En créant une société sans classe et sans Etat, on aboutit à une organisation sociale primitive dans laquelle il n'y a ni échange commercial ni argent ni propriété. Malheureusement, en cours de production tout le monde n'a pas les mêmes besoins et il se crée naturellement des classes de privilégiés et nous savons maintenant où cela peut nous conduire.
En protégeant les institutions démocratiques, l'avis de la majorité et les libertés individuelles, on peut espérer élever nos sociétés vers un mieux vivre général. Certes, la "dictature de la majorité" a ses inconvénients mais pour paraphraser le philosophe Ernest Renan, je souhaite du plaisir à celui qui a une meilleure idée.
Platon avait vu juste. Voici 2400 ans dans "La République", il énonça cette vérité universelle : "Selon toute vraisemblance, aucun autre régime ne peut donner naissance à la tyrannie que la démocratie; de la liberté extrême naît la servitude la plus complète et la plus terrible". L'Histoire lui donnera raison. Nous savons aujourd'hui que sous des idées démocratiques séduisantes mais autoritaires et intolérantes peuvent se cacher un dictateur sanguinaire. Soyons vigilants et débusquons la bête avant qu'elle nous saute au coup !
Pour plus d'information, consultez l'article sur l'esclavage (p7 sur l'esclave et le travail forcé au XIX et XXe.s.).

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