jeudi 6 mars 2014

Des biomarqueurs de mort précoce présents dans le sang

Le magazine PLOS medicine a publié le 25 février 2014 une étude réalisée par des chercheurs du Centre du Génome d'Estonie indiquant qu'ils étaient en mesure de prédire la probabilité qu'une personne en bonne santé meurt dans les cinq ans en analysant quatre biomarqueurs présents dans le sang.
Les biomarqueurs
Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang de 9842 personnes âgées entre 18 et 103 ans vivant en Estonie et ont identifié grâce à la technique de résonance magnétique nucléaire (spectroscopie RMN) 106 biomarqueurs source de risques potentiels.
Ils ont notamment découvert que la forte concentration de 4 biomarqueurs ou molécules spécifiques dans le sang augmentait la fragilité des personnes au point de conduire à leur décès dans les 5 ans.
Ce "test de mort" comme on le surnomme déjà concerne les biomarqueurs de l’albumine (une protéine du foie), l’orosomucoïde (un marqueur classique d'une réaction inflammatoire), les lipoprotéines de basse intensité (le VLDL, un marqueur du cholestérol) et l’acide citrique.
Lorsque ces marqueurs atteignent une certaine concentration, le risque de décès précoce est 19 fois plus élevé que dans la moyenne de la population étudiée.
Cette étude fut validée par des chercheurs finlandais qui ont reproduit l'expérience sur 7503 participants et confirmé que 176 d'entre eux sont morts dans les cinq ans après le prélèvement sanguin et présentaient également ces 4 biomarqueurs en quantité élevée.
Ceci dit, cette étude prouve uniquement qu'il existe une corrélation entre certaines maladies et le biomarqueur. Elle n'a pas identifié les causes sous-jacentes de ces maladies. D'autres facteurs, non détectés par la technique RMN, pourraient également être à l'origine de ces maladies.
C'est aussi pour cette raison que d'autres facteurs sont étudiés car on présume qu'ils pourraient contribuer à un décès précoce, comme l'âge, l'excès de poids, le tabagisme, l'alcoolisme, les niveaux de cholestérols et des maladies préexistantes comme le diabète et le cancer (précisons qu'il existe déjà des biomarqueurs pour ces deux maladies). Des études statistiques sont en cours et il ne faut donc pas en conclure que ce "test de mort" serait comme une empreinte génétique expliquant tout !
Maintenant la question éthique cruciale est de savoir qui voudrait connaître son espérance de vie en effectuant le test et le cas échéant, comment empêcher une éventuelle mort précoce ?

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