lundi 14 octobre 2013

Une brève histoire des buildings

Le webzine américain The New York Times vient de publier "Une Brève Histoire de la Tour" (A Short History of the Highrise) en quatre épisodes sur YouTube. L'auteur explique comment les cités et les buildings ont drastiquement changé le paysage urbain et la vie des gens, améliorant pour un temps leur style de vie, mais souligne également les impacts négatifs et les inconvénients de ce type de construction et la prise de conscience de cette situation par les politiciens.
Des buildings, du béton et du verre partout
Avec l'explosion de la population urbaine et le rêve de beaucoup de personnes de trouver du travail dans les grandes villes, depuis plus d'un siècle partout sur terre l'homme érige des buildings à un rythme effréné, chaque jour un peu plus haut et plus nombreux.
Il fut une époque où le building était synonyme de modernité et de standing, comme le pensent sans aucun doute aujourd'hui certains habitants de grandes villes comme New York, Shanghai, Singapour, Tokyo, Melbourne ou Dubaï.
Mais chaque nouvelle idée, chaque progrès, présente des limites et des inconvénients. Avec le temps et le boom de la natalité d'après-guerre, les buildings ont fini par abriter des appartements qui devenaient également chaque jour un peu plus petits et plus chers.



Les cités et les quartiers résidentiels
Ce n'est qu'à partir des années 1970 et l'augmentation des nuisances liées à cette urbanisation croissance, que les politiciens, à quelques exceptions près (par ex. en Chine) ont ralenti le développement des cités, des grands buildings et des voies urbaines rapides pour imaginer des projets à taille plus humaine tant au coeur des villes que dans les quartiers périphériques. C'est l'époque du développement des quartiers résidentiels, des pavillons individuels et du retour à la campagne.
En effet, avec le temps, les travailleurs de la classe moyenne parmi d'autres ont déserté les cités pour rechercher des habitations plus spacieuses, plus confortables, plus proche de la nature et moins chères. Ils migrèrent ainsi progressivement du centre des villes vers sa périphérie, s'établissant à quelques dizaines de kilomètres en dehors de l'agitation urbaine ou quittèrent même définitivement les villes pour aller vivre à la campagne.
Malheureusement, ceux restant dans les villes constatèrent rapidement une augmentation du nombre d'habitants, mais également de l'insécurité et de la pauvreté. Les plus petits et les plus vieux buildings, appartenant à l'Etat et gérés par une forme d'aide sociale, parfois abandonnés par leur propriétaire et en ruine, servirent de refuge aux plus pauvres ou furent squattés.

New York City, la ville qui ne dort jamais.
C'est ainsi que loin des autorités, abandonnés et hors de tout contrôle, certains quartiers sont devenus des ghettos ou le point de rendez-vous des désoeuvrés et des voyoux.
Localement, alignés en blocs ou en couronnes sur plus d'un kilomètre, là où autrefois il y avait un espace vert, vous entrez dans les HLM comme dans une jungle; même les êtres humains ont peur de se faire harceler ou agresser en rentrant chez eux ou en sortant de leur appartement.
Ce n'est pas pour autant que tous les vieux quartiers ou les cités doivent être démolies. Certaines comme le vieux Bruxelles, le Lower East Side à New York (les "old tenement buildings") ou le Londres de Charles Dickens (Holborn), existent depuis le XIXeme siècle sinon antérieurement et font partie de la mémoire de ces nations. Des habitants se battent pour conserver ces habitations en état.
Ailleurs, dans des quartiers plus récents ou plus chics, des buildings futuristes aux allures de vaisseaux spatiaux offrent aux visiteurs ou aux résidents tout ce dont ils ont besoin au point qu'ils peuvent y vivre en vase clos. Ces tours d'acier et de verre sont un monde dans le monde.

Dubai, quand elle ressemble à l'atmosphère de Blade Runner, par G.Donovan.
Mais pour être franc, quand ils ne sont pas dédiés aux affaires et désertés dès la fermeture des bureaux, la plupart des buildings manquent d'humanité, créant un sentiment de froideur, d'abandon, de tristesse, d'oppression, de stress, et bien sûr d'insécurité quand ils sont isolés ou mal gérés.
La plupart d'entre nous vivant dans de petits buildings ou des pavillons individuels en banlieue voire dans une maison à la campagne, nous n'avons pas toujours conscience de cette évolution et des risques que représentent en soi ces cités et ces grands buildings austères. Nous avons tendance à oublier les impacts psychologiques, sociaux et financiers négatifs que présente ce type de résidence.

Singapour et sa surprenante architecture.
Il faut souvent des années, des conflits sociaux ou des agressions répétées pour que le Ministre de l'intérieur et tout le gouvernement prennent conscience de cette situation et se donnent les moyens d'adapter le paysage urbain et leur politique à la réalité socio-économique.
De ce fait, le temps passant, les villes et spécialement celles rassemblant des (dizaines de) millions d'habitants deviennent de plus en plus invivables et stressantes. Il est temps de redonner un peu d'humanité à nos grandes villes.
Chez soi
Heureusement, ci et là, au coin d'une rue calme, derrière une cour intérieure, parfois loin au-dessus du fog ou des nuages, certains appartements sont des paradis de nature et des havres de paix.
Regardez les vidéos suivantes en anglais, spécialement la deuxième que j'ai beaucoup appréciée ainsi que la dernière qui rend hommage aux lecteurs du webzine; une image vaut mille mots.


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A lire également : Les cités du futur.

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