Evaluation de la situation à Fukushima
Quelle est la situation aujourd'hui, plus de deux ans et demi après l'accident de Fukushima ? Telle était la question d'une lectrice s'inquiétant de la contamination des aliments et notamment des poissons pêchés dans le Nord-Est du Japon.
Le 7 février 2013, la Russie a retourné 8 produits importés du Japon sous le motif qu’ils présentaient une dose excessive de radiation depuis début 2013. Beaucoup de pays ont pris de telles mesures mais elles sont peu connues.
80% de la radioactivité de l’explosion s’est répandue dans la mer mais des éléments radioactifs se trouvent toujours dans et autour de la centrale de Fukushima dont l’accès reste interdit au public. Selon le responsable de la centrale de Fukushima, Takeshi Takahashi, il faudra entre 30 et 40 ans pour assainir le site et stocker les débris radioactifs en lieu sûr.
Fin février 2013, selon Tepco les graisses des poissons pêchés dans le port de Fukushima présentaient un niveau de radioactivé de 510000 Bq/kg en Césium-134/137. C’est le niveau le plus élevé jamais mesuré à ce jour. Tepco a déclaré que le niveau de radiation du plancher océanique à cet endroit a augmenté de 950% entre novembre et décembre 2012. Le fallout a également augmenté dans plusieurs villes japonaises pour des raisons encore inexpliquées (3eme plus haut niveau en février 2013).
Le risque sanitaire
Concernant le risque sanitaire, il est devenu quasiment nul. Selon les épidémiologistes, chez les enfants âgés de 1 an le risque de développer un cancer durant leur vie est passé de 44 à 45%. Cette valeur est comparable à celle d’autres risques d’irradiation (tomographie, sol naturel radioactif, etc).
S’il reste un peu d’iode radioactif dans l’eau potable, selon les experts il faudrait boire 6 litres par jour pendant 1 mois pour atteindre la même dose que reçoit l’équipage d’un avion de ligne volant chaque année de Los Angeles à Tokyo (dose de 40 microSv en 5 heures de vol).
On a également retrouvé des traces de Césium-137 aux Etats-Unis mais elles sont proportionnellement moins importantes que le Potassium-40 par exemple qu’on retrouve dans une banane (dose de 0.1 microSv) ou dans notre corps (390 microSv/an).
Si une habitation en granit libère une dose de 70 microSv/an ou affiche 2000 à 4000 Bq/kg, certaines villes atteignent 600 microSv/an et certaines zones naturelles montagneuses bien plus encore.
Les relevés effectués aux Etats-Unis (qui reçoivent les vents dominants venant du Japon) par l'OMS indiquent que le risque de contamination de la nourriture n’a quasiment pas changé. Le risque qu’une personne de 50 ans contracte un cancer au cours de sa vie est passé de 43% à 43.0000001% (et est de 39% pour les femmes), soit une augmentation d’une (mal)chance sur 1 milliard. Ce n’est rien comparé au risque de mourir suite à certains désastres naturels, par accident ou simplement de crise cardiaque.
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