jeudi 1 novembre 2007

Des explorateurs polaires encerclés par des loups

Des chercheurs britanniques de la Royal Geographical Society ont été encerclés par une meute de 17 loups, alors qu'ils étaient en train de tester un nouvel équipement radar ultra léger pour mesurer l'épaisseur de la glace en Arctique.

L'équipe dirigée par Pen Hadow était en train de s'assurer du bon fonctionnement du radar quand les loups sont apparus. "Ce n'était pas une situation confortable", reconnut Hadow, un vétéran de ce genre d'expédition. "Quand ils se sont approchés à moins de dix mètres de nous, je me suis demandé combien de temps s'était écoulé depuis leur dernier repas".
Quand on connaît la férocité de certains chiens et les faits divers qui courent à l'encontre des loups, on peut imaginer l'inquiétude des explorateurs.
Le loup Arctique
Le loup Arctique (Canis lupus arctos) est une sous-espèce du loup gris. Il mesure de 60 à 78 cm au garrot et peut peser jusque 80 kg. Du museau au bout de la queue, il peut mesurer 1.50 m. En captivité il peut vivre 17 ans, mais à peine 10 ans et même plus souvent 7 ans à l'état sauvage.
La couleur de sa robe est variable, parfois crème, grise, brune ou tâchetée mais elle devient blanche immaculée en hiver, ce qui le rend très difficile à distinguer.
Le loup Arctique vit et chasse en meute. Il s'attaque généralement aux lemmings (une sorte de rongeur apparenté au campagnol) et aux lièvres des neiges, mais il peut attaquer des boeufs musqués et des caribous. Si sa source de nourriture s'épuise, il peut se rapprocher des usines et des habitations, comme le fait l'ours blanc. A ce moment là, plus guidé par son instinct que par sa peur, il peut devenir très dangereux pour l'homme.
Le loup Arctique est un omnivore capable de tuer pratiquement n'importe quel animal. Il peut le manger en totalité, y compris sa fourrure, sa peau et ses os. En cas de diète et en raison de la faible densité des proies, une meute peut couvrir un territoire qui s'étend sur 3000 km2.
Aujourd'hui, bien que les populations de loup Arctique soient faibles - on dénombre environ 10000 individus - elles sont stables et l'espèce n'est pas en péril.
Mais à terme, si la banquise perd 40% de son épaisseur et 10% de sa superficie, il est évident que le loup risque de perdre ses territoires de chasse et de disparaître. En été, on le retrouve principalement sur l'île d'Ellesmere, sur l'île de Banks et dans le nord de la Sibérie.

Le Spitzberg, dans le nord-est du Groenland.

La fonte de la banquise
En février dernier, les chercheurs avaient déjà parcouru la banquise et effectué plus de 5 millions de mesures individuelles de l'épaisseur de glace dans le cadre du programme Eureka.
Si les glaciologues constatent que la glace s'amincit toujours un peu plus chaque année en raison du réchauffement global, tous les scientifiques ne s'accordent pas encore sur la durée du phénomène. Certains estiment que la banquise Arctique disparaîtra dans 30 ou 50 ans, d'autres estiment que cela se produira seulement à la fin du siècle. Les mesures effectuées actuellement devraient permettre aux chercheurs de trouver un consensus.
En 2007, l'épaisseur de la calotte polaire Arctique a atteint 39% de son minima moyen, conduisant certains experts à prédire que l'Océan Arctique sera libre de glace en été dans moins de 25 ans.
Les explorateurs des pôles
A côté de ses activités scientifiques et de ses rencontres inattendues, Pen Hadow est également un explorateur. En 2003, il participa à ce qu'on baptisa le "dernier grand challenge polaire" en atteignant le Pôle Nord géographique en solo et sans assistance. C'était sa troisième tentative. L'année suivante, il fut le premier Anglais à traverser les deux pôles sans assistance et à atteindre le Pôle Sud.
Un défi similaire fut réalisé par Daniels, une ancienne manager de banque, membre d'une équipe féminine, qui rejoignit le Pôle Sud en 2000 en 61 jours, au terme d'un trek de près de 1000 km à travers les congères et les plateaux glacés. En 2002, elle atteignit le Pôle Nord en 82 jours, devenant la première femme à avoir atteint les deux pôles.

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