Le biologiste Jason Head et son équipe de l'Université de Toronto ont annoncé le 4 février 2009 dans le magazine scientifique Nature la découverte du plus grand serpent du monde, le Titanoboa cerrejones, un reptile préhistorique de la famille des boas, une espèce vivant il y a environ 60 millions d'années.
C'est en explorant une mine de charbon à ciel ouvert dans la formation de Cerrejón située dans le nord-est de la Colombie que les chercheurs ont mis à jour les vertèbres et les côtes de 28 serpents géants. Le gisement remonterait entre 58 et 60 millions d'années (Epoque du Paléocène, Période du Tertiaire, Ere du Cénozoïque).
Les vertèbres fossiles sont trois fois plus grandes que celle d'un anaconda moderne, considéré jusqu'à présent comme étant le plus grand serpent du monde.
Si l'anaconda et autre python peuvent mesurer jusqu'à 6.5 mètres de longueur pour un poids atteignant 136 kg, par extrapolation le Titanoboa mesurait 12.8 mètres de longueur et devait peser plus d'une tonne (1135 kg) ! Il était "plus long qu'un bus de la ville... et plus lourd qu'une automobile" explique Jason Head, auteur de la publication.
La taille démesurée du Titanoboa suggère que la température moyenne de la région tropicale préhistorique où vivait ce reptile devait être plus élevée qu'aujourd'hui, atteignant 30-34°C, selon une étude qui analysa la relation entre la taille du corps du serpent, son métabolisme et la température extérieure. "Nous pouvons utiliser le serpent, si vous voulez, comme un gigantesque thermomètre", confirme Jason Head.
Comme certaines espèces de la famille des Boïdes (anaconda, python et boa), le Titanoboa est un serpent constricteur : il s'enroule autour de sa proie et l'enserre jusqu'à ce qu'elle étouffe et que ses os se brisent.
Comme certaines espèces de la famille des Boïdes (anaconda, python et boa), le Titanoboa est un serpent constricteur : il s'enroule autour de sa proie et l'enserre jusqu'à ce qu'elle étouffe et que ses os se brisent.
Considérant sa taille, la force du Titanoboa "devait probablement être équivalente à celle de ces machines qu'on utilise pour comprimer les vieilles voitures mises à la casse", a déclaré Hans-Dieter Sues du Smithsonian Museum (MNH) de Washington, D.C.
La vie des Boïdés
La vie des Boïdés
Si on se base sur le comportement de l'anaconda ou du boa constricteur actuel qui vit en Amérique centrale et du Sud et notamment en Colombie (Boa constrictor imperator), le Titanoboa était sans conteste un superprédateur.
Il devait vivre près de l'eau (dans les marais) car son descendant actuel se baigne et boit beaucoup. Il vit dans des zones semi humides (60% d'hygrométrie), il a besoin de beaucoup de chaleur (30-32°C) et d'un endroit frais pour la nuit (24-25°C).
Il devait vivre près de l'eau (dans les marais) car son descendant actuel se baigne et boit beaucoup. Il vit dans des zones semi humides (60% d'hygrométrie), il a besoin de beaucoup de chaleur (30-32°C) et d'un endroit frais pour la nuit (24-25°C).
Comme tous les serpents, le boa constricteur est très discret. Il chasse à l'affût, donc à très courte distance, aidé par un "sixième sens" très développé (capteurs de vibrations et thermique). Il se nourrit de mammifères (gibier, rongeur, etc) et d'oiseaux et vit en moyenne 20 ans.
Le Titanoboa devait probablement suivre ce régime, le complétant occasionnellement de petits sauriens et d'autres reptiles voire de poissons. Il devait vivre beaucoup plus longtemps que les boas actuels si toutefois il n'était pas victime d'autres superprédateurs.
Pour plus d'information sur le Titanoboa consultez Nature, Vol. 457, 7230, p715-717 (2009).
Des serpents et des hommes
Des serpents et des hommes
Les serpents ne laissent personne indifférent. L'écologie aidant, on les apprécie toutefois mieux que jadis car nous savons qu'ils jouent un rôle très utile dans la chaîne alimentaire.
Pour l'anecdote, en se promenant, une amie est "tombée" sur un serpent dans le parc d'Echternach (L), à deux pas du plan d'eau. Surprise, mon amie poussa un cri comme j'en ai rarement entendu.
Courant la rejoindre, j'ai vite compris son effroi. Tapie dans les hautes herbes à l'ombre d'un arbre, une couleuvre à collier Natrix (grise foncée) était roulée sur elle-même à deux pas de nous.
Courant la rejoindre, j'ai vite compris son effroi. Tapie dans les hautes herbes à l'ombre d'un arbre, une couleuvre à collier Natrix (grise foncée) était roulée sur elle-même à deux pas de nous.
Ressemblant trait pour trait à celle présentée à droite, elle était très épaisse et devait mesurer plus de 50 cm voire 1 m. Nous l'avons dérangée car elle fuya dans les hautes herbes.
La couleuvre est omniprésente en Europe. Elle n'est pas vénimeuse mais sa morsure est douloureuse, elle provoque un oedème (enflure) et occasionnellement de la fièvre. Aussi, tout "superprédateurs" que nous étions, nous avons vite rejoint le sentier... !
Très intéressant ! Merci !
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