jeudi 18 juin 2009

Nuages nacrés au-dessus de l'Europe

Au soir du 16 juin 2009 des observateurs situés en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Irlande, en Allemagne, au Danemark, en Pologne, en Estonie et en Russie notamment ont observé des nuages nacrés remarquablement brillants.
Sans qu'on puisque vraiment l'expliquer, les nuages nacrés tendent à être plus actifs lors du minimum de l'activité solaire qui a lieu actuellement.
Ci-dessous une photographie prise par Chris Rollwagen depuis Postdam, en Allemagne. Il est possible que des nuages nacrés soient encore visibles ces prochains jours vers 23h ou minuit (aujourd'hui le coucher du Soleil à Bruxelles a lieu à 21h59 locale).

Les nuages nacrés
Comment et où se forment les nuages nacrés ? Ces nuages apparaissent dans la stratosphère, vers 25 km d'altitude. Il existe en effet encore suffisamment d'air et d'humidité pour y trouver des particules de glace et d'eau surfondue qui se forment par condensation.
Le milieu est stratifié en raison de contraintes thermodynamiques dont la tropopause est le plus bel exemple. En effet, cette barrière empêche les échanges d'eau et de chaleur dans le plan vertical et isole les nuages troposphériques de ceux que l'on rencontre dans la stratosphère et la mésosphère.
Aux latitudes polaires (Scandinavie), on peut régulièrement observer des nuages nacrés (noctilucent en anglais).
Ainsi que le montrent ces deux photographies, ces nuages ressemblent à nos cirrus ou nos altocumulus lenticulaires mais sont irisés ou d'un bleu électrique, phénomène à l'origine de leur nom. Ces irisations apparaissent durant le crépuscule, lorsque le Soleil est passé sous l'horizon, raison pour laquelle on ne peut les photographier qu'après le coucher du Soleil.
Malgré la stabilité de l'air à ce niveau de l'atmosphère, à l'image de l'effet KHW, certains nuages nacrés présentent occasionnellement des turbulences verticales à l'image des nuages orographiques.
Un phénomène similaire mais beaucoup plus rare se manifeste dans la mésosphère, vers 85 km d'altitude, à hauteur de la mésopause.
A cette altitude, le contenu en eau de l'atmosphère est si pauvre que les nuages nacrés ne peuvent pas se former par condensation. Le processus tient essentiellement à la présence de poussières qui servent de noyaux de condensation aux particules de glace.
A cette altitude, la forme des nuages nacrés ne varie pas foncièrement par rapport à ceux de la stratosphère et les bancs sont tout aussi vastes. Ils peuvent présenter des couleurs allant du blanc-gris à l'argenté et deviennent bleus après le coucher du soleil. Ils présentent leur brillance maximale à la fin du crépuscule astronomique (lorsque le Soleil est à plus de 18° sous l'horizon, environ 2 heures après le coucher du Soleil) du fait de la lumière rasante, pour décliner ensuite en raison de l'obscurité.
Notons que ce phénomène n'a rien à voir avec les irisations ordinaires que l'on observe dans les altocumulus ou les différentes variétés de cirrus, les arcs circumzénitaux ou encore le phénomène de couronne associé aux cirrostratus.
Vous trouverez d'autres images de nuages nacrés sur le site de Spaceweather.

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